Comme tout le monde le sait, il y a un préavis de grève pour aujourd’hui 17 septembre. Chacun fera ou ne fera pas grève en son âme et conscience. Il y a ceux qui pensent que l’on va tirer les élèves vers le bas avec la nouvelle réforme. Ceux qui diront dans nos familles : ils font tout le temps grève, les profs. Vous n’avez que ça à faire ?! Il y a aussi ceux, parmi nous, qui se disent qu’ils ont de la chance d’avoir un métier, qu’ils ont été dans la galère avant de décrocher ce précieux sésame et qui se diront qu’ils ne veulent pas perdre une journée de salaire, enfin de traitement. Mais au fond, à en parler comme cela, on semble oublier nos chères petites têtes blondes. Qu’en est-il pour eux ces jours-là ?

greve

On sait qu’ils sont très friands des absences de leurs professeurs : « trop bien, M. Histoire, il n’est pas là. » ou « j’espère que Mme Géo s’est cassé une jambe sur le chemin de l’école comme cela on sera tranquille pendant un moment. Ça nous fera des vacances. »

C’est aussi délicat quand des collègues font grève et que vous vous ne la faites pas. « C’est toujours les mêmes qui se bougent ici et qui sont prêts à perdre une journée de cours et de traitement pour les autres. », comme disait un collègue pour l’une des dernières grèves.

Le problème c’est aussi quand, soi-même, on ne fait pas grève : « Madame, pourquoi vous ne faites pas grève demain ? Vous êtes la seule à ne pas la faire ! » Ce qui, bien sûr, est faux mais, la dernière fois, j’ai failli me faire avoir ! On se dit aussi qu’il est important que les élèves aient des cours ces jours-là, pour ne pas trop perdre de temps.

Dans notre collège, à l’occasion de la dernière grève, on nous a demandé de distribuer un papier. Il est vrai que j’aime bien savoir ce que je distribue comme document, pas par méfiance mais pour être informée moi aussi.

En voici le contenu :

Madame, Monsieur,

Je vous informe qu’en raison d’un mouvement de grève mardi 19 mai prochain, les cours ne seront pas assurés en totalité. Suite à une forte probabilité d’heures de permanence, vous aurez la possibilité de garder votre enfant à la maison si vous prévenez l’établissement au préalable. Les absences ne seront pas comptabilisées exceptionnellement.

Les élèves de 4è plus prompts à l’interprétation que leurs jeunes camarades de 6è par exemple ont lu : Ça ne sert à rien de venir au collège. Il n’y aura pas cours !

D’ailleurs, je me demande si ce n’est pas ce qui était attendu ! Et en fait un peu car s’il y avait beaucoup d’élèves les seuls personnels présents auraient été débordés et le taux d’encadrement non respecté. On ne peut pas prendre le risque !

Alors, qui fait grève aujourd’hui ?

Une chronique de Kristen

3 réponses

  1. « nos chères têtes blondes » ! attention à vos formulations qui sont assez pernicieuses. Quant aux bienfaits de cette réforme, à part pour le secteur privé qui va récupérer encore plus d’élèves (et même des enfants de collègues du public…), il n’y en a aucun. Prenons l’exemple de l’interdisciplinarité que notre bonne Najet sort de son chapeau : cela fait longtemps qu »elle est pratiquée mais là, elle sera imposée et je connais bon nombre de collègues qui sont en train de se creuser la tête, non pour faire un travail approfondi avec des collègues motivés mais pour répondre aux diktats de la hierarchie. Les heures de cours disparaissent au profit d’un « foutoir » soit disant libérateur qui ne fait qu’ajouter à la confusion. J’aimerai que les débats quant à cette réforme soient plus approfondis. Que ce soit au collège ou au lycée, la gestion de nos établissements va s’apparenter de plus en plus au secteur privé : l’Etat se défaussant sur les collectivités locales. Et je n’évoque pas les programmes : cela risquerait d’être beaucoup trop long.

  2. Je ne suis pas surprise que cette chronique relance le débat.
    Je voulais aussi mettre l’accent sur l’absence des élèves lors de ces journées et la gestion de la part de l’administration.
    Bonne journée.

    1. La grève du mois de mai nous a montré le degré de mépris de ce gouvernement pour l’opinion des enseignants, même quand ils défendent non pas leurs intérêts, mais ceux des élèves et de l’avenir d’un enseignement de qualité et adapté à tous – y compris aux meilleurs, il n’y a aucune honte à cela…
      A vouloir couper toutes les têtes qui dépassent, nous n’allons pas grimper dans les enquêtes PISA ! Et les meilleurs vont tôt ou tard frapper à la porte du privé, quand ce n’est déjà fait.
      Quid du sabordage d’un enseignement public pour tous.

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