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Le théâtre du XVIIème siècle au XXIème siècle.

Pour mieux connaître Jean-Luc lagarce, commençons par les podcasts disponibles sur France culture :

Le phénomène Jean-Luc Lagarce

ébauche d’un portrait, Jean-Luc Lagarce

La pièce : lecture publique, festival d’Avignon

Jean-Luc Lagarce, une vie, une oeuvre 

Oeuvre intégrale choisie : Juste la fin du monde

une conférence de presse :[youtube]https://youtu.be/0OgdF-yMgZc[/youtube]

Mais l’objet d’étude est bien plus vaste… du XVIIème au XXIème siècle !

C’est donc sur presque 500 ans de théâtre qu’il faut avoir des connaissances. Pour cela, les pages 146 à 153 de votre manuel sont précieuses. (à lire, donc)

 

J’y ajoute quelques rappels sur le théâtre :

Le théâtre

Le mot théâtre vient d’un mot grec qui signifie « lieu de représentation » et vient lui-même d’un verbe : « regarder, contempler ».

Ce mot « théâtre » désigne un lieu, un bâtiment, un genre littéraire, un spectacle, l’ensemble des œuvres d’un dramaturge.

Dans le terme « théâtre », on trouve alors l’idée de lieu et donc de déplacement pour assister à la représentation et de contemplation plus que de lecture.

Quand on évoque le texte théâtral, on doit donc tenir compte d’autres spécificités :

le dramaturge écrit pour être « joué » plus que pour être « lu ». Il faut pourtant qu’il soit lu pour être compris, apprécié et que les acteurs puissent apprendre leur texte. Le texte est donc reçu différemment suivant si l’on est un metteur en scène, un scénographe, un acteur qui en font un outil de travail en vue de monter la pièce… ou un simple lecteur qui profite d’une écriture littéraire particulière.

On cite généralement des pièces qui auraient été écrites dans l’intention d’être lues et non jouées (Musset, Un Spectacle dans un fauteuil). Cette exception a le mérite d’afficher le théâtre comme lieu d’expériences, comme laboratoire où tout a été tenté : absence de paroles prononcées, improvisations, cris, public que l’on descend de la scène, que l’on remonte, rideau que l’on ne ferme plus, coulisses que l’on ne cache plus…

Les origines

Les origines du théâtre sont pour nous en Grèce. Elles sont sacrées. Le mot tragédie contient l’idée de chant et de sacrifice (on sacrifiait un bouc -Tragos-), le mot comédie reprend la même idée de chant et celle de procession, de célébration.

Des mots importants pour vos explications, commentaires… viennent du théâtre grec puis latin.

Le protagoniste par exemple est l’acteur unique (puis principal) des pièces grecques. Il sera ensuite soutenu par le deutéragoniste, puis le tritagoniste.

Une connaissance de l’architecture des théâtres éclaire aussi l’origine des mots « orchestre », « scène »…

La forme de l’orchestra qui évolue du cercle au demi cercle a un effet sur les interactions entre les acteurs, le chœur et les spectateurs… la théorie qui veut qu’il y aurait (ou non) un quatrième mur entre les acteurs et « la salle » et que ce mur serait (ou non) à briser vient de bien plus loin que Brecht, Stendhal ou Diderot…1

C’est aussi dans l’histoire antique que l’on trouve l’origine d’autres caractéristiques du genre. L’absence de femmes et donc la nécessité absolue de masques, le passage des concours sacrés en Grèce à un théâtre plus festif à Rome, le statut des acteurs qui sont assimilés à des prostitués à Rome…

Le siècle du théâtre : le XVII ème

Le XVIIème siècle marque un renouveau du théâtre, après les farces et les mystères du Moyen âge, après les interdictions religieuses, des nouveautés importantes apparaissent.

Le métier de comédien, même s’il est méprisé par l’Église fascine de plus en plus. Les femmes peuvent monter, à leur tour, sur scène.

Le théâtre baroque : Après les guerres de religion du XVIème siècle, le monde semble incertain. L’art baroque se développe au théâtre comme dans tous les autres domaines artistiques. Shakespeare (Hamlet, 1601), Corneille (L’Illusion comique, 1635) Calderon (la vie est un songe, 1635) développent des intrigues complexes où les repères du spectateurs sont brouillés. La vie est un théâtre, tout n’est qu’illusion ; les auteurs jouent sur la mise en abyme pour entraîner le public dans le tourbillon d’un monde instable.

Le Baroque perdure jusqu’au XVIIIème mais, en France, il laisse place au classicisme sous l’influence de Richelieu et de Louis XIV.

Le théâtre classique :

En 1630, le théâtre devient un art officiel, sous l’influence de Richelieu. Louis XIV, lui même sera un grand mécène et de nombreuses pièces seront créées à la cour du Roi. Cependant le clergé reste, dans sa majorité hostile au théâtre et considère que les comédiens doivent être excommuniés.

En 1634, Richelieu crée l’Académie française ce qui permet de continuer le travail amorcé par les écrivains de La Pléïade en faveur du français. De nombreux grammairiens et gens de lettres définissent le modèle d’une langue claire, nette et élégante.

Ces travaux, confortés par le règne autoritaire de Louis XIV, assurent le triomphe de la règle.

Les règles d’écriture édictées s’appuient sur des ouvrages antiques : La Poétique d’Aristote (définition de la tragédie, notion de catharsis, ou « purgation des passions »), l’ Art poétique d’Horace (fonction morale de l’art)…

L’imitation des anciens, la maîtrise de son art, de la langue, faire œuvre morale et instructive, s’appuyant sur la raison et l’imitation de la nature (1637 : Descartes, Discours de la méthode)… sont des caractéristiques de l’art classique.

Les règles:

la vraisemblance : déroulement et contenu de la pièce doivent être crédibles…

les trois unités : action, temps, lieu

la bienséance : ne pas choquer le public

Dans le siècle du classicisme, le théâtre est divisé nettement en deux genres : La Tragédie et la Comédie.

La Tragédie est le genre noble, haut, dont Corneille et Racine sont les maîtres au XVIIème. La Comédie sera dignement défendue par Molière qui mènera le genre de la farce à la « grande » comédie (Le Misanthrope, par exemple)

Comédie Tragédie
Personnages « bourgeois » Personnages nobles, d’ascendance divine parfois.
Les sujets : la vie familiale, la société, l’argent, l’amour. (privés) Les sujets : Le pouvoir, la politique, l’amour… (publics)
Forme : assez libre, prose ou vers. Cinq actes en vers.
Registre comique et fin heureuse Registre et dénouement tragiques

Trois unités : lieu, temps, action

1Denis Diderot, dans le Discours sur la poésie dramatique (1758), formule l’idée qu’un mur virtuel devait séparer les acteurs des spectateurs : « Imaginez sur le bord du théâtre un grand mur qui vous sépare du parterre ; jouez comme si la toile ne se levait pas. » (Chap. 11, De l’intérêt.)

Même perception pour Stendhal cette fois : « L’action se passe dans une salle dont un des murs a été enlevé par la baguette magique de Melpomène, et remplacé par le parterre. Les personnages ne savent pas qu’il y a un public. » (Stendhal, Racine et Shakespeare). Brecht, lui, souhaite la disparition de ce quatrième mur :  « Comment peut-on dire réaliste l’escamotage de cette réalité ? Non, nous voulons abattre le quatrième mur. Du coup, la convention est dénoncée. » Bertolt Brecht, L’achat du cuivre, Écrits sur le théâtre.

 

Dans votre manuel, ne manquez pas les pages 148/149 sur le XVIIIème siècle avec

-Le développement du théâtre (le Boulevard, notamment)

-La naissance du drame Bourgeois

-Le triomphe de la comédie et le vent révolutionnaire qui souffle dans  Le Mariage de Figaro. (Le Monologue de l’acte V, scène 3 est à connaître).

et celles sur le XIXème 150/151  avec

-Le drame romantique

-La « naissance » du metteur en scène…

Une video de la BNF sur les théâtres à l’italienne : 

 

Juste la fin du Monde, Jean-Luc Lagarce, 1990

Introduction: 

En 1995, Jean-Luc Lagarce tient ces propos:

« On n’habite pas un pays. On habite une langue. Une patrie, c’est cela et rien d’autre. » […]

« Je crois que je suis porté vers la parole. Les mots, mais les mots parlés… Les mots avec leurs sons, leurs rythmes. » […]

« Je suis fasciné par la manière dont, dans la vie, les conversations des gens – et moi en particulier – essaient de préciser leur pensée à travers mille tâtonnements… au-delà du raisonnable. »

 

et un dernier podcast, France culture, en français dans le texte

Une video de la BNF sur le théâtre à l’italienne

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