Honoré danse

Billet de blog rédigé par Samir B. et Charles B., élèves de 1ère HIDA spé, à l’issue de la rencontre avec Seghir Zouaoui au CDI du lycée.

[Samir B.] Le lundi 7 octobre nous avons visité l’exposition « Intérieur Danses » qui se tenait au Centre de Documentation et d’Information du lycée Honoré d’Urfé. Cette découverte s’est faite en présence de l’artiste photographe, Seghir Zouaoui dont on peut rappeler qu’il est stéphanois et que ses thèmes de prédilection sont : les églises, les friches industrielles ou encore les bords de mer. Sur son site internet on peut trouver des thèmes plus vastes comme « l’errance » ou la danse mais nous y reviendrons dans les prochaines lignes.

Après une visite rapide de l’exposition qui donne des sentiments partagés entre incompréhension et émerveillement nous avons longuement discuté avec Mr Zouaoui, il a tenu à nous interpeler sur notre rapport à l’art et à la photographie qui, selon lui, ne peut être enfermé dans un clivage « J’aime/J’aime pas » et il nous a longuement parlé des émotions que peuvent provoquer l’art et tout particulièrement la photographie.

On peut souligner que son exposition peut paraitre «novatrice» en raison d’un mode inédit de réalisation des clichés. C’est en effet à l’occasion de la représentation d’un spectacle de danse que le photographe a pris ses photographies ; il a osé prendre place au sein même de la performance des deux danseurs qu’il entendait immortaliser en mouvement. Le rendu est savoureux puisque les photos prises en pleine performance nous permettent d’apercevoir la sensualité des corps en mouvement.

Une des photographies de Seghir Zouaoui présentées au CDI du lycée en octobre.

[Charles B.] Après le vernissage du 4 octobre auquel les élèves du lycée étaient chaleureusement conviés, la classe de spécialité Histoire des Arts a donc été invitée (comme l’a dit Samir) à discuter avec l’artiste de son travail et à analyser des photos de l’exposition. Seghir Zouaoui, à travers ses clichés, nous montre des histoires : celle de l’ »objet » photographié, mais aussi celle du cliché lui-même. Il nous montre, d’une certaine manière, le photographe au travail. Les cadrages originaux, les flous, etc. rendent le mouvement et nous immergent dans la scène photographiée.

Très inspiré par l’auteur Susan Sontag et son livre Sur la photographie, il va au cours de deux soirées photographier sur scène deux danseurs exécutant une performance. C’est d’ailleurs dans ces moments uniques partagés entre les artistes que le credo de Zouaoui prend tout son sens « j’étais là et j’ai vu ça ». Ses photos qui découlent, brutes, montrent une véritable idée de mouvement et de proximité : exploit qu’il peut réaliser en jouant sur les cadres, seules limites de la photo. Pourquoi un exploit me direz-vous ? La photo, par définition, fige le mouvement, le rend « inanimé », le suspend… Pourtant, ici, le danseur n’est pas pris en entier, son corps dépasse le cadre et son mouvement va alors le transcender : la photo vient de créer son mouvement, sa propre réalité, et, dès lors, seule votre imagination est sa limite.

On peut appeler cela une performance, une transcendance du mouvement par la photographie… un chef d’oeuvre?!

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