La biodiversité c’est ma nature
29 03 2018En ligne : Livret découverte. La biodiversité c’est ma nature
Fondation pour la Nature et l’Homme
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Catégories : biodiversité, Non classé
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Le 8 janvier 2017 sur http://www.lejdd.fr/
INTERVIEW – L’astrophysicien Hubert Reeves, farouche défenseur de notre planète, prend la présidence d’honneur de l’Agence française pour la biodiversité. Il dit l’urgence de modifier nos comportements.
Votée en août, la loi sur la reconquête de la biodiversité a donné naissance, le 1er janvier, à l’Agence française pour la biodiversité (AFB). Fusion de quatre organismes (Office national de l’eau et des milieux aquatiques, Agence des aires marines protégées, Atelier technique des espaces naturels et les Parcs nationaux), cette nouvelle venue a pour mission, sous la tutelle du ministère de l’Environnement, de préserver faune, flore et eau. Alors que 9% des mammifères, 23% des amphibiens, 32% des oiseaux nicheurs ou encore 22% des poissons d’eau douce sont menacés de disparition en France métropolitaine, selon l’UICN, la tâche s’annonce rude. La première réunion de son conseil d’administration, le 19 janvier, devrait décider d’actions concrètes.
En quoi l’Agence française pour la biodiversité vous semble-t-elle pionnière?
Elle doit, par la force démocratique, imposer des lois permettant d’obtenir des résultats sur le plan environnemental. En agrégeant des organismes qui, chacun de leur côté, faisaient des choses analogues, nous gagnerons en efficacité. Je regrette d’ailleurs que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) n’y soit pas associé, mais une partie des chasseurs n’a pas voulu en faire partie. Dommage.
Avec un budget de 225 millions d’euros pour 2017 déjà affecté par une ponction de 70 millions sur les fonds de l’Onema, l’AFB ne manque-t-elle pas de moyens?
Est-ce que ce budget sera suffisant? J’avoue que je n’en sais rien. Ségolène Royal, dont je salue la contribution à la création de cette agence, dit qu’il le sera. Nous verrons à l’usage.
Le nombre d’espèces terrestres et marines menacées d’extinction augmente sans cesse. L’espèce humaine est-elle aussi en danger?
Nous faisons partie d’un immense écosystème, avec un monde animal et végétal qui nous est indispensable. Prenez les vers de terre, qui oxygènent la terre. Sans eux, les sols arables se stérilisent. Or notre nourriture en dépend, tout comme elle dépend de la pollinisation. En saccageant cet écosystème à un rythme effréné, en continuant à vivre avec l’injonction biblique d’une domination de l’homme sur une nature à notre service, nous réduisons considérablement nos chances de conserver une « vie vivable ». C’est la survie même de l’espèce humaine qui est aujourd’hui en jeu, avec le risque qu’elle disparaisse. L’urgence est extrême.
L’homme est à la fois le plus évolué et le plus destructeur…
Sur les plans de la natalité et de la pensée abstraite, nous sommes sans conteste les champions, à la fois l’espèce la plus répandue chez les mammifères et la seule qui ait pu produire la théorie de la relativité d’Einstein. Mais oui, nous sommes aussi l’espèce la plus destructrice qui soit, celle qui pourrait avoir éliminé la moitié des autres d’ici à la fin du siècle. Les tortues, elles, ont traversé 200 millions d’années. Elles ont survécu à des catastrophes climatiques ou géologiques, elles ont su s’intégrer dans un écosystème en prenant et en donnant à la fois, sans saccager. Si nous voulons, comme ces tortues, durer, nous devons impérativement vivre en harmonie avec notre environnement, sobrement. Alors que notre puissance même nous menace, c’est la seule solution. Et nous pouvons y arriver en adoptant une attitude volontariste, déjà à notre niveau. Mon association, Humanité et biodiversité, propose par exemple que chacun fasse de son balcon, de son terrain, une « oasis nature » favorisant la vie avec des plantes, des nichoirs. C’est peu, mais cette décision, psychologiquement, est très importante.
Pourquoi l’homme réagit-il si lentement ? Est-ce par inconscience, égoïsme, impuissance, manque d’informations ?
Ce n’est pas que l’on ne sait pas, c’est que l’on ne veut pas savoir. Tous les scientifiques honnêtes affirment par exemple que l’homme est le premier responsable du réchauffement climatique. Pour autant, cela n’empêche pas Donald Trump de clamer que c’est une invention des Chinois. L’humain a cette faculté, quand le danger est très grave, de casser le thermomètre. C’est un refus par crainte d’affronter la réalité. L’ancien vice-président américain Al Gore parlait de « réalité encombrante ».
Celle qui, en France, fait disparaître l’environnement des débats de la campagne présidentielle ?
Je pense que l’électoralisme passe avant le bien public. Le thème de l’écologie n’est pas assez porteur. Autant le chômage peut nous toucher, autant la perte de biodiversité passe quasi inaperçue. La diminution du nombre de vers de terre, que j’évoquais, ne fait pas la une des journaux. Il faudrait pour cela qu’elle génère des catastrophes.
Comme le changement climatique ?
Oui. Ce problème est devenu central dans le débat public car nous constatons la montée des eaux et ressentons l’effet des canicules ou des tempêtes. À cet égard, le sommet climat de Paris, la COP21, a marqué un tournant. Pour la première fois, 195 pays se sont entendus sur un constat, le réchauffement de la planète, et la nécessité de lutter pour le contenir. C’est un moment historique qui doit nous remonter le moral.
En même temps, le travail des scientifiques, celui du Giec par exemple, est dénoncé par des responsables de premier plan.
La « junk science », comme nous l’appelons, s’est amplifiée ces dernières années. Des bons chercheurs, débauchés par de grands groupes, écrivent dans des pseudo-revues scientifiques pour dire que le sucre, la cigarette ou l’amiante ne sont pas dangereux. Et des politiques relaient ces mensonges pour semer le doute. C’est une arme, c’est révoltant, mais c’est humain ; ce « putain de facteur humain », le PFH, pour reprendre une expression d’origine québécoise. Quand vous gagnez de l’argent, quand vous avez des privilèges, vous n’avez pas envie qu’on vous les enlève. Money, money…
Dans ce combat pour la vie, entre ceux qui détruisent et ceux qui tentent de restaurer, qui va gagner?
Comment savoir? Je pense tout de même, au risque d’être dans l’utopie la plus totale, que nous devons agir. Parce que si nous partons du principe que c’est foutu, alors oui, c’est foutu! Il nous faut protéger la biodiversité, sauvegarder la fertilité des sols, stopper la surpêche… Je lisais récemment un livre sur Jacques Cartier qui, lorsqu’il débarque au Canada en 1534, évoque des morues tellement nombreuses qu’elles gênent pour accoster. Aujourd’hui, c’est inimaginable. Le pape François, en plaçant ces problèmes sur un plan moral, a eu raison. Que nous dit-il? Que si nos activités peuvent s’avérer catastrophiques pour des millions de personnes – c’est le cas avec les forages pétroliers ou gaziers qui amplifient l’effet de serre –, nous devons tout simplement les stopper.
A l’échelle de l’Univers, dont vous êtes familier, l’homme n’est-il pas voué à être de passage?
Voué, je n’en suis pas sûr, cela voudrait dire que c’est écrit quelque part… Moi, j’aimerais simplement que mes enfants et petits-enfants aient une vie aussi convenable que la mienne. Et là je ne parle pas à l’échelle du millénaire mais de quelques décennies, pas plus.
Vous au moins ne disparaîtrez pas puisque l’Union astronomique internationale a donné votre nom, Hubertreeves, à un astéroïde…
Ce qui compte à mes yeux, c’est que mon nom a été proposé par des étudiants. Au moins, ils appréciaient mon enseignement.
http://lewebpedagogique.com/scie/files/2016/09/nichoir-insectes.pdf
information.tv5monde.com, le 27/05/16
Article en lien avec le défi EDD sur les légumineuses.
Le consommateur se mettant à table avec le souci d’agir en faveur du climat doit davantage se tourner vers les légumes secs qui sont une alternative aux protéines animales mais aussi une manière méconnue de réduire les gaz à effet de serre d’autres cultures.
« Leur introduction dans les régimes alimentaires humains permet de diversifier les sources de protéines, en remplacement de la viande, contribuant à des régimes alimentaires moins émetteurs de gaz à effet de serre », souligne un rapport récent de l’ONG Réseau action climat (RAC) et les experts de l’association Solagro.
Car pois chiches, pois cassés, lentilles, fèves et autres haricots, combinés à des céréales, « permettent de couvrir la totalité des besoins en acides aminés » que fournissent aussi les protéines animales, rappelle Jean-Michel Chardigny, nutritionniste et chercheur à l’Inra.
Manger moins de viande contribue de plusieurs manières à limiter les émissions de gaz à effet de serre : moins de méthane émis par les bovins et moins d’importations de soja (Etats-Unis, Brésil, etc.), la principale source d’alimentation pour l’élevage en Europe.
Sans compter que dans un contexte d’accroissement continu de la population mondiale et de compétition accrue pour les terres arables, il faut en moyenne cinq kilogrammes de protéines végétales pour produire un kg de protéines animales.
Mais pour le climat, l’avantage des légumineuses ne réside pas que dans la comparaison avec la viande.
Contrairement aux cultures céréalières très dominantes en France, les légumineuses ont la faculté de fixer l’azote de l’air dans leurs racines. Du coup, elles n’ont pas besoin d’engrais chimiques, la principale source de gaz à effet de serre de l’agriculture, un secteur qui compte au total pour 16% des émissions de gaz à effet de serre françaises.
En plantant des lentilles plutôt que du blé, « on évite les principaux impacts environnementaux comme les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie nécessaire à la production d’engrais », note Marie-Hélène Jeuffroy, agronome et chercheuse à l’Inra.
– Un début de renaissance –
Mieux encore : les légumineuses enrichissent le sol en azote et permettent de diminuer les intrants pour les cultures de céréales ou d’oléagineux les années suivantes. Selon Marie-Hélène Jeuffroy, « inclure une année sur cinq dans une rotation des cultures une légumineuse permet de diminuer de 14% les émissions de gaz à effet de serre » sur l’ensemble du cycle.
Enfin, « l’insertion de légumineuses contribue à rompre le cycle des bio-agresseurs (parasites, ravageurs, etc.) des cultures majeures », ce qui permet de réduire la consommation de pesticides.
Les avantages environnementaux venant s’ajouter aux bénéfices pour la santé (prévention des maladies cardiovasculaires, apport de fibres, de minéraux, de vitamines, contrôle de la glycémie), les légumineuses devraient avoir le vent en poupe.
Pourtant, selon le RAC et Solagro, « leur développement n’est pas à la hauteur des enjeux actuels », même si des filières locales se structurent, notamment en bio. Les chercheurs de l’Inra évoquent « un début de renaissance », « une PAC plus favorable aux légumineuses », mais aussi un long chemin à parcourir.
« Les légumes secs sont peu consommés: moins de 2 kg par an et par personne en France contre 4 à 5 kg en Europe et 7 kg au niveau mondial », indique Marie-Benoit Magrini de l’Inra. Contre 100 kg de blé et 90 kg de viande!
Et pourtant, il faut importer la grande majorité des légumes secs destinées à l’alimentation humaine, notamment du Canada qui a relancé avec succès ces cultures dans les années 2000.
En France, « ces cultures ne représentent que 300.000 hectares cultivés contre 9 millions pour les céréales et 2 millions pour les oléagineux » (colza, tournesol, etc.), complète l’économiste.
Il n’en a pas toujours été ainsi : avant la Seconde guerre mondiale, les Français consommaient 7 kg de légumes secs par a! Et beaucoup moins de viande.
« Il ne s’agit pas que tout le monde devienne végétarien mais d’aller vers une plus grande complémentarité entre la viande et les légumineuses », résume Jean-Michel Chardigny.
« Or, regrette le nutritionniste, on en est encore aux schémas des manuels scolaires : les protéines viennent du trio viandes, poissons, bœufs et l’on oublie les lentilles, les pois les haricots secs ».
Article en lien avec le défi EDD http://www.ia94.ac-creteil.fr/EDD/defi_homme_abeilles.htm
France 2, journal de 13h, 03/09/15
En campagne, les colonies déclinent et les essaims disparaissent. C’est exactement l’inverse en milieu urbain.
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<http://www.francetvinfo.fr/animaux/la-ville-nouveau-refuge-pour-les-abeilles_1068193.html
Publié sur www.localtis.info le 21 mai 2015
Article en lien avec le défi EDD http://www.ia94.ac-creteil.fr/EDD/defi_homme_abeilles.htm
Un premier « plan national d’action » baptisé « France, terre de pollinisateurs », vise à stopper la perte d’espèces de pollinisateurs sauvages, a expliqué le ministère. Le plan prévoit notamment de généraliser aux 12.000 kilomètres du réseau routier national non concédé le fauchage tardif et les jachères fleuries qui ont été expérimentés pendant trois ans sur 250 kilomètres d’accotements routiers et se sont soldés par une augmentation de 30% de la diversité des insectes pollinisateurs. Les autres gestionnaires de routes, départements en tête, sont incités à faire de même, a précisé la ministre. Le plan prévoit aussi l’installation de 5.000 gîtes à insectes et ruchers avec les collectivités. La démarche « Terre saine, commune sans pesticide » va également se poursuivre. Pour anticiper l’interdiction de l’usage des pesticides par les collectivités au 1er janvier 2017 prévue dans le projet de loi relatif à la transition énergétique, les « territoires à énergie positive » vont appliquer la démarche et installer en outre des ruchers municipaux.
Publié sur tv5monde.com le 19 mars 2015
Article en lien avec le défi EDD http://www.ia94.ac-creteil.fr/EDD/defi_homme_abeilles.htm
La France n’a jamais si peu produit de miel depuis 20 ans, et ce malgré un regain d’intérêt pour l’apiculture et une demande forte, car les colonies d’abeilles connaissent des taux de mortalité inédits, dont sont en partie responsables insecticides et parasites.
« 2014 a été la pire des années dans l’Histoire récente de l’apiculture française qui voit sa production baisser constamment depuis 20 ans », a déclaré jeudi lors d’une conférence de presse Henri Clément, le porte-parole de l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf).
« Avec seulement 10.000 tonnes l’an passé, cela correspond à une production divisée par trois depuis 1995 », a ajouté cet apiculteur des Cévennes, en soulignant une demande soutenue qui se traduit par des importations en hausse (environ 30.000 tonnes).
Lors de leur bilan annuel, les responsables de l’Unaf ont de nouveau mis en cause « la surmortalité des colonies », ainsi que des « conditions météorologiques catastrophiques pour les abeilles », comme beaucoup de vent.
Selon des données recueillies dans une vingtaine de départements, la mortalité des abeilles, a atteint 50 à 80% dans de nombreuses zones des grandes régions de production comme Provence-Alpes Côte d’Azur, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.
« Avant l’arrivée de certains pesticides dans les années 90, comme les néonicotinoïdes, la mortalité était d’environ 5% », a souligné Gilles Lanio, le président de l’Unaf. « Sur l’Ile d’Ouessant, elle est de 1 à 3% », a-t-il ajouté. Lire la suite »
Publié sur Le Monde.fr le 19.03.2015
Article en lien avec le défi EDD sur les homme et les abeilles
Les Français restent de grands amateurs de miel. Les importations n’ont d’ailleurs cessé de progresser, dépassant les 30 000 tonnes en 2014.
Les abeilles ont dû danser une folle farandole dans leurs ruches, jeudi 19 mars. Le jour même, l’Assemblée nationale a voté l’interdiction, à compter de janvier 2016, des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes, accusés de décimer les colonies de ces insectes hyménoptères. Les députés ont voté, contre l’avis du gouvernement, un amendement déposé par les députés Gérard Bapt (Parti socialiste, Haute-Garonne) et Delphine Batho (PS, Deux-Sèvres).
Il s’agit d’une victoire pour l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), qui demandait une telle mesure. Cette organisation se bat depuis des années face à l’épidémie de mortalité qui s’abat sur les abeilles.
Jeudi, elle jetait, justement, un coup de projecteur sur la situation très difficile de l’apiculture française. La production nationale de miel, est tombée, à un plus bas historique en 2014, à 10 000 tonnes. A comparer aux 32 000 tonnes qui coulaient encore des ruches en 1995 ou aux 20 000 tonnes en 2011.
En parallèle, les importations n’ont cessé de progresser, dépassant les 30 000 tonnes en 2014. Car les Français restent de grands amateurs de miel. Et manifestent ainsi leur intérêt pour cette pratique délicate de l’élevage des abeilles.
Le nombre d’apiculteurs a d’ailleurs repassé à la hausse le seuil des 70 000 en 2014, un niveau qu’il avait franchi à la baisse en 2011. Le nombre de ruches augmente également et approche 1,3 million.
En 2014, à l’exception de l’Ouest et de la Bretagne, relativement épargnés, les autres régions de France ont vu leur récolte aumputée de 50 % à 80 %. Les conditions météorologiques particulièrement défavorables expliquent en partie cette piètre performance. De même que les attaques du frelon asiatique, qui touche désormais les trois-quarts du territoire. Mais aussi l’usage de certains insecticides.