l’Europe à l’épreuve de la récession

sur le site de la fondation Schuman

L’Europe à l’épreuve de la récession

Auteurs :
Jean-François Jamet : ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure et de l’Université Harvard, est économiste et enseigne à Sciences-Po.
Franck Lirzin : ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), est ingénieur des mines.

Résumé

Alors que la Commission peine à coordonner les politiques des Etats membres face à la crise, il est essentiel que des initiatives fortes soient prises pour que la récession ne devienne pas dépression. Ceci implique notamment la mise en place d’instruments de sauvegarde destinés à protéger l’Union européenne des effets dévastateurs des crises de changes (assurance de prêts de la BCE aux Banques centrales faisant face à des crises de change, coordination avec le FMI, fonds de garantie européen, augmentation des fonds structurels) ou de faillites bancaires (possibilité de convertir de la dette obligataire en action en cas de défaut). Ces instruments ne doivent pas néanmoins limiter la discipline budgétaire nécessaire des Etats membres dont la dette publique est d’ores et déjà trop élevée. Pour les autres pays, il est important de clairement indiquer que des efforts seront mis en œuvre au terme de la crise pour assainir les finances publiques.

Il faut également accroître l’effort de coordination des plans de relance pour que les pays s’entendent sur les instruments à utiliser, assurent la rapidité et l’efficacité de leur mise en œuvre et coupent court aux rumeurs de protectionnisme. La possibilité pour la BCE de créer une ligne de crédit spéciale pour l’achat de billets de trésorerie pourrait, par exemple, permettre de relâcher la pression sur ce point en limitant le recours aux Etats pour le refinancement des grandes entreprises. Des initiatives au niveau international (relance de la coopération transatlantique en matière d’intégration commerciale, conclusion du cycle de Doha à l’OMC) sont nécessaires pour envoyer un signal fort de refus du protectionnisme. Par ailleurs, la crise sociale associée à la crise économique rend également nécessaire une réponse des Etats et de la Commission qui pourrait trouver sa cohérence autour d’un objectif commun de renforcement de l’effort de formation professionnelle en faveur des chômeurs et de l’aide au retour à l’emploi.

Enfin, les hommes politiques européens doivent faire preuve de responsabilité, en particulier au moment des élections européennes de juin prochain. L’esprit européen doit l’emporter sur la tentation du repli sur soi. Des solutions, cherchées et apportées ensemble, peuvent et doivent constituer le fondement d’une solidarité européenne qui est la meilleure protection contre le risque de transformation de la récession en dépression.

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About GhjattaNera

prufessore di scienze economiche e suciale a u liceu san Paulu in Aiacciu

Category(s): actualité, ARTICLE DE PRESSE, COURS TES, croissance et crises, intégration européenne, REI et MONDIALISATION
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