Nave Nave Mahana au MBA!

Le 18 mars dernier, les élèves d’option facultative et d’enseignement de spécialité ont (re)découvert le Musée de Beaux Arts de Lyon et ont effectué une plongée dans l’art européen au tournant des XIXème et XXème siècles. Erin V., élève de 1ère HIDA Spé, partage avec nous ses impressions et son coup de coeur.

À l’occasion de la visite du musée des Beaux Arts de Lyon le 18 mars dernier, l’ensemble des élèves suivant l’enseignement d’Histoire des Arts ont pris conscience des évolutions artistiques survenues au tournant des XIXème et XXème siècles.

Cette visite a été particulièrement instructive grâce à notre médiatrice,  Marion Falaise, dont la passion pour l’art fut communicative et l’envie de partager son (immense) savoir tout à fait palpable.

Auguste Rodin (1840-1917), La tentation de Saint Antoine, avant 1900, marbre, 62 cm X 97 cm X 74,5 cm, MBA de Lyon

La visite s’est organisée chronologiquement, commençant avec La tentation de Saint-Antoine d’Auguste Rodin (vers 1889), et se terminant avec Femme assise sur la plage que Pablo Picasso a peint en 1937. Notre médiatrice a particulièrement insisté sur le courant impressionniste et nous nous sommes longuement arrêtés sur Mer agitée à Etretat, une huile sur toile de Claude Monet de 1883.

Claude Monet (1840-1926), Mer agitée à Etretat, 1883, huile sur toile, 81,4 cm X 100,4 cm, MBA de Lyon

Cependant, c’est une autre oeuvre qui a retenu mon attention ; elle vous est déjà sûrement connue.

Paul Gauguin (1848-1903), Nave nave mahana, 1896, huile sur toile, 95 cm X 130,2 cm, MBA de Lyon

Ce tableau a été peint en 1896 par Paul Gauguin à Tahiti. Son titre, Nave Nave Mahana signifie « Jours délicieux » en langue vernaculaire. Cette peinture n’est pas réaliste et refuse tout code académique. Les ombres ne sont pas représentées, hormis celles sur le corps mais il n’y à pas d’ombres portées. De plus, Gauguin entoure chaque visage de traits noirs et les proportions des personnages par rapport aux végétaux ou à leur âge ne sont pas respectées. Dans son œuvre, Gauguin évoque une vision intérieure exotique et intemporelle à partir de ce qu’il perçoit autour de lui : entre idéal poétique et pesanteur mélancolique, entre délice et tristesse. Figées, lointaines, silencieuses, les yeux baissés, les visages graves, ces figures ne composent-elles pas une représentation révélatrice de l’isolement de l’artiste, malade à cette époque ?

À propos de ce tableau, Gauguin écrit dans son journal : « La figure principale sera une femme se transformant en statue, conservant la vie pourtant, mais devenant idole. Elle se détachera sur un bouquet d’arbres comme il n’en pousse pas sur la Terre mais au paradis. De toute part, les fleurs qui embaument surgissent. Les enfants s’ébattent dans le jardin, les jeunes filles cueillent des fruits. L’atmosphère du tableau doit être grave comme une évocation religieuse ».

J’ai apprécié cette visite autant pour son contenu que pour sa forme, et je remercie l’équipe de professeurs pour cette magnifique plongée au sein du musée des Beaux Arts !

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