16 figures de style à connaître pour le bac de français

Il existe des centaines de figures de style. Heureusement, la caisse à outils d’un lycéen n’a pas besoin d’être équipée de toute la panoplie. Inévitablement imparfaite, schématique et discutable, la liste qui suit présente au moins l’intérêt de guider les lycéens dans cette jungle, afin de préparer au mieux le bac français.

L’essentiel, face à une expression ou une phrase à commenter, est de rechercher les transgressions et effets divers recherchés par l’auteur concernant :
– les rapports inattendus entre les mots ;
– les rapports inattendus entre le(s) mot(s) choisi(s) et l’idée qu’il(s) exprime(nt) ;
– la place des mots dans une phrase.

Connaître les dénominations ne doit pas faire obstacle à la compréhension intuitive du texte. En effet, expliquer ne signifie pas dresser des catalogues de figures de style sans plus jamais se préoccuper du sens.

Figures jouant sur le sens des mots

Analogie :

1) Comparaison
Elle rapproche et compare deux ensembles de termes grâce à un connecteur.

« La Terre est bleue comme une orange »
Paul Éluard, Premièrement

Paul Eluard

2) Métaphore
C’est un moyen de désigner un ou des terme(s) par d’autre(s).

« Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe »
Victor Hugo, Demain, dès l’aube…

Ici, « l’or du soir » désigne le soleil couchant.

Substitution

3) Personnification
Abordée dès le collège, la personnification prête des qualités humaines à une chose, une idée ou un animal.

4) Hypallage
C’est l’échange inattendu de mots.

« Ils allaient obscurs sous la nuit solitaire »
Virgile, Énéide

5) Métonymie
On remplace un mot par un autre avec lequel il a un lien logique.
« Croiser le fer »
« Boire un verre »
« Fumer des Havane »

6) Euphémisme
Il s’agit d’une atténuation d’un état pour en masquer le caractère brutal.

« Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. »
Arthur Rimbaud, Le Dormeur du val

Pour ne pas dire qu’il est mort…

7) Litote
Parfois proche de l’euphémisme, la litote consiste à dire moins pour faire entendre beaucoup plus.

« Va, je ne te hais point ! »
Pierre Corneille, Le Cid

pour « je t’aime »

8) Périphrase
Cela consiste à utiliser plusieurs mots pour en désigner un seul.

« l’auteur de La Comédie humaine » (= Balzac)

9) Antiphrase
C’est une forme d’ironie, on dit le contraire de ce que l’on souhaite exprimer.

Figures jouant sur la place des mots

10) Accumulation
Il s’agit une succession de termes, généralement ordonnés et impliquant souvent une gradation.

« C’est un roc ! c’est un pic ! c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ?… c’est une péninsule ! »
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac

11) Antithèse
C’est un moyen de mettre en relief une idée principale en employant des termes contraires pour marquer un contraste.

« Paris est tout petit / C’est là sa vraie grandeur. »
Jacques Prévert

12) Oxymore
C’est une association de mots surprenante.

« Cette obscure clarté qui tombe des étoiles »
Pierre Corneille, Le Cid, IV, 3

Figures jouant sur les répétition de mots, rythmes ou sons

13) Allitération
Elle consiste en la répétition de consonnes.

« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? »
Jean Racine, Andromaque, V, 5

14) Assonance
C’est une répétition de voyelles.

« Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire. »
Jean Racine, Phèdre, I, 3

15) Chiasme

C’est une phrase formée sur un modèle symétrique en miroir comme AB/BA. Il donne du rythme et rend la sonorité agréable.

« Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu. »
Victor Hugo, La Légende des siècles

(ici, forme ABC / CBA)

16) Répétition (ou anaphore)

« Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! »
Charles de Gaulle, Discours à l’Hôtel de ville de Paris le 25 août 1944

de gaulle

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