Orthographe et bac français

Des dictées quotidiennes pour améliorer les résultats au bac de français ?

Ah, que la langue de Johnny est complexe ! Les copies du bac de français, parfois truffées de fautes d’orthographe, nous le rappellent.

Ainsi, les récentes déclarations du ministre de l’Éducation nationale, en faveur de dictées quotidiennes dès le primaire, renvoient à l’évolution inquiétante des résultats des élèves.

Au-delà de ce constat : comment expliquer leur médiocrité en orthographe ? Quelles évolutions des pratiques de classe envisager ?

Soigner l’orthographe pour ne pas perdre de points au bac de français

Parmi les compétences évaluées au bac de français, la maîtrise de la langue, qui consiste à « respecter les usages normés de la langue écrite », est valorisée. Plus précisément, les candidats perdent des points à cause des fautes d’orthographe selon un barème précis, établi selon les filières. En série générale, la sanction est d’un point pour dix fautes et de deux à partir de vingt.

C’est d’ailleurs un minimum puisqu’il faut tenir compte des capacités d’un correcteur, effaré par certaines copies, à s’agacer et perdre le fil d’un raisonnement face à une prose difficilement compréhensible.

Cela peut pourtant sembler bien peu, tant la maîtrise de l’orthographe reste un marqueur social et une compétence essentielle pour la vie professionnelle de nombreux bacheliers. Sans doute autant que l’ « aptitude à tisser des liens entre différents textes pour dégager une problématique ».

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Orthographe au bac : agir dès le primaire

Les résultats aux dictées nationales, passées tous les cinq ans par les élèves de CM2 depuis 1987, alertent la communauté éducative. En 30 ans, sur une même dictée, on compte quasiment deux fois plus de fautes et quatre fois plus d’élèves en très grande difficulté[1].

Ce n’est guère mieux en compréhension de texte puisque les résultats de la récente étude Pirls démontrent une régression des élèves. Des résultats qui « ne sont pas dignes de notre pays » s’alarme Jean-Michel Blanquer. Comment en est-on arrivé là ?

Il faut bien dire que les réformes successives de ces trente dernières années n’ont pas aidé. Ainsi, au collège, le nombres d’heures de français est passé grosso modo de 6 heures hebdomadaires dans les années 80 à 4 h 30 aujourd’hui. Sur les quatre années du collège, cette réduction correspond à une année d’enseignement.

Les dictées quotidiennes : une piste insuffisante

Plus sournoisement, l’orthographe est devenue un enseignement à « décloisonner », c’est-à-dire à diluer, voire à oublier. La dictée étant souvent considérée comme un exercice bête et méchant, destiné à mettre des notes « traumatisantes » aux élèves, il fallait bannir le terme de « faute » et préférer une notation positive.

Bref, plus qu’une dictée quotidienne, un véritable renouvellement des pratiques paraît nécessaire. Dès le primaire, l’enseignement et les méthodes de lecture et de maîtrise de la langue doivent permettre aux élèves de s’approprier les notions d’orthographe de base. Faire écrire davantage les élèves, y compris avec de fastidieux exercices de copie plutôt que l’utilisation de photocopies à tout-va, reste essentiel. C’est bête, mais plus on écrit, plus cela devient naturel !

[1]Sur 67 mots, 10,6 fautes en moyenne en 1987, 14,3 en 2007 et 17,8 en 2015. La catégorie des « plus de 25 fautes » est passée à 19,8 % contre 5,4 % en 1987.

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