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Sortie théâtre : Le Chagrin

Le Chagrin

Écriture au plateau Les Hommes Approximatifs.

Mise en scène Caroline Guiela Nguyen

au Parvis le 20 janvier 2016 à 20H30

Premières S et ES

LE PROPOS :

Vincent et Julie viennent de perdre leur père. Julie est partie à Paris depuis ses 18 ans. Elle en a maintenant 30. Vincent, lui, est resté dans son village natal. Il s’est occupé de son père durant sa maladie. Ils se retrouvent trois jours après le décès.

C’est le cadre posé ici.

Et dans ce cadre on observe la vie qui s’écoule, on comprend cette quête, cette tentative de copier la vie… et on apprend que « rien ne se raconte si ce n’est la vie qui passe », que « le centre n’existe pas », que les histoires, les sens, les problématiques se croisent, coexistent et jamais ne se referment.

LES ARTISTES :

Les Hommes Approximatifs: La compagnie a été créée en 2007. Elle réunit Caroline Guiela Nguyen (metteur en scène), Alice Duchange (scénographe), Benjamin Moreau (Costumier), Jérémie Papin (créateur lumière), Mariette Navarro (Auteure), Antoine Richard (créateur sonore) et Claire Calvi (collaboratrice artistique).

Caroline Guiela Nguyen : Après des études en Arts du spectacle, après avoir fréquenté la classe professionnelle du conservatoire d’Avignon en tant que comédienne, elle intègre, en 2006, l’école du Théâtre National de Strasbourg, dirigé par Stéphane Braunschweig, en section mise en scène.

Elle fonde en 2008 Les Hommes approximatifs, compagnie implantée en région Rhône-Alpes. Elle est membre du collectif artistique de la Comédie de Valence, artiste associée de La Colline théâtre national et du Théâtre Olympia, centre Régional Dramatique de Tours.

LES PISTES PEDAGOGIQUES :

« Mettre en scène la vie, y arriverons-nous ? »

Les Hommes approximatifs développent une démarche d’écriture de plateau qui laisse une grande liberté aux comédiens. Il s’agit ici de poser un cadre sur la vie, sur la réalité pour tenter de saisir la façon dont la vie se raconte. On pense à la théorie des écrans de Zola, on assiste à la recherche d’un autre écran, encore plus fin que celui des réalistes, des naturalistes…

Le Chagrin permet une réflexion sur l’essence même du spectacle vivant, de l’art. Où est la ligne de démarcation entre la réalité et sa représentation ? Et cette ligne existe-t-elle ? Quand cessons nous, dans la vie de tous les jours, de jouer les émotions ? Et, d’un autre côté, ce sont bien les acteurs qui expriment la réalité d’un de ces moments où l’on vit plus intensément. En ne focalisant pas son regard sur un « centre » on se rend compte que tout fait sens, que tout est sens, qu’il n’y a plus de masques.

La question du réalisme est donc incontournable, et le travail effectué sur les dialogues est, à ce propos, remarquable ; mais Le Chagrin c’est aussi l’expression pure mais non pas simple du deuil, de ce moment où l’émotion gouverne même le temps et où tout le monde semble se comprendre. Cette amplification, ce partage du sentiment personnel qui devient universel, c’est la question du lyrisme qui convoque le spectateur, qui réunit la scène et la salle en réaffirmant l’absurdité du quatrième mur. Enfin le chagrin propose aussi de grandes scènes comiques. Les deux enfants-trentenaires qui reprennent leurs jeux d’enfants, leurs chamailleries pour s’occuper, pour ne pas parler, pour ne pas affronter le deuil sont vrais. Leur affrontement frère/sœur, même caricatural, rappelle au spectateur des moments vécus.

Le Chagrin, en ouvrant une fenêtre sur un moment intense, particulier, sur un moment où les hommes ne pensent plus à jouer, montre que le théâtre est un spectacle vivant, vrai, incarné qui renvoie le spectateur à sa propre authenticité, à la sincérité.

Les préparatifs, l’organisation des funérailles, révèlent à ceux qui restent des bribes d’une réalité occultée, d’une histoire qu’ils ne connaissent pas. Les Hommes Approximatifs posent la question : « Comment faire quand l’histoire ne nous a pas été racontée ? »

 

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