Montmailler, on y est!

Au terme de plusieurs semaines de travail intense, les élèves de 2nde HIDA sont prêts (ou presque!) à vous recevoir au CDI pour le vernissage de l’exposition de Stéphane Montmailler qui aura lieu le vendredi 18 mars 2022 au CDI en présence de l’artiste. La webradio du lycée a déjà publié un premier « son » (à consulter ici) avant qu’une vraie table ronde ne soit enregistrée dans quelques semaines.)

Stéphane & nous !

Depuis maintenant quelques mois, notre groupe d’option Histoire des Arts a pu travailler avec un artiste : Stéphane Montmailler.

Ce partenariat avait pour thème le dialogue artistique et la « réécriture ». Sa finalité était d’organiser une exposition au CDI du lycée et de réaliser le catalogue raisonné de cette exposition (il est en vente au CDI du lycée -5 euros pour les élèves !). Pour ce faire, nous avons rencontré l’artiste à plusieurs reprises pour des moments d’échanges sur la création des œuvres.

La première rencontre a eu lieu en décembre, au lycée, pour nous permettre de faire connaissance avec Stéphane Montmailler et pour parler du projet et de ses finalités. C’est lors de cette rencontre que Montmailler nous a exposé son envie de dialoguer avec un certain nombre de « grands » artistes. Il s’est agi de reprendre des œuvres majeures de l’Histoire de l’Art, connues de (presque !) tous et de les « moderniser », à la « sauce Montmailler ».

Cela nous a permis de comparer les époques, les styles, les partis pris esthétiques, les enjeux artistiques et politiques… Ainsi l’évolution des mentalités et des problématiques a pu être mise en avant.

Nous avons pu, par la suite, nous rendre dans l’atelier de l’artiste pour comprendre ses méthodes de travail. Nous avons alors découvert certaines des œuvres réalisées par Stéphane Montmailler et nous avons ainsi pu appréhender directement sa manière de travailler. Nous avons compris que Montmailler aime par-dessus tout « récupérer pour reconstruire » ; il préfère en effet utiliser des matériaux divers récupérés à divers endroits plutôt que de prendre un simple pinceau et de travailler sur une toile. Cette contrainte de la « récupération » lui a permis de créer des œuvres toutes plus originales les unes que les autres.

Elle lui a aussi permis de se confronter à la matière : il se dit d’ailleurs lui-même « matiéraliste ». Lors de cette première séance de travail en atelier, nous avons pu nous-mêmes nous confronter à la matière dans le cadre d’une activité de « mail-art » proposé par Stéphane… et ce n’était pas si facile !

De retour au lycée, nous avons fait des recherches sur les œuvres que Stéphane Montmailler comptait reprendre avant de le retrouver une nouvelle fois dans son atelier. A ce moment-là, Stéphane avait beaucoup avancé sur ses tableaux et il a pu nous les présenter en nous exposant le cheminement de pensée qui l’avait poussé à représenter des éléments d’une certaine façon et pas d’une autre. Il nous a aussi fait part de ses difficultés sur tel ou tel tableau ; il nous a montré combien une œuvre d’art pouvait aussi être le fruit du hasard ou d’accidents ; ainsi en a-t-il été pour Les Mauvaises herbes dont le support en polystyrène s’est malencontreusement rétracté devant le radiateur…

Et puis, ce fut la dernière ligne droite ! Il nous a fallu rédiger les notices, les mettre en forme, les faire relire… pour que vous puissiez avoir ce catalogue entre vos mains. Cela n’a pas été de tout repos mais nous sommes fiers de vous présenter aujourd’hui cette exposition et ce fascicule qui nous a demandé beaucoup d’investissement et de temps ! Nous espérons que vous l’apprécierez !

Elsa T. pour les élèves du groupe HIDA de 2nde

Italiam! Italiam!

Nicolas Poussin, La mort de Chioné (détail), 1622, huile sur toile, 109,5 x 159,5 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

C’est par une belle journée de novembre que nos terminales HIDA spé se sont rendus à Lyon, au Musée des Beaux Arts, pour suivre une visite de haute volée autour de l’un de nos thèmes au programme : « Le voyage des artistes en Italie ».

Sur les traces italiennes au MBA

Notre médiatrice, diplômée de l’Ecole du Louvre, a su nous faire voyager en nous faisant découvrir les toiles de Poussin, de Vouet, de Cretey et de bien d’autres… Un régal! Mais, nous attendons avec gourmandise le billet de Stella qui s’est proposée pour partager ses impressions…

Simon Vouet, autoportrait, 1626-1627, huile sur toile, 45 x 36,5 cm, Musée des Beaux-Arts de Lyon

Dans le même temps, les élèves de 2nde HIDA parcouraient les salles dévolues aux Arts de l’Islam en lien avec la question de programme dédiée à Al-Andalus. Une médiation riche et dynamique qui a su séduire le public! Maëlle R. et Lisa K. nous en disent plus.

Vue intérieure de la salle de prière de la Grande Mosquée de Saint Etienne

« Nous avons pris le train à la gare de Bellevue de 8h21 pour une arrivée à Lyon Perrache une heure plus tard. Nous sommes directement allés au Musée des Beaux-Arts dont nous avons pu visiter la section dédiée aux Arts de l’Islam. Avant cela, il nous a été rappelé qu’avant d’être un musée, l’imposant édifice avait été une abbaye et qu’il avait été profondément remanié du XVIIe ; il expose depuis le XIXème siècle des peintures, des sculptures et des objets anciens et modernes. Le musée a été rénové et les vitrines ont été réorganisées dans les années 1990. Cette visite a été faite par Marie-Eve qui a eu un master à l’Ecole du Louvre et a travaillé dans l’art à Grenoble. Elle a obtenu un autre master en traduction, elle est maintenant médiatrice au musée des Beaux Arts à Lyon.

Qu’entend-on par « art de l’Islam »? C’est l’ensemble des productions artistiques réalisées dans l’aire culturelle musulmane du IXème au XIXème siècle ; il s’agit des objets artistiques produits autour du Bassin Méditerranéen, notamment en Espagne, en Turquie, en Égypte ou encore Inde. La géométrie, notamment la symétrie, est très importante dans l’art de l’Islam. De même que les motifs végétaux ou la calligraphie.

Entrée du Musée des Beaux Art de Lyon, place des Terreaux

Nous avons particulièrement insisté sur l’exposition intitulée : « Le génie de l’Orient : l’Europe moderne et les arts de l’Islam ». Une œuvre a particulièrement retenu notre attention sur ce parcours. Ce panneau en bois minutieusement gravé, qui est en fait un élément d’un cénotaphe au nom du sultan Baybard Ier. C’est donc un morceau de tombeau créé vers 1277 probablement à Alep ou Damas. Il est caractéristique de l’art islamique car il présente des lignes symétriques et géométriques et des inscriptions arabes dans la partie supérieure. Les gravures représentent de grandes lignes se croisant et formant des étoiles ; entre elles, se trouvent des vides qui ont été remplis si on observe bien par des gravures représentant de la végétation. Nous trouvons très intéressant le fait que chaque gravure ait une signification. Par exemple, les étoiles représentent die et la végétation représente le paradis.

Elément de cénotaphe au nom du Sultat Baybars, vers 1277, panneau en peuplier, buis et jujubier, marqueterie de bois et d’ivoire, 136 x 180 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

Après avoir vu cette œuvre nous avons continué notre visité plutôt du côté de la Turquie, de l’Iran et de l’Espagne avec de belles céramiques. Dans cette exposition, nous pouvons voir un grand nombre d’œuvres avec une couleur que l’on a beaucoup retrouvée : le bleu. Foncé ou clair virant légèrement au vert (un bleu turquoise), le bleu est très présent fans les productions islamiques, notamment sur les céramiques et particulièrement en Turquie. Ces céramiques évoquent un lien fort avec la nature et rappellent les productions chinoises quant aux tulipes, stylisées, « géométrisées », elles sont typiquement turques. Nous tenions à aborder ce point car nous avons été surprises de retrouver des couleurs si vives mais qui sont un véritable plaisir pour les yeux!

Pour finir sur une œuvre qui est l’une des principales expressions artistiques de la civilisation islamique, nous avons choisi le Plat à marli chantourné en céramique. Ce plat a été fabriqué vers 1555 à Iznik en Turquie. Le décor avec ces couleurs éclatantes (bleu et blanc) montre, là encore, l’influence chinoise. Les poteaux sont inspirés de motifs décoratifs traditionnels de l’Égypte, de l’Empire persan ou de la Chine ; on retrouve donc des motifs floraux issus du répertoire chinois : lotus, grenade ou pivoine… Le décor floral de ce plat est peint avec une exceptionnelle dextérité ; deux longs brins de jacinthe formant une sorte de mandorle entourent un éventail de palmes. Tout simplement superbe!

Plat à marli chantourné, vers 1555, céramique siliceuse à décor peint sur engobe siliceux sous glaçure plombifère, 7,5 x. 36 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

Cette demi-journée à Lyon a été riche en découvertes et très intéressante car elle nous a permis de mieux appréhender la culture et l’art de l’Islam. Et nous parlons aux noms de tout le groupe pour dire que nous avons apprécié cette visite au Musée des Beaux-Arts et remercions nos professeurs de nous avoir accompagnés et de nous avoir permis de découvrir tout cela. »

Sur les traces de la romanité lyonnaise!

Ce vendredi 22 octobre, les élèves de 2nde 4 et de 2nde Histoire des Arts se sont rendus à Lyon pour visiter le Musée gallo-romain de Fourvière et le site des Trois Gaules. Une journée ensoleillée sous le signe de la romanité… de quoi bien commencer les congés !

Détail des tables claudiennes de 48 ap JC

Première station : « Lugdunum, Musée et théâtres antiques » comme le veut dorénavant la titulature officielle de ce qu’on appelait jadis le Musée Gallo-romain de Lyon Fourvière ! Pris en charge par les médiateurs du musée, nos historiens en herbe ont déambulé dans le site conçu avec maestria par Bernard Zehrfuss au mitan des années 1970. Ils ont pu réfléchir à l’usage de la citoyenneté dans l’empire romain. Qu’est-ce qu’être citoyen à Rome ? Comment le devient-on ? Que cela implique-t-il ? Pour ce faire, les médiateurs ont exploité les objets issus des collections archéologiques du musée, parmi lesquels, évidemment, la Table claudienne de 48 ! Mais aussi certaines inscriptions ou mosaïques de premier ordre qui nous renseignent sur la vie du citoyen romain de Lugdunum. De quoi alimenter le cours de 2nde !

A Lugdunum sur les traces de la romanité

L’autre groupe (car oui, deux groupes il y avait !) a réfléchi quant à lui à la notion de romanisation dans le cadre d’une visite intitulée « Rome export ». La culture comme un moyen de domination ! Du soft power avant la lettre en somme ! Là encore, le musée a été mobilisé pour montrer comment les Gaulois sont devenus Romains ! « Garum et circenses » comme dirait l’autre ! Du garum et des jeux !

Après une pause déjeuner bienvenue place Sathonay, à l’ombre du sergent Blandan et des marronniers mordorés, nous avons rejoint Nicolas Hirsch, archéologue au SAVL (Service Archéologique de la Ville de Lyon) qui nous a présenté en détail, avec humour et rigueur, l’amphithéâtre des Trois Gaules. Ce tas de pierre a priori sans intérêt pour le béotien a soudain repris vie ! Nous étions, si ! si ! en compagnie des représentants des tribus gauloises venues discuter de l’impôt (déjà !) et rendre hommage à Rome dont le sanctuaire jouxtait l’édifice. Et puis, las de palabrer, nous « zappions » tel un homo téléviscus du XXème siècle finissant et nous assistions aux jeux : une chasse exotique, un combat de gladiateurs… Bref, du péplum ! En mieux car en moins kitsch… et en vrai, in situ ! A l’issue de cette présentation, Nicolas Hirsch a présenté le métier d’archéologue et le dialogue a été noué avec nos élèves dont il est peu de dire qu’ils ont su se montrer exemplaires ! De là à ce que tous nos 2ndes finissent archéologues ?

Quoi qu’il en soit, Oriane partage avec nous son bilan de la journée. Merci à elle!

« Le vendredi 22 octobre, la classe de seconde histoire des arts (HIDA) est allée en sortie à Lyon visiter le musée gallo-romain de Lugdunum, son théâtre antique sur la colline de Fourvière et l’amphithéâtre des Trois Gaules sur la colline de la Croix Rousse.

L’amphithéâtre et le théâtre étaient séparés et sur deux collines différentes pour différencier les affaires de la cité (municipales) et les affaires de l’Empire (nationales). La différence entre un amphithéâtre et un théâtre est qu’un théâtre est en forme de demi-cercle tandis qu’un amphithéâtre (tiré du latin amphitheatrum, lui-même issu du grec amphitéatron, signifie littéralement « lieu où l’on regarde des deux côtés ») l’amphithéâtre est donc en forme de cercle, d’ellipse pour être plus précis. Le matin, nous avons rencontré Nicolas Hirsh, un archéologue passionné qui nous a fait découvrir l’amphithéâtre avec une touche d’humour. La visite que nous avons faite dans ces vestiges a été très enrichissante. En effet, il nous en a appris plus sur comment fonctionnait son métier, nous avons appris que son métier se divisait en plusieurs parties, la première, celle bien connue des fouilles, une seconde en laboratoire ou avec des spécialiste (un céramologue quand on trouve de la céramique, etc.) et une dernière où ils écrivent leur rapport. Tout cela sans compter la partie communication, médiation dont nous avons été les témoins.

Aux Trois Gaules à la découverte de l’archéologie

Pour revenir à l’amphithéâtre… Il est composé, en son centre, d’une arène de sable où se déroulaient les spectacles. Les égouts passaient dans l’amphithéâtre, ils ont donc été couverts d’un plancher maintenant disparu. De nombreux gradins entouraient cette arène, tous recouverts de marbre blanc. Les meilleures places étaient au niveau du milieu de la longueur, elles étaient réservées à la personne qui offrait le spectacle à tout ce petit monde ou à l’empereur quand il était là. Cela s’appelait le pulvinar (le carré VIP de l’époque!). Malheureusement, il ne reste plus grand chose de cet amphithéâtre, seulement un morceau du corps de pierre et quelques bouts de marbre.

La seconde partie de la journée, nous avons, dans un premier temps, visité nous-mêmes le théâtre antique. Puis nous avons été accueillis par une médiatrice très sympathique qui nous a fait visiter le musée et nous a parlé de la fondation de Lugdunum. Une récente découverte laisse supposer qu’un village gaulois existait avant l’arrivée des Romains et la création de la colonie de Lugdunum par Lucius Munatius Plancus. Elle nous a ensuite parlé de la joyeuse succession des empereurs, c’est-à-dire trahison, prise du pouvoir par la force, assassinats, … notamment de Claude et Caracalla tous les deux nés à Lyon et morts assassinés. Enfin, que des choses joyeuses! Cette visite a été pour nous une expérience très enrichissante et nous a beaucoup appris sur les Romains, leurs modes de divertissement ainsi que sur leur politique, leur culture et leur religion. »

Flânerie dans l’amphithéâtre de Lyon