Sacrée mosquée ?!

Dans le cadre du programme de spécialité, les élèves de terminale ont visité, ce lundi 28 septembre, la Grande Mosquée de Saint-Etienne. Mélina F. nous livre ses impressions.

Vue extérieure de la Grande Mosquée Mohammed VI de Saint Etienne

Le lundi 28 septembre, la classe d’histoire des arts s’est rendue à la Mosquée Mohammed VI édifiée en 2012 à Saint-Etienne. Le but de ce lieu est bien évidemment de prier mais aussi d’échanger et de permettre le rassemblement de la communauté.

Tout d’abord, il me semble essentiel d’apporter une précision : les lieux de culte musulmans n’ont aucun élément architectural propre ; ils se nourrissent des traditions artistiques et culturelles des lieux où ils s’installent. En revanche deux particularités sont à noter : la première est qu’il ne doit en aucun cas y avoir de représentation quelle qu’elle soit (portrait, tableau, sculpture…) ; la deuxième particularité (et non des moindres) tient au fait que la Mosquée doit être tournée en direction de la Mecque, ville sainte de l’Islam s’il en est.

Passons au vif du sujet : l’architecture. L’architecture de la mosquée Mohammed VI est hispano-mauresque. Ainsi, à l’extérieur, nous pouvons trouver certains des éléments caractéristiques de cette architecture :

Grande mosquée Mohammed VI de Saint Etienne

-un minaret de format carré permet au muezzin de faire l’appel à la prière. A ce sujet, on peut rappeler que depuis 1905 et la loi de la séparation des Eglises et de l’Etat, les édifices cultuels ne peuvent sonner ou appeler à la prière s’ils ont été construits après cette date, ce qui est le cas de la mosquée… qui reste donc muette!

-la toiture est verte (la couleur de l’Islam) à la demande de l’architecte qui a obtenu une dérogation au code de l’urbanisme.

-il y a des arcs arabo-mauresques ; la pierre utilisée permet de drainer l’eau : lorsqu’il pleut la pierre jaune s’assombrit et s’éclaircit donc par beau temps

-il y a aussi un joli cours d’eau sur les bords duquel on trouve des fleurs rappelant l’Andalousie et les patios caractéristiques de cette région d’Espagne.

Salle des ablutions, espace de transition entre le profane et le sacré

Habituellement, la visite permet de cheminer de manière bien particulière ; en effet, elle montre une évolution du “profane” au « sacré », de la salle à ablution à la salle de prière. En raison des mesures sanitaires, nous nous sommes cependant rendus directement à l’intérieur de la salle de prière, ce qui ne nous a permis d’appréhender concrètement cette sacralisation progressive de l’espace.

Orné de différents matériaux du sol au plafond, ce lieu (la salle de prière) est splendide et suscite la méditation ; il invite le fidèle à se tourner vers sa divinité. Pour ce faire, l’architecte a choisi des matériaux et suivi des usages.

Vue intérieure de la salle de prière de la Grande Mosquée de Saint Etienne

-le sol est recouvert d’une moquette à dominante rouge.

-les murs sont recouverts de différents matériaux : le zellige tout d’abord ; il s’agit de morceaux de céramique de 10x10cm qu’il faut faire sécher au soleil avant de les couper, de les émailler et de les remettre au four pour un ultime durcissement. Ils ont été fabriquées par des artisans marocains qui estiment avoir posé plus d’un million de pièces. Par ailleurs, on trouve sur les murs et les colonnes  une décoration moulée composée de plâtre blanchi à la chaux ; cette décoration est sculptée et peinte à la main dans l’optique de laisser apparaître un contraste, du gris en fond, du beige au milieu et de la peinture blanche

Le mur de la qibla avec le minbar

-on retrouve cette idée de contraste sur les plafonds qui eux aussi ont été faits à la main mais cette fois-ci avec trois type de bois différents : du cèdre, connu pour sa résistance et sa souplesse, pour le fond, de l’acajou choisi pour certains décors en raison de sa teinte plus claire, et enfin du citronnier sélectionné pour sa « blondeur ».

Les plafonds en cèdre de l’Atlas

Tous les éléments architecturaux n’ont pas l’exclusivité d’être dans ce lieu de culte ; on pourrait les retrouver dans les riches demeures des Marocains par exemple. En revanche la “niche” (mihrab) devant laquelle l’imam récite les prières et la “chaire” (minbar) conçue pour qu’il fasse le prêche du vendredi, sont des éléments spécifiques et importants quoiqu’il restent facultatifs.

C’est émerveillés et d’autant plus cultivés que nous sommes ressortis de la mosquée Mohammed VI dont nous remercions les responsables de l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.

Vue intérieure de la salle de prière de la Grande Mosquée de Saint Etienne

Laisser un commentaire