Italiam! Italiam!

Nicolas Poussin, La mort de Chioné (détail), 1622, huile sur toile, 109,5 x 159,5 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

C’est par une belle journée de novembre que nos terminales HIDA spé se sont rendus à Lyon, au Musée des Beaux Arts, pour suivre une visite de haute volée autour de l’un de nos thèmes au programme : « Le voyage des artistes en Italie ».

Sur les traces italiennes au MBA

Notre médiatrice, diplômée de l’Ecole du Louvre, a su nous faire voyager en nous faisant découvrir les toiles de Poussin, de Vouet, de Cretey et de bien d’autres… Un régal! Mais, nous attendons avec gourmandise le billet de Stella qui s’est proposée pour partager ses impressions…

Simon Vouet, autoportrait, 1626-1627, huile sur toile, 45 x 36,5 cm, Musée des Beaux-Arts de Lyon

Dans le même temps, les élèves de 2nde HIDA parcouraient les salles dévolues aux Arts de l’Islam en lien avec la question de programme dédiée à Al-Andalus. Une médiation riche et dynamique qui a su séduire le public! Maëlle R. et Lisa K. nous en disent plus.

Vue intérieure de la salle de prière de la Grande Mosquée de Saint Etienne

« Nous avons pris le train à la gare de Bellevue de 8h21 pour une arrivée à Lyon Perrache une heure plus tard. Nous sommes directement allés au Musée des Beaux-Arts dont nous avons pu visiter la section dédiée aux Arts de l’Islam. Avant cela, il nous a été rappelé qu’avant d’être un musée, l’imposant édifice avait été une abbaye et qu’il avait été profondément remanié du XVIIe ; il expose depuis le XIXème siècle des peintures, des sculptures et des objets anciens et modernes. Le musée a été rénové et les vitrines ont été réorganisées dans les années 1990. Cette visite a été faite par Marie-Eve qui a eu un master à l’Ecole du Louvre et a travaillé dans l’art à Grenoble. Elle a obtenu un autre master en traduction, elle est maintenant médiatrice au musée des Beaux Arts à Lyon.

Qu’entend-on par « art de l’Islam »? C’est l’ensemble des productions artistiques réalisées dans l’aire culturelle musulmane du IXème au XIXème siècle ; il s’agit des objets artistiques produits autour du Bassin Méditerranéen, notamment en Espagne, en Turquie, en Égypte ou encore Inde. La géométrie, notamment la symétrie, est très importante dans l’art de l’Islam. De même que les motifs végétaux ou la calligraphie.

Entrée du Musée des Beaux Art de Lyon, place des Terreaux

Nous avons particulièrement insisté sur l’exposition intitulée : « Le génie de l’Orient : l’Europe moderne et les arts de l’Islam ». Une œuvre a particulièrement retenu notre attention sur ce parcours. Ce panneau en bois minutieusement gravé, qui est en fait un élément d’un cénotaphe au nom du sultan Baybard Ier. C’est donc un morceau de tombeau créé vers 1277 probablement à Alep ou Damas. Il est caractéristique de l’art islamique car il présente des lignes symétriques et géométriques et des inscriptions arabes dans la partie supérieure. Les gravures représentent de grandes lignes se croisant et formant des étoiles ; entre elles, se trouvent des vides qui ont été remplis si on observe bien par des gravures représentant de la végétation. Nous trouvons très intéressant le fait que chaque gravure ait une signification. Par exemple, les étoiles représentent die et la végétation représente le paradis.

Elément de cénotaphe au nom du Sultat Baybars, vers 1277, panneau en peuplier, buis et jujubier, marqueterie de bois et d’ivoire, 136 x 180 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

Après avoir vu cette œuvre nous avons continué notre visité plutôt du côté de la Turquie, de l’Iran et de l’Espagne avec de belles céramiques. Dans cette exposition, nous pouvons voir un grand nombre d’œuvres avec une couleur que l’on a beaucoup retrouvée : le bleu. Foncé ou clair virant légèrement au vert (un bleu turquoise), le bleu est très présent fans les productions islamiques, notamment sur les céramiques et particulièrement en Turquie. Ces céramiques évoquent un lien fort avec la nature et rappellent les productions chinoises quant aux tulipes, stylisées, « géométrisées », elles sont typiquement turques. Nous tenions à aborder ce point car nous avons été surprises de retrouver des couleurs si vives mais qui sont un véritable plaisir pour les yeux!

Pour finir sur une œuvre qui est l’une des principales expressions artistiques de la civilisation islamique, nous avons choisi le Plat à marli chantourné en céramique. Ce plat a été fabriqué vers 1555 à Iznik en Turquie. Le décor avec ces couleurs éclatantes (bleu et blanc) montre, là encore, l’influence chinoise. Les poteaux sont inspirés de motifs décoratifs traditionnels de l’Égypte, de l’Empire persan ou de la Chine ; on retrouve donc des motifs floraux issus du répertoire chinois : lotus, grenade ou pivoine… Le décor floral de ce plat est peint avec une exceptionnelle dextérité ; deux longs brins de jacinthe formant une sorte de mandorle entourent un éventail de palmes. Tout simplement superbe!

Plat à marli chantourné, vers 1555, céramique siliceuse à décor peint sur engobe siliceux sous glaçure plombifère, 7,5 x. 36 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

Cette demi-journée à Lyon a été riche en découvertes et très intéressante car elle nous a permis de mieux appréhender la culture et l’art de l’Islam. Et nous parlons aux noms de tout le groupe pour dire que nous avons apprécié cette visite au Musée des Beaux-Arts et remercions nos professeurs de nous avoir accompagnés et de nous avoir permis de découvrir tout cela. »

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