Où sont les femmes?! Au MAC Lyon!

Le 1er décembre dernier, les élèves inscrits en enseignement optionnel HIDA (ainsi que quelques aficionados de terminale spé!!), découvraient les expositions présentées au Musée d’Art Contemporain de Lyon. Voici ce que nous en dit Chiara B. qui a bien voulu partager ses impressions. Merci à elle!

Au MAC Lyon

« Femmes, art, femmes artistes, modernité, émancipation, réussir, se libérer, dépasser les codes, s’intégrer, égalité, accomplir, laisser une place aux minorités, stéréotypes, exposer, créer…

Du 15 septembre 2021 au 02 janvier 2022, le Musée d’Art contemporain de Lyon s’engage dans un éternel combat : celui de la place de la femme dans les arts. C’est ainsi que les élèves de l’option Histoire des Arts du lycée Honoré d’Urfé ont eu la chance de se retrouver au cœur d’une exposition entièrement orchestrée par des femmes.

En effet, plusieurs artistes féminines interviennent : Hélène Hulak (en dialogue avec Mel Ramos et son « male gaze« ), Christine Rebet, Delphine Balley, Jasmina Cibic ainsi que le couple Abramovi? & Ulay.

Truck (camion) d’Erwin Wurm, 2007 devant l’entrée du musée d’art moderne de Lyon L’oeuvre a été créée spécialement pour le MAC de Lyon. Elle prend la forme d’un véhicule qui remonte sur le mur, défiant les lois de la pesanteur et dont la courbure, totalement illogique, remet en question le sens commun.

L’exposition était faite de telle manière qu’à chaque étage, une artiste intervenait. Les univers étaient tous très différents : nous pouvions passer d’un espace clair, coloré à un espace sombre et intimiste. L’occasion de se plonger dans des univers bien distincts.

Dans le hall, nous avons été directement immergés dans l’univers de Hélène Hulak. Un univers tout de couleurs fluorescentes, voire criardes, un univers marqué au coin de la provocation. L’artiste caricature le « male gaze » dans son dialogue irrévérencieux avec Mel Ramos. Elle reprend, tout en les détournant les codes esthétiques des magazines dont les unes font la part belle aux femmes. Elles sont représentées nues ou seulement très peu vêtues. Leur particularité est aussi marquée par leur visage très peu attirant voire effrayant. Une manière d’interroger le visiteur sur sa vision des femmes! La visite est lancée! Poursuivons !!

Helène Hulak – dialogue avec M. Ramos, au MAC Lyon

Nous montons un étage pour découvrir l’exposition de Christine Rebet, Escapologie. Ici, un tout autre style, des couleurs épurées, des films d’animation, un univers plus calme (même s’il nous réserve des surprises…). Cette artiste pratique l’art de l’évasion mêlant le dessin à des petits films. Elle crée 6 espaces immersifs représentant un pays, une thématique… Prenons, par exemple, l’espace Otolithe. Premièrement, nous avons découvert les dessins qui ont permis la réalisation du film : des cercles roses, un œil, etc. Nous nous demandons où l’artiste veut nous emmener. Pour ce faire nous nous installons dans l’espace immersif pour visionner quelques minutes de film. Enfin nous avons notre réponse : ces dessins représentent les chants traditionnels des pêcheurs de perles, nous découvrons leur histoire. C’est comme cela que nous nous immergeons dans le travail de cette artiste !

Ensuite, nous continuons notre visite à l’étage supérieur. Deux artistes interviennent, Delphine Balley pour Figure de cire et Jasmina Cibic pour Stagecraft – une mise en scène du pouvoir. Deux expositions au même étage et pourtant deux univers sensiblement très différents. Chez Delphine Balley, nous pénétrons dans un espace sombre, presque inquiétant, ponctué par des vidéos sans paroles. Et puis, ce sont des photographies à la chambre, d’une pureté sans égale ; un velouté, une finesse de rendu… Une pratique propre à cette artiste dont nous ne manquerons pas de reconnaître dorénavant la patte! Et puis, un propos tenu de salle en salle : une réflexion sur le temps, sur la mort, sur la fragilité de l’humain… Troublant! Jasmina Cibic quant à elle aime reprendre des éléments historiques et mettre en avant les liaisons (dangereuses?!) que les arts entretiennent avec les pouvoirs politiques. Deux artistes, deux univers mais une même affirmation dans leurs choix esthétiques et « philosophiques » !

Au Mac Lyon

Ça y est, nous arrivons! Au dernier étage! Pour y découvrir un couple… et pas des moindres ! Le couple Marina Abramovi? & Ulay! Ils sont là, ils investissent les lieux pour Performances 1976-1988. Ce sont les pionniers de la performance en Europe (quel honneur !). Dans leurs œuvres, ils mettent l’existence humaine à l’épreuve : rester assis durant tout une journée face à face pour une exposition, cela pendant 90 jours. Vous en voulez plus ?! Ils se mettent nus à l’entrée de leur propre exposition et les visiteurs doivent ainsi leur passer, littéralement, sur le corps avant d’entrer. De nombreuses expériences toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Des performances qui marquent, à n’en pas douter, l’histoire de l’art contemporain!

Et voilà, nous redescendons tous ces étages par un ascenseur… Le marathon en terre féminine est terminé! Cette visite fut pour moi inspirante car elle m’a permis de voir des femmes, des artistes femmes, des femmes artistes (comme on voudra!) se réaliser dans leur travail, dans leur art! Une émancipation par l’art en quelque sorte. »

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