Vanité des vanités!

Le 11 avril dernier, tout la section a passé la journée à Lyon dans les salles du Musée des Beaux Arts. Au programme : « A la mort à la vie » et des parcours thématiques dans les collections permanentes!

Les élèves de 1ère et terminale inscrits en enseignement optionnel ont rédigé à plusieurs mains le billet ici présenté! Merci à eux et bonne lecture!

Mélissa commence par introduire la journée.

Le lundi 11 avril, nous avons eu l’occasion de passer une belle journée au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Au début de la journée, notre médiatrice, Marie-Ève Durand, à la demande de nos enseignants, nous a présenté l’exposition « À la mort à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui » qui se tenait alors au musée. Cette exposition a lieu du 27 novembre 2021 au 07 mai 2022 et rassemblait des œuvres créées du XVIème au XXIème siècle.

Après cette matinée très enrichissante, nous avons formé divers groupes afin de découvrir les expositions permanentes. Au cours des visites guidées, il a été question d’aborder un thème majeur pour pouvoir y faire face progressivement. Par exemple, les élèves de première inscrits en option Histoire des Arts ont déambulé dans les salles du musée autour du thème intitulé « Arts et humanisme à la Renaissance » alors que les élèves de terminale (spécialité et option confondus) se sont interrogés, toujours avec Marie-Eve Durand, sur « le XIXème siècle en mouvements », ce qui leur a permis de naviguer entre classicisme et impressionnisme… Enfin, les 1ères spé ont réfléchi à ce qu’est un musée et à la manière de mettre en valeur les oeuvres en réalisation des maquettes. Mais nous n’allons pas manquer de revenir en détail sur ce que nous avons appris lors de cette journée.

Au cours de cette après-midi, nous avions une visite consacrée à l’Arts et à l’humanisme à la Renaissance. Une médiatrice nous a donc d’abord fait visiter les salles de l’antiquité jusqu’à la renaissance pour bien nous montrer l’évolution de l’art.

Myriam et Stella nous parlent plus avant du parcours suivi dans « A la mort, à la vie »

Du 27 novembre 2021 au 7 mai 2022 s’est tenue l’exposition temporaire « À la mort, à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui » au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Elle réunit des œuvres réalisées du XVIe au XXIe siècle, qui rappellent que toute vie humaine a une fin, mais aussi combien celle-ci est précieuse et belle. Les nombreuses œuvres exposées étaient réparties dans 10 parties, que nous avons visitées l’une après l’autre lors de notre parcours :

Tout d’abord, « Entrez dans la danse » ! Dans cette partie, on nous présente les « danses macabres », qui sont les premières manifestations, au Moyen-Âge, de la notion de « vanité » en Europe. Les « danses macabres » et les « triomphes de la Mort » apparaissent tout d’abord sous la forme de fresques, avant d’être des gravures, puis des sculptures.

Ensuite, nous abordons « Les âges de la vie ». Cette section de l’exposition se consacre au parcours de la vie que tout être emprunte, le menant fatalement à son terme. Passant de la naissance à l’enfance puis à la jeunesse, avant d’embrasser l’âge adulte et la vieillesse ; enfin, la mort le saisit.

Dans les salles de « Fragile jeunesse », les artistes dévoilent le fait que la mort peut frapper à n’importe quel moment de la vie, dénonçant la vanité et la fugacité de la jeunesse, de la beauté et de l’amour.

A l’issue de cette section, nous entrons dans une partie intitulée « Vanités des vanités ». Au XVIIème siècle, les squelettes des « danses macabres » et des « triomphes de la mort » laissent place aux crânes qui incarnent dorénavant à eux-seuls la mort et symbolisent la vanité. Ces crânes, accompagnés d’autres symboles des vanités, rappellent le caractère éphémère de la vie.

« Vanités des arts et des savoirs » permet de montrer le caractère vain de la quête de connaissances et de gloire. En effet, dans une perspective chrétienne, il n’y a pas d’autre gloire que celle de Dieu, et il est vain de tenter de percer les secrets de la création. De plus, la brièveté de l’existence humaine rend ces prétentions dérisoires. De quoi méditer… ce qui fait l’objet de la section suivante, « Méditations ». Méditer sur « des plaisirs qui partent en fumée ». En effet, les œuvres du XVIe et XVIIe siècles qui y sont présentées rejettent les vanités, les plaisirs vains terrestres, et mettent en valeur les instruments de la méditation et de la repentance tels que le crâne, des livres, et un crucifix. On souligne la vanité des plaisir par des fumées qui s’échappent des pipes (elles-mêmes symbole du caractère éphémère de la vie), à l’image des âmes qui quittent leur corps.

Et puis, nous avons admiré… des fleurs, des bouquets de fleurs ! Cela a fait l’objet de la section intitulée « L’absente de tout bouquet ». On y apprend que la fleur est un des principaux symboles du caractère éphémère de l’existence. Ainsi, des fleurs flétries, des pétales tombés, des feuilles entamées, la menace d’insectes, de rongeurs et de reptiles, permettent d’évoquer la fragilité de la vie.

De quoi nous rappeler que « la vie [est] précieuse »… et qu’elle n’a pas besoin de choses précieuses pour s’épanouir. Les peintures mettent en effet en avant la vanité de la richesse et du luxe, par des natures mortes avec de la vaisselle en or ou en argent, des verres et de la porcelaine. Ces objets, prêts à être jetés à terre montrent le caractère transitoire de l’existence. De plus, les mets et les verres de vin entamés, les chandelles à moitié consumées rappellent le temps qui passe et la fragilité de la vie humaine.

Enfin, nous avons terminé le parcours avec « Le miroir animal », section dans laquelle les œuvres présentant des animaux morts et pendus par la patte, permettant ainsi aux artistes de rappeler que toute existence a une fin.

Lors de cette visite, nous avons également appris à reconnaître les différents symboles permettant d’identifier une vanité. Bien sûr, il y a le sablier et la montre, symboles par excellence du temps qui s’écoule et de la fin qui approche. Il y a le miroir, symbole d’illusion, d’orgueil, et de vanité ; le papillon qui incarne le caractère fugitif de l’existence, l’envol de l’âme à la mort du corps et la résurrection de celle-ci, dans une perspective chrétienne.

Mais on pourrait aussi citer les instruments de musique, le livre qui, lorsqu’il est ouvert représente la vanité du savoir, et qui, fermé, symbolise la sagesse spirituelle qui mène au salut de l’âme. Nous avons découvert que l’écorce de citron pelée en spirale évoque l’écoulement du temps et de la vie au cours de laquelle l’être se libère de son enveloppe matérielle pour atteindre l’essence spirituelle, représentée par la pulpe.

La chandelle et la fumée, les bulles de savon sont autant de symbole de l’évanescence de la vie et donc de sa vanité. Ainsi, quand la chandelle se consume elle symbolise la brièveté de la vie humaine et des joies de ce monde.

Enfin, les fleurs symbolisent le caractère éphémère de la vie et de la beauté, en particulier lorsqu’elles sont représentées fanées ou avec des pétales tombés. Difficile de ne pas pensée à Ronsard…

À présent, voici une œuvre qui nous a particulièrement plu et qui relève bien du genre des vanités :

Charles William de Hamilton, Plantes, insectes et reptiles dans un sous-bois, 1ère moitié du XVIIIème siècle. Huile sur bois, Lyon, musée des Beaux-Arts.

Réalisée dans la première moitié du XVIIIe siècle, Plantes, insectes et reptiles dans un sous-bois est une œuvre du peintre belgre Charles William de Hamilton.

À première vue, nous pouvons voir une scène dans laquelle de jolis papillons se posent sur une plante d’une belle couleur qui semble donc en bon état. Cependant, en regardant de plus près, nous pouvons observer que cette plante est en réalité abîmée à cause de ces papillons, mais aussi des autres insectes et reptiles tout autour. Nous pouvons alors deviner l’intention de l’auteur ; cette plante, symbole de la vie, en plus d’être mortelle, est menacée de plusieurs dangers qui souhaitent mettre fin à sa vie (ici les insectes et les reptiles). Ainsi, il indique le fait que tout être vivant finira par mourir, et que sa vie est sans cesse menacée par plusieurs dangers qui peuvent arriver de n’importe où. De plus, ce caractère éphémère de la vie est renforcé par la présence des papillons, qui incarnent le caractère fugitif de l’existence, mais aussi l’envol de l’âme à la mort du corps.

Romane et Valentine nous présentent à présent deux oeuvres qui ont retenu leur attention

Au cours de la visite de l’après-midi, notre médiatrice a eu à coeur de nous montrer en quoi la Renaissance et l’humanisme opérait un retour à l’Antiquité. Après avoir fait un long détour dans les salles de l’Antiquité et du Moyen-Âge dans le but de mieux appréhender les caractéristiques des pratiques artistiques de ces époques, notre médiatrice nous a conduits dans les salles d’exposition consacrées à la Renaissance. Nous y avons vu que, du XIVème au XVIème siècle, dans l’art, il y une recherche de réalisme ;et que pour ce faire les artistes travaillent sur la perspective et cherchent à rendre compte de la lumière en recourant à de nouvelles techniques. Par ailleurs, de nouveaux sujets son explorés.

Deux oeuvres nous ont particulièrement plu… Nous vous les présentons.

Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588), Bethsabée au bain, vers 1575, huile sur toile, 191 x 224 cm, Musée des Beaux-Arts, Lyon.

Cette huile sur toile, réalisée vers 1575, présente un homme vêtu d’un habit de velours rouge et d’un manteau doré. Très colorés, les vêtements des personnages présentent de nombreux plis. Il surprend dans sa toilette une jeune femme au sein dénudé. Véronèse a peint l’instant où David, le roi d’Israël, que l’on devine entouré de sa cour au fond du jardin, envoie à Bethsabée un message pour lui exprimer sa passion. Ayant interrompu la jeune femme au bain, il en est tombé amoureux et, pour la posséder, il enverra son mari Urie mourir dans une bataille. Cet épisode est extrait du « livre Des Rois » de l’Ancien Testament. Comme on le voit avec ce tableau durant la Renaissance l’être humain est mis en valeur.

Lorenzo Costa (1460-1535), La Nativité, vers 1490, huile sur bois, 65 x 85 cm, Musée des Beaux-Arts, Lyon.

Ce tableau de la Renaissance présente, dans une étable sombre, Joseph à gauche et Marie à droite, tous deux auréolés, en train de se recueillir devant l’enfant Jésus, lequel est nu, allongé sur un linge blanc lui-même posé sur des branchages. Autant de symboles de sa future Passion. Ici aussi les vêtements des personnages ont beaucoup de plis. Cette fenêtre montre l’ouverture sur le monde de la Renaissance, de nouvelles idées. Elle permet de voir un paysage commençant par des arbres, puis une importante construction sur la gauche, et finit par une étendue d’eau avec des maisons sur le rivage et le début d’une falaise sur la droite.

Mélissa reprend ici la main pour conclure ce billet!

Comme beaucoup de mes camarades, je tenais à dire qu’il s’est agi d’une des plus belles visites que j’ai été en mesure de faire cette année. Nous tenons de tout notre cœur à mentionner que l’exposition temporaire sur les vanités était tout simplement superbe ! La scénographie a, selon nous, était bien pensée : le parcours de visite et la mise en valeur des œuvres nous ont convaincus, sans compter les textes auxquels nous pouvions nous référer lors de la visite qui étaient très complets et instructifs. Les propos de nos médiatrices (bien que certains d’entre nous aient pu trouver le ton parfois un peu monocorde, surtout lors de la digestion !) étaient très structurés et riches en contenus. Pour conclure, disons tout simplement que nous avons pu partager des moments de plaisir pur à contempler les tableaux, mais des moments d’étonnement aussi lorsque nous avons découvert l’œuvre d’Erik Dietman constituées d’un amas de crânes humains. C’était riche ! C’était fort ! C’était formidable !

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