Crue de la Seine : « Un scénario de crise est hautement probable »

1 06 2016

crue

lemonde.fr, le 31.05.2016

Les voies sur berges parisiennes fermées, une vigilance crue niveau jaune dans la capitale… Alors que de fortes pluies ont d’ores et déjà provoqué d’importants dégâts dans le Nord et le Centre de la France et que le département du Loiret restait, mardi 31 mai, en alerte rouge, quels sont les risques d’inondations à Paris ?

Éléments de réponse avec Emma Haziza, spécialiste des crues méditerranéennes et présidente de Mayane, une société de prévention du risque inondation.

Lire aussi :   Pluie et inondations : le Loiret en vigilance rouge, deux départements restent en orange

Dans quelle situation se trouve-t-on actuellement ?

Emma Haziza : La plupart des cours d’eau des bassins de la Loire et de la Seine sont en crue, c’est-à-dire que leur niveau est surélevé. Certains affluents ont déjà dépassé leur niveau de 1910. Tous ces cours d’eau, qui se trouvent en amont, vont arriver dans la Seine. La question est de savoir s’ils arriveront de manière concomitante ou échelonnée. Sur tout l’amont du bassin, il y a des zones inondées, c’est très généralisé. Et on commence à voir des zones inondées à Paris, sur les voies sur berges.

La perturbation, qui est arrivée du nord-est, est toujours en cours. Cette énorme perturbation a déjà provoqué de violents orages en Allemagne, c’est la même que l’on observe actuellement. Et en même temps, on a un air doux et humide qui arrive de l’Est, qui s’enroule autour de cette dépression et favorise la prolongation de cette période de crue. Tout cela survient alors que le territoire est déjà saturé en eau, du fait de l’abondance de pluies.

Faut-il craindre des inondations majeures à Paris ?

L’eau va continuer à monter et de nouvelles pluies sont attendues. Un scénario de crise est donc hautement probable.

Au niveau du pont d’Austerlitz, l’eau est déjà à 3,73 m, contre 3,92 lors de la crue de référence de 2010. Ce que prévoient les autorités, c’est l’arrêt des voies de navigations lorsque le niveau de la Seine atteint 4,30 au niveau du zouave du pont de l’Alma. Les sous-sols des bâtiments commencent à être inondés lorsque l’eau atteint 5,50 m, et à 6 m c’est le RER C qui est inondé. On en est loin mais tout le débit qui est en amont n’est pas encore arrivé. Le pic de crue devrait avoir lieu dans la nuit et demain matin, mais c’est sans compter sur les nouvelles pluies qui arrivent.

Ce phénomène est-il inattendu ?

Ce qui est impressionnant, c’est que l’on n’a pas l’habitude de voir un tel scénario à Paris : de très gros volumes de pluies qui se déversent – sur l’Ile-de-France, on a atteint un record mensuel de pluies depuis le début des mesures en 1873 – et tous les cours d’eaux qui réagissent très fortement.

On observe habituellement ces caractéristiques météorologiques dans le Sud de la France, sur le bassin méditerranéen, où elles ont généré des crues dévastatrices, comme à Cannes. Là, c’est inédit et cela rappelle ce qu’il s’est passé en 1910, où il y avait eu trois semaines de pluies et où tout le bassin avait été touché. La Seine avait atteint 8,62 m au niveau du pont de l’Alma.

Que peuvent faire la population et les autorités ?

Le conseil pour la population, c’est d’éviter de prendre la route. On sait que c’est la zone la plus meurtrière en période de crue, même en situation de crue lente, il faut éviter de circuler. D’ailleurs, environ 400 axes routiers sont bloqués. Et il faut s’informer, par le biais des médias et des réseaux sociaux [ou sur le site d’informations gouvernemental Vigicrues].

Concernant les autorités, un exercice très important de simulation d’inondations à Paris a eu lieu en mars, elles devraient donc être prêtes à faire face. La ministre de l’environnement, Ségolène Royal, est en train de constituer une cellule de crise. Et les villes qui ont des plans communaux de sauvegarde, un outil pour protéger les populations, doivent les mettre en place.



ALERTE ORANGE PLUIE-INONDATION

1 06 2016

Courriel à toutes les écoles du Val-de-Marne

Sujet : ALERTE ORANGE PLUIE-INONDATION – LUNDI 30 MAI 2016

Date : Mon, 30 May 2016 11:59:38 +0200

De : Cabinet IA94

Mesdames et messieurs les chefs d’établissement,

Mesdames et messieurs les IEN,

Météo France a émis un bulletin d’alerte VIGILANCE ORANGE – PHÉNOMÈNE PLUIE-INONDATION

Qualification du risque : de fortes précipitations susceptibles d’affecter les activités humaines sont attendues

Début d’événement prévu le 30/05/2016 à 16h

fin d’événement prévu 31/05/2016 à 10h

Description : les passages pluvieux vont devenir plus nombreux et plus intenses en cours d’après-midi de ce lundi. Ces pluies intenses vont continuer à circuler dans la nuit de lundi à mardi. Elles pourront s’accompagner localement de quelques impacts orageux. En fin de nuit et en matinée de mardi, les pluies faibliront progressivement par l’est. On attend durant l’épisode des cumuls de pluie en 24h de l’ordre de 30 à 60 mm sur la région. Les cumuls en 48h et 72h deviendront aussi par endroit inhabituellement élevés.

Conséquences possibles :

-des cumuls importants de précipitation sur de courtes durées, peuvent, localement, provoquer des crues inhabituelles de ruisseaux et fossés

– des inondations sont susceptibles d’entraîner des désordres ponctuels et localisés (coupures ponctuelles de routes, maisons isolées touchées, caves inondées)

– risque de débordement des réseaux d’assainissement

– les conditions de circulation routière peuvent être rendues difficiles localement

– des coupures d’électricité peuvent se produire

Comportements :

– renseignez-vous avant d’entreprendre vos déplacements ou toutes activités extérieures et soyez très prudents. Respectez en particulier les déviations mises en place

– ne vous engagez en aucun cas, à pied ou en voiture, sur une voie immergée

– dans les zones habituellement inondables, mettez en sécurité vos biens susceptibles d’être endommagés et surveillez la montée des eaux

Vous pouvez consulter les sites suivants :

www.meteofrance.com

www.vigicrues.gouv.fr/

Cordialement,

Le cabinet de l’inspectrice d’académie du Val-de-Marne



Risques majeurs : ressources

22 09 2015

Nombreux sites sur les risques majeurs : sites_internet_risqmaj

Bibliographie/jeux numériques sur les risques majeurs, sitographie sur le risque tempête : biblio-risqmaj-sito-tempête



Le climat change, l’océan aussi

27 05 2015

Exposition  » Le climat change, l’océan aussi « 

Article en lien avec le défi EDD sur le climat http://www.ia94.ac-creteil.fr/EDD/defi_climat-transports.htm

L’Aquarium tropical présente du 22 mai au 18 octobre 2015 une exposition de 20 posters, réalisée en partenariat avec l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Cette exposition permet de faire découvrir au public les recherches, menées par l’Institut, concernant le changement climatique.

en savoir plus …

Elle s’inscrit dans le vaste programme élaboré autour de la conférence environnementale COP21.



Quand la Terre gronde

30 09 2014

Animations pour les 8-12 ans

6 modules ludo-éducatifs pour les 8-12 ans, sur le thème des volcans, des séismes, des tsunamis, et sur la prévention des risques.



Services écologiques fournis par les écosystèmes marins et côtiers en France

10 04 2014

 

services écologiques

Panorama des services écologiques fournis par les milieux naturels en France : Les écosystèmes marins et côtiers

Les services écologiques se répartissent en 4 catégories :
• les services de support ou fonctions écologiques, sont à la base de l’ensemble des services car ils permettent le maintien du fonctionnement de l’écosystème. Une fonction écologique peut contribuer à plusieurs services et inversement un service peut être issu de plusieurs fonctions. Ce lien entre fonctions et services explique l’étroite dépendance entre la bonne santé des écosystèmes et la qualité et la pérennité des services écologiques qu’ils rendent ;
• les services d’approvisionnement correspondent à la production de biens ;
• les services de régulation sont responsables du contrôle des processus naturels ;
• les services culturels sont des services non matériels, obtenus à travers les loisirs et le tourisme, l’éducation et la recherche et l’enrichissement artistique, patrimonial et spirituel.

UICN_France_services_ecologiques_marins_et_cotiers



Séisme dans le sud-est de la France : « C’est une région qui casse par à-coups »

10 04 2014

 

monde planete

Publié le 08.04.2014 sur http://www.lemonde.fr/planete/

Un séisme de magnitude 5 s’est produit, lundi 7 avril au soir, dans le sud-est de la France, et a été ressenti en Savoie, dans le Var, le Rhône et, surtout, dans les Alpes-Maritimes. L’épicentre du tremblement de terre était situé dans la vallée de l’Ubaye, à une dizaine de kilomètres de Barcelonette (Alpes-de-Haute-Provence).

Pascal Bernard, sismologue à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP) revient sur ce tremblement de terre, qui n’a suscité que des dégâts matériels mineurs.

Un tel événement est-il surprenant ?

C’est un système de failles assez compliqué, mais qui est maintenant bien documenté. Depuis que le réseau de surveillance Sysmalp a été installé, on a détecté de nombreuses crises sismiques sur cette zone. La dernière crise notable a démarré en 2012 et a suivi une crise antérieure, remontant à 2003-2004.

En 2012, nous avions déjà eu un petit séisme de magnitude 4,3 et, depuis, cela ne s’arrête presque pas, avec des petites secousses de magnitude 2 à 3, qui ne sont pratiquement pas ressenties. Cette séquence vient donc de reprendre avec ce dernier événement, de magnitude 5.

Historiquement, des secousses plus importantes ont-elles été enregistrées dans cette région ?

On a enregistré un événement un peu plus important en 1959, avec un tremblement de terre de magnitude 5,5, également dans la vallée de l’Ubaye. La secousse a provoqué des dommages certes légers, mais plus importants que ceux – très minimes – provoqués dans la zone épicentrale du dernier séisme. Quelques années auparavant, entre 1947 et 1951, on a enregistré trois séismes modérément destructeurs, de magnitude 5 à 5,5.

Ensuite, il faut remonter au XIXe siècle pour avoir des séismes notables dans la zone, vers 1850-1860. C’est une région qui casse par à-coups. Ce sont des failles qui, en cassant, fragilisent leurs voisines à l’échelle de quelques années à quelques dizaines d’années. On semble être maintenant dans une phase active depuis une dizaine d’années environ.

Faut-il s’attendre à des répliques ?

C’est le comportement normal de ces failles. Dès qu’on a un séisme d’une certaine magnitude, la réplique la plus grosse que l’on attend typiquement est de magnitude plus faible d’un point environ. Dans le cas présent, on s’attend donc à un séisme de magnitude 4, qui pourrait survenir dans les prochaines semaines et puis une dizaine de petites secousses de magnitude 3.

Ce sont des chiffres moyens, qui peuvent varier d’un facteur 2 à 3 sans problème. On peut même avoir des situations dans lesquels le séisme qui suit peut avoir une magnitude très proche, voire supérieure, au séisme initial, mais c’est heureusement beaucoup plus rare.

Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter ?

Il faut rester vigilant. Si on ressent une secousse assez forte, il ne faut pas sortir de chez soi immédiatement pour ne pas risquer de se recevoir une cheminée sur la tête. Il faut savoir qu’en France les secousses sont de trop courte durée pour que l’on ait réellement le temps de sortir avant que les dégâts apparaissent sur les façades.

Lorsqu’on est dans la rue, il faut y rester et s’éloigner des façades et lorsqu’on est chez soi, il faut y rester et se mettre sous une table pour ne pas prende son faux plafond sur la tête. Dans ces séismes, le mouvement fort et destructeur ne dure que quelques secondes au maximum. Une fois que ce mouvement est passé, on peut alors sortir.

Sur le même sujet, 2 vidéos :

Séisme à Nice : une grosse secousse, des dégâts mais pas de victime, TF1, journal de 20h, 08/04/14
Un tremblement de terre a touché la nuit dernière le Sud-Est de la France. La secousse de magnitude 5 sur l’échelle de Richter a été ressentie de Grenoble à Nice, sans toutefois faire de victimes. La terre n’avait pas tremblé aussi fort dans la région depuis 40 ans.
<http://videos.tf1.fr/jt-20h/2014/seisme-a-nice-une-grosse-secousse-des-degats-mais-pas-de-victime-8397381.html>
Séisme : quelles sont les zones les plus exposées ?
Le tremblement de terre qui a touché le Sud-Est de la France lundi soir témoigne de l’activité sismique continue en France. Si près de 2 500 secousses sont enregistrées chaque année, la très grande majorité passe pourtant inaperçue. Quelles sont les zones les plus exposées ? Y a-t-il un risque pour les populations ? La réponse en images.
<http://videos.tf1.fr/jt-20h/2014/seisme-quelles-sont-les-zones-les-plus-exposees-8397382.html>



Le problème de l’eau est lié à celui de la nourriture

24 10 2012

Interview de l’hydrologue Ghislain de Marsily animera un débat sur le thème de l’eau dans le cadre du festival Pariscience…

Elle recouvre trois cinquièmes de notre planète et pourtant l’eau pourrait venir à manquer. Gaspillage, changement climatique et pratiques agricoles intensives pompent peu à peu les réserves en eau douce de la planète et risquent de faire de l’eau «l’or bleu» du XXIe siècle.

On parle de l’eau comme de «l’or bleu», pourquoi deviendra-t-elle si précieuse dans l’avenir ?

Le problème de l’eau est lié à celui de la nourriture. Les besoins en nourriture augmentent considérablement car la population augmente, passant de sept à neuf milliards d’humains en 2050, et car les habitudes alimentaires évoluent en se calquant sur des régimes excessifs en calories et en produits animaux. Pour nourrir tout le monde, il faudrait doubler la production agricole, or l’eau en est à la base. Elle deviendra dans certains pays une denrée en déficit, notamment en Afrique du nord qui est déjà en déficit par rapport à ses besoins d’environ 30%. En 2050, en raison de la démographie et du changement climatique, elle dépassera la moitié de ses besoins et devra se fournir auprès de pays étrangers sous forme d’eau virtuelle, c’est-à-dire de produits importés comme les céréales.

Connaît-on l’impact du changement climatique sur les ressources en eau ?

A l’échelle de la planète, les précipitations vont plutôt avoir tendance à augmenter car il fera plus chaud, donc globalement les ressources en eau vont augmenter. Mais les zones climatiques risquent de se déplacer: toute la zone méditerranéenne va probablement voir ses ressources en eau diminuer et connaître des sécheresses plus fortes. En revanche, en Europe du Nord, il est pratiquement admis par tout le monde qu’il pleuvra davantage, avec des conséquences qui ne sont pas nécessairement favorables: les inondations peuvent conduire à perdre des récoltes.

Quelles solutions pourraient-être apportées au manque d’eau ?

La première chose à faire est de se demander s’il est vraiment raisonnable de passer à neuf milliards d’humains. D’après les démographes, on n’y peut pas grand-chose. Même avec des politiques de contrôle de la natalité, les dés sont jetés. La seconde solution est liée au manque de nourriture: où peut-on augmenter la production agricole dans le monde pour satisfaire la demande? L’Afrique a des terres cultivables mais est en compétition avec l’agriculture subventionnée des pays riches. Elle a été contrainte jusqu’ici de développer des cultures comme le coton ou le cacao, qui ne sont pas des cultures vivrières. L’Asie, au contraire, sera en déficit agricole intense dans les trente à quarante prochaines années, c’est pour cela qu’elle achète des terres en Amérique du sud ou en Afrique. Enfin, nous, pays développés, pouvons produire plus mais au prix d’une perte de surface de forêts.

La planète est riche en eau salée, que pensez-vous des techniques de dessalement ?

70% de la population mondiale sera urbaine en 2050, le dessalement sera une solution pour alimenter les villes en eau. Ce sera incontournable et nécessaire pour fournir de l’eau potable dans les villes, mais trop onéreux pour l’agriculture.

Publié le 3 octobre 2012 sur http://www.20minutes.fr/



La crue centennale de la Seine

11 08 2010


La dernière grande crue de la Seine a eu lieu en 1910. On attend donc la prochaine crue centennale en tenant de prévoir son impact. Dans le bassin versant de la Seine , et particulièrement en Ile-de-France et Normandie, il y a lieu de préparer les élèves à un risque qui non seulement est inévitable mais pourrait être proche. L’académie de Rouen propose un recensement de ressources précieux pour ce sujet.

Le dossier : http://rme.ac-rouen.fr/crue_seine_1910_2010.htm