
Libélyon a fait un beau reportage sur la démolition d’une barre à Vaulx-en-Velin, avec des photos de l’intérieur de l’immeuble avant l’explosion.
Je me suis alors souvenu d’un autre document : l’interview, dans le cadre d’un documentaire sur la haute société, d’un aristocrate, Olivier de Rohan, qui organisait des fêtes au Château de Versailles, se sentait « propriétaire de la France » depuis le XIe s. (parce que ses ancêtres avaient construit des bâtiments un peu partout), et à qui le sociologue Michel Pinçon (spécialiste des « beaux quartiers ») faisait remarquer que si les « racines » et le patrimoine des grandes familles sont considérés comme ayant de la valeur, on n’hésite pas à détruire les logements des catégories populaires, effaçant du coup tout le passé de ces familles… : (regardez les 10 premières minutes de la vidéo)
Le logement et l’urbanisme révèlent toutes les inégalités économiques et sociales, et les déterminent en grande partie, car ils ont des conséquences directes sur l’échec scolaire, les problèmes de santé, de transport, de violence, le sentiment d’exclusion sociale, l’abstentionnisme politique…
Certes, ces logements étaient inhumains et vétustes, mais pourquoi n’a-t-on pas construit des logements de qualité dès l’origine, dans les « banlieues » (terme déjà péjoratif, puisqu’il signifie « ban-lieue », un quartier mis au ban, à l’écart, à une distance d’une lieue, soient 3 km…) ? Pourquoi manque-t-il aujourd’hui près d’un million de logements sociaux en France ? Pourquoi le droit à la santé, par exemple, est-il acquis (personne ne se voyant refuser des soins, en principe) alors que le logement des pauvres est traité de manière indigne par les pouvoirs publics ?
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