Dans cet article je m’attacherai à résumer la situation hydraulique de l’île, les risques et les mesures prises pour faire face à l’avenir et l’augmentation de la population réunionnaise. En lien, un document archi-complet sur la »…schémas à l’appui pour ceux qui veulent tout savoir, chiffres et moindres détails.
Comme le dit cette Directive, les objectifs du département concernant l’eau sont :
- La non-détérioration de la qualité de l’eau
- Remettre en « bon-état » les milieux aquatiques d’ici à 2015
- La réduction, voire la suppression des rejets dangereux dans l’eau
- L’état actuel des masses d’eau (càd plans d’eau, eaux souterraines et de surface, et même littoral)
On dénombre 42 masses d’eau : 24 rivières (masses d’eau douce superficielles), 3 plans d’eau (superficiels = en surface), 13 masses d’eau côtières (eau de mer), et 2 masses d’eau souterraines (une en bordure du littoral et l’autre sous les roches volcaniques)
On ne connaît pas précisément l’état de l’eau, car les mesures ne sont pas encore fiables…ainsi, on ne peut pas mesurer le taux de pesticides et de métaux lourds, pourtant nocifs, mais on estime que leur présence est concentrée sur le littoral. Presque la moitié des cours d’eau ont des données insuffisantes, faute de points de relevés ou de prélèvements insuffisants. Certains cours sont de très bonne qualité et d’autres sont médiocres : les masses d’eau les plus préservées se situent dans le Sud Est au niveau du volcan.
- Usages de l’eau, pour ensuite pouvoir adapter le système hydraulique face à la croissance des besoins : accroissement de la population (eau potable), de l’agriculture, de l’industrie dans les prochaines années.
70 % de la population est concentrée sur la bande cotière de l’Ouest…les besoins en eau ne cessent d’augmenter (270 l / jour /habitant en 2002, une des plus fortes consommations de France), et trop de foyers ne traitent pas les eaux correctement : les installations des maisons ne sont pas conformes pour la grande majorité, les quelques stations d’épuration en mauvais état et insuffisantes, et des eaux usées sont encore rejetées à la mer directement…heureusement, le District s’attelle efficacement à la tâche et la situation ne peut que s’améliorer de ce côté.
L’agriculture, de la canne à sucre pour plus de la moitié, utilise énormément d’eau des masses d’eau superficielles et en utilisera encore plus avec sont développement.
Les élevages dégagent trop d’azote et les produits phytosanitaires présents dans l’eau dépassent les taux autorisés.
En ce qui concerne l’industrie, il paraîtrait que son impact est moindre sur la qualité de l’eau bien qu’elle rejette beaucoup de déchets
Le tourisme étant le moteur de l’île, il est nécessaire d’avoir une bonne qualité des eaux de baignade et des fonds marins en on état (barrière de corail), ce qui est impossible si l’on rejette des déchets dans cette eau. Les pêcheurs pratiquant la surpêche mettent également l’équilibre en danger.
L’eau permet de produire 30 % de l’électricité de l’île : il est important de garder cette source d’énergie.
- Estimer les évolutions de l’état de l’eau en 2015, pour savoir quels points d’eau n’atteindront pas le « bon état écologique » ( = risque NABE : Non Atteinte du Bon Etat)
D’ici à 2015, beaucoup de facteurs engendreront une pression sur la qualité de ces masses d’eau : accroissement de la population et tout ce qu’elle implique, une croissance du tourisme, de l’agriculture, de l’industrie et de l’hydroélectricité sont aussi à prévoir…heureusement la politique actuelle va dans le bon sens : le Parc National des Hauts vient d’être créé, ainsi que deux réserves naturelles ; des directives mettent en place des projets : créer et mettre aux normes les stations d’épuration car
la Réunion est en retard, préserver certains débits d’eau, et aménager des « passes à poissons » pour aider leur passage dans les rivières, difficiles en ce moment (montaison et dévalaison des poissons)
- Déterminer pour quelles masses d’eau l’investissement sera très conséquent pour atteindre le « bon état ».
Le risque que les masses d’eau soient en mauvais état en 2015 est élevé. Une faible partie des cours d’eau superficiels semblent tenir bon. Si l’on sait déjà quelles masses d’eau seront le plus touchées, un doute persiste pour la moitié d’entre elles. Le risque est cependant plus élevé sur la masse d’eau alluviale (littoral). Les investissements porteront sur une grande partie des masses d’eau. Celle-ci, pourtant, est vendue au prix le plus bas français : 1,33 € le m³.
Les investissements portent sur plusieurs secteurs : l’usage domestique (traitement des eaux usées, eaux de pluie), l’usage agricole (le plus gros investissement : le chantier de basculement des eaux d’Est en Ouest, pour l’irrigation), et l’usage industriel (dépollution des rejets, pris en charge par les industries elles-mêmes)
Coût à l’année : 118 millions d’euros
Rendez-vous en 2015 pour un nouvel état des lieux !