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La littérature d’idées du XVIème siècle au XVIIIème siècle.

L’œuvre intégrale choisie parmi les trois proposées :

Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, du Préambule au Postambule. 1791

Parcours associé : Ecrire et combattre pour l’égalité.

La littérature d’idées qu’est-ce que c’est ?

Cet objet d’étude porte un nom qui, déjà, interroge. Il s’agirait d’un ensemble de textes de différents genres qui véhiculent des idées, dont l’objectif est de faire réfléchir le lecteur…

Il y aurait donc des textes littéraires qui ne véhiculent pas d’idées, ce qui paraît étrange.

Les instructions officielles permettent de mieux cerner de quoi il s’agit. « Il s’agit de poursuivre le travail de formation du jugement et de l’esprit critique » ; de « dégager la visée d’une argumentation »… il est aussi question de « l’histoire des idées » et « des grands débats sur les questions éthiques ou esthétiques ». Il s’agit donc d’étudier des textes dont la visée argumentative est essentielle.

L’argumentation directe et indirecte

Je vous invite à lire les fiches pages 312 et 314 de votre manuel.

Il n’y a pas de piège dans cette appellation :

L’argumentation directe, c’est quand l’auteur défend « directement » son opinion, c’est à dire de manière explicite, sans détour. La Déclaration que nous étudions fait clairement partie de ce « genre ».

L’argumentation indirecte suppose un passage par la fiction, un déplacement dans le temps, l’espace… Les apologues comme la fable, le conte ou encore le conte philosophique, les utopies, les dystopies sont des genres de l’argumentation indirecte. Le théâtre, le roman, la poésie peuvent également se prêter à ce jeu de l’argumentation habile et indirecte.

Les avantages de l’argumentation indirecte sont nombreux, le lecteur prend plaisir à enlever les masques, à faire des rapprochements. Il tire les leçons et s’amuse : Placere et docere (plaire et instruire). De plus on peut aller un peu plus loin, il est plus facile de dénoncer les abus d’un lion que l’on ne nomme pas que ceux d’un roi que l’on connaît.

L’Auteure (ou Autrice, n’hésitez pas à chercher et à dire quel mot vous préférez) :

Olympe de Gouges,

Marie Gouze est née à Montauban, le 7 mai 1748 de Pierre Gouze artisan boucher et d’Anne Olympe Mouisset, fille d’un avocat.

Son véritable père serait Jean-Jacques Lefranc de Pompignan.

Marie est mariée à 17 ans à Louis-Yves Aubry de trente ans plus âgé qu’elle. En 1766 elle a un fils, Pierre Aubry.

En 1770 elle s’enfuit à Paris, change son nom en le modifiant un peu et en utilisant un des prénoms de sa mère. Marie Gouze devient Olympe de Gouges.

A partir de cette date, elle cherche à s’instruire, découvre le théâtre, se met à écrire, s’engage pour des causes importantes et pas toujours populaires : condamnation de l’esclavage, des mariages forcés, droit au divorce…

Les différentes biographies que vous trouverez sont souvent un peu orientées. On cherche parfois à la dénigrer en rappelant que le français n’était pas sa langue d’origine, qu’elle n’avait pas d’instruction, savait à peine orthographier son nom et devait dicter ses textes… En oubliant un peu qu’à son époque pour 90% des français(es) le français n’est pas la langue maternelle (à Montauban, comme à Bagnères de Bigorre, on parle occitan en 1748), que les filles de bourgeois ne recevaient pas d’éducation sérieuse, que les écrivains dictaient fréquemment leurs textes à des secrétaires…

Ailleurs, sa biographie est entièrement tournée sur la cause des femmes. Olympe de Gouges est une figure essentielle de la libération des femmes, une figure tutélaire du féminisme et ceci n’est pas discutable. Elle a cherché à libérer les françaises, à permettre le divorce, elle ne s’est pas économisée et a pris tous les risques.

Il est cependant intéressant de ne pas perdre de vue ses autres combats. Proche de la Société des Amis des Noirs, Olympe de Gouges est une figure importante de la lutte contre le racisme et l’esclavage. Elle est aussi un esprit brillant, complexe, indépendant, fidèle à ses valeurs de justice et de liberté ce qui a fait d’elle, à la fois un personnage important de la révolution (elle fait partie des girondins) et une des dernières personnes à défendre la vie du roi. Elle s’oppose aux excès des montagnards et sera guillotinée en 1793.

Quelques documents utiles :

Le tableau comparatif publié sur eduscol : download (education.fr)

La Déclaration n’est pas un simple pastiche : download (education.fr)

Olympe de Gouges humaniste : download (education.fr)

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