Cochon de lait, à contre-courant du désespoir

Après plusieurs années d’absence sur ce blog, je voulais que ce retour soit marqué par un coup de coeur littéraire. Chers élèves de troisième, ce livre est fait pour vous.

Il s’agit de l’autobiographie du chef pâtissier Philippe Conticini intitulée Cochon de lait, écrite en collaboration avec la journaliste Patricia Khenouna.

Nous assistons à un parcours à la fois unique et porteur de valeurs qui nous concernent tous, mais dont l’auteur a été privé pendant son enfance : l’amour, la générosité, l’empathie.

Des valeurs auxquelles il n’a jamais renoncé et qui ont trouvé un écho infini en l’amour que son épouse et sa fille lui portent.

Chers élèves, lisez-le, il a été écrit pour cela : témoigner, transmettre, aider.

Et pour vous donner une idée du style, en voici un extrait:

« J’ai eu ce que l’on appelle une enfance gratinée. Et, pour un fils de restaurateurs qui a poussé dans le ventre d’une cuisine, le terme n’a hélas rien d’une galéjade. Certes, je n’ai été ni frappé, ni torturé, ni violé. Mais, de ces premières années de ma vie, je me rends compte que je garde de profondes blessures. Si des centaines de milliers de personnes portent une croix bien plus lourde que la mienne, il y a une somme de douleurs considérable ancrée en moi. J’ai appris à vivre avec certaines. J’en ai apprivoisées plusieurs. Notamment grâce au soutien indéfectible d’Anne-Lise, la femme qui partage ma vie depuis vingt-trois ans. Cependant, leur empreinte est si profonde que même son amour inconditionnel ne parviendra sans doute jamais à les effacer définitivement. »

« Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Cela aura été particulièrement vrai pour moi. On m’a parfois qualifié de survivant. J’ai avant tout la foi, la certitude qu’il y aura toujours de la lumière, et cette envie irrésistible, ce besoin de partager ».

Vous le trouverez bientôt dans les rayons du CDI.

Cochon de lait
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Blogs d’écriture à consulter de la 6ème à la 3ème

Bonjour à tous,

Vous êtes en 3ème, mais vous souhaitez consulter les blogs des autres niveaux du collège? Les voici :

Niveau 6ème: Mots de lait

Niveau 5ème: Prendre sa plume, ouvrir ses ailes

Niveau 4ème: Les Tisseurs d’encre

Et (vous êtes déjà dessus), niveau 3ème: Sous fleur… deux vers

Bonne lecture!

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Stop aux violences scolaires

Bonjour à tous!

Un cri du coeur et un coup de coeur…

Cri du coeur pour tous ceux qui sont victimes de violences dans les établissements scolaires : n’ayez pas peur d’aller voir les adultes. Nous sommes plus nombreux et plus forts que ceux qui vous humilient, se moquent de vous, vous frappent, vous envoient des messages insultants, moqueurs, ou filment avec leur téléphone portable leurs méfaits.

Nous sommes plus nombreux. Pensez-y : vous, témoins, équipe éducative, parents.

Coup de coeur pour une vidéo réalisée par une jeune artiste qui a su dénoncer avec poésie et justesse le harcèlement, tout en encourageant les témoins à aider les victimes.

Vous noterez le titre de la musique, « La Chrysalide », une image qui convient bien à l’évolution du personnage tout au long de l’animation. 

Si vous vous demandez comment faire, je vous invite à regarder cette vidéo du ministère: http://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/que-faire/je-suis-temoin

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Il y a erreur sur la personne, attention internet!

Si j’écris cet article aujourd’hui, c’est pour vous mettre en garde, jeunes et moins jeunes, au sujet d’un problème qui existait déjà avant internet, mais que ce dernier amplifie grandement.

Il s’en faut de peu pour qu’un texte soit attribué à un auteur plutôt qu’à un autre, injustement dépouillé de tout le mérite qui lui revenait.

 

En voici quelques exemples:

1- Par exemple, le poème « Il meurt lentement celui qui… » (présent sur ce blog), souvent attribué à tort à Pablo Neruda, alors qu’il est de la journaliste et poétesse brésilienne Martha Medeiros.

Sources: http://www.elcomercio.es/gijon/20090112/mas-actualidad/cultura/muere-lentamente-falso-neruda-200901121235.html

2- Egalement, l’analyse qu’un critique,Günther Anders, a rédigée sur Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, présentée comme étant un extrait même de l’oeuvre! Etonnant non?

Voici le début de l’extrait qui est l’objet d’erreurs répétées, copiées, aveuglément, servilement:

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. [… »]

Evidemment, comme il faudrait (je l’ai fait) avoir lu tout le roman pour vérifier l’information, peu de gens le savent…

Sources: ma lecture du roman, tout simplement.

3- Un poème funèbre, attribué à Charles Péguy, alors qu’il aurait été composé à l’origine pour les funérailles du roi Edouard VII. Et encore, cela n’est pas certain… quoi qu’il en soit, ce n’est pas Charles Péguy qui l’a écrit.

En voici le début:

« La mort n’est rien : je suis seulement passé, dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait, n’employez pas un ton différent.

[…] »

Sources : http://www.charlespeguy.fr/news/30

On dit de ces textes qu’ils sont « apocryphes » : Le Petit Robert précise qu’il s’agit de textes non authentifiés, non reconnus. Question: « apocryphe » peut-il désigner un texte dont l’auteur est bel et bien identifiable, mais que des erreurs de lecture ont attribué à un autre?

A présent, chers lecteurs, méfiez-vous des apparences, elles sont trompeuses et peuvent entraîner toutes sortes de personnes, y compris cultivées… personne n’est à l’abri.

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« Le Meilleur des mondes », d’Aldous Huxley

Une façon intéressante de présenter cette dystopie. Vous ne serez peut-être pas d’accord avec tout ce qui y est dit (comme le terme de « caricature », à remettre de question, quand on considère notre monde actuel), mais elle permet de se rafraîchir la mémoire et d’en apprendre davantage sur la portée de ce roman.

Bonne découverte!

 

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« Malentendu, ou l’enfant inexact », bientôt pour les 3èmes au théâtre IVT

Adaptation du roman de Bertrand Leclair, ce spectacle met en scène un personnage sourd dont la vie cristallise les différents témoignages recueillis.

Malentendus, pourquoi?

  • La langue des signes est méconnue, ce qui ne facilite pas la communication entre les sourds et les entendants.
  • Les sourds souffrent toujours d’un malentendu qui date de 1880, quand la langue des signes a été mise de côté au profit de la tendance « oraliste », qui oblige les sourds à parler, même quand cela n’est pas possible.

Or, l’histoire racontée sur scène est celle de générations entières de sourds soumis à cette dictature de l’oralisme à tout prix. S’évertuer à interdire la langue des signes à un enfant sourd, c’est une façon de le couper de la société et de l’empêcher de mettre un mot sur le monde.

Empêchez un sourd de communiquer, et c’est tout un monde qui lui échappe.

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Le nom-signe, pour les sourds et les entendants

Quand les sourds et les entendants apprennent à se connaître, ils s’attribuent des noms-signes: ce sont des signes de la LSF (Langue des Signes Française) qui représentent une caractéristique valorisante de cette personne ou un signe distinctif.

Le mien? Moustique.

Le leur ? Gentillesse, Soleil, jeu, humour, énergie…

Le vôtre?

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A méditer, pour les sourds et les autres…

« Qu’importe la surdité de l’oreille quand l’esprit entend ? La seule surdité, la vraie surdité, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence »

Victor Hugo, le 25 novembre 1845, à Ferdinand Berthier, un sourd-muet qui a fondé la Société centrale des sourds-muets de Paris en 1838.

Une citation qui a de l’avenir et qui ne cessera jamais de parler aux hommes…

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Le mot de la semaine…

« Ignominie »

« Comment, coefficient 25 au contrôle de séquence ? Mais quelle ignominie ! »

A prononcer « i-nio-minie » (aucun rapport avec la fiancée de Mickey…).

Ce mot désigne, selon le contexte :

  • Une parole ou une action honteuse, indigne : voir l’exemple plus haut.

  • Une chose répugnante, sale ou laide : une décharge d’ordures ou une créature repoussante, ou ce que vous voulez de ce genre.

  • Un déshonneur : être couvert d’ignominie signifie être déshonoré (petite remarque hors-sujet, vous remarquerez qu’on perd un « n » entre « déshonneur » et « déshonoré »).

Pour en savoir plus sur ce mot, rendez-vous au CDI, revue Virgule, n°134 (novembre 2015).

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L’expression de la semaine…

« En tapinois »

Quand on veut se rendre quelque part sans être vu, on se déplace «en tapinois », c’est-à-dire « en cachette, en essayant de prendre le moins de place possible ».

Du verbe « se tapir », qui signifie « se cacher en se faisant tout petit ».

Vous avez, pour homonymes, le nom d’un mammifère (voir illustration) et le nom désignant l’élève qui prend des cours particuliers. Peut-être en êtes-vous un !


  Image Wikipedia, article « Tapir ». 

Sources d’information dont s’inspire le texte: site du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales).

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Le mot de la semaine…

« Emerillonné »

J’espère que vous vous êtes émerillonnés à l’idée de revenir en cours ! Mais si, mais si, vous l’êtes !

Ce mot a pour synonymes (selon le contexte) « joyeux », « gai », « vif » (pour le regard)…

Il vient d’un nom d’oiseau, l’émerillon, de la famille des faucons. Le verbe est né de la comparaison avec l’oeil vif de ce rapace. Il finit par désigner une humeur joyeuse.

L’oeil s’émerillonne à la vue des jolis textes que nous allons étudier, nos cœurs s’émerillonnent à l’idée d’apprendre plein de choses… si, si !

A retrouver au CDI, dans la revue Virgule, de février 2017.

Bonne rentrée à tous !

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Un concours d’écriture très « space »

Bonjour à tous et à toutes,

Je suis partagée entre la joie de vous annoncer ce concours et la déception de ne pas l’avoir vu plus tôt. Ceci dit, j’ai eu la chance de découvrir, au fil des années, ce dont votre imagination est capable.

L’astronaute Thomas Pesquet vous propose en effet un beau défi : écrire un texte qu’il puisse lire lui-même depuis sa navette spatiale…

Imaginez (en une page maximum) que le Petit Prince visite une nouvelle planète…

Un projet inédit à côté duquel il est impossible de passer.

A vos stylos, à vos claviers !

Règlement du concours ici : http://www.culturetheque.com/EXPLOITATION/GLOBAL/concours-ecriture-mission-proxima.aspx

Vous pouvez vous-même envoyer votre texte en ligne…

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Lettre d’un homme à son épouse

Si je devais citer un livre qui ne nous’a pas laissés indifférents, élèves comme professeur, ce serait La Civilisation… ma Mère!, de l’auteur marocain Driss Chraibi. En plus d’être un homme écrivant pour les femmes, remettant en question le dogmatisme d’une société patriarcale, il reconnaît volontiers, avec humilité, que trouver en lui la féminité permettant de choisir les mots justes n’est pas une simple affaire… 

Je vous passe le résumé de l’histoire, que vous trouverez très facilement sur le net.

Ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, ce sont deux textes d’élèves, deux lettres qu’ils imaginent sous la plume du mari à la suite d’un échange avec son épouse (à lire à la fin de l’article). Une circonstance, non présente dans le livre, a été ajoutée : le père a quitté le Maroc pour accompagner son fils à Paris. 

Voici les lettres écrites par deux élèves, Camille et Vincent: 

Lettre de Vincent

                                Bonjour mon Amour,

J’ai eu tout le temps de réfléchir à notre discussion. Et j’ai compris que maintenant, tu avais une nouvelle vision des choses. Tu vois le monde comme moi je le vois, et parfois, tu le comprends mieux que moi. De plus, je me rends compte de mes erreurs envers toi. Et je m’en excuse sincèrement. Mais j’espère que tu auras la bonté de m’excuser aussi. A travers cette lettre, tu vas te rendre compte de ma lâcheté, car je vais exprimer des choses que je n’aurais jamais pu te dire en face. Pourquoi? La peur que tu me juges me faisait trembler. Car aujourd’hui, tu en as les capacités. Je n’ai jamais voulu te faire de mal. Ma mère était comme toi tu l’étais avant ce changement radical.

La liberté, la connaissance.

Tout cela, désormais, tu en comprends le sens.

Tu es comme la Tour Eiffel qui surplombe la ville de Paris. Tu es une véritable Dame de Fer, aussi résistante que magnifique.

Paris et toi, mon amour, m’avez ouvert les yeux. Ici, les femmes sont libres, elles sortent, elles travaillent, elles sont instruites. Tout cela m’a fait me rendre compte que tu étais et que je te traitais comme une prisonnière. Tu ne pouvais pas sortir, tu n’avais pas le droit à l’instruction. Mais grâce à nos fils, aujourd’hui, je me sens en dessous de toi.

Grâce à ta volonté et à ton intelligence, tu t’es évadée sous les yeux d’un gardien qui ne voyait rien. Moi. Mais maintenant que tu es dehors, ce gardien n’a plus envie de te remettre en cage. Comme s’il avait arrêté la mauvaise personne.

Aujourd’hui, j’espère qu’aucun homme ne fera plus jamais la même erreur que moi.


Lettre de Camille

                                 Chère femme,

      Je t’écris de Paris où je passe un très bon moment avec notre bien-aimé fils.

      J’ai eu le temps de beaucoup réfléchir à propos de notre discussion qui nous a divisés juste avant mon départ pour la France.

    Je t’avoue que je n’avais pas bien compris les motifs de ta soudaine rébellion (enfin… ce que je prenais pour une rébellion). J’y ai longuement réfléchi. Je me suis trituré les méninges. J’ai passé et repassé tes mots dans ma tête jusqu’à ce que ton discours ne devînt qu’un tas de lettres, de majuscules, d’espaces, de points et de sons dénués de sens.

     J’ai revécu les gestes de tes mains pour comprendre les souffrances qui t’habitaient. Je me suis repassé les expressions de ton visage en boucle pour comprendre le mal qui t’avait atteint.

     Jamais tu n’as dit des mots aussi durs, jamais tes gestes, d’habitude si doux et si sereins, n’ont été si secs et douloureux, jamais ton visage n’avait été si triste.

    Avec le temps, j’ai compris. Le mal que je me suis donné à comprendre, tu l’as vécu, en essayant de comprendre le monde qui t’entoure, et en essayant de briser les murs qui te retenaient prisonnière.

     Maintenant, va! Va! Libère-toi des chaînes dont je t’ai entravée. Va! Je t’en donne le droit!…

     Mais après tout, … tu l’as toujours eu!

Avec tous mes regrets,

Ton mari


Voici l’extrait du roman sur lequel les élèves se sont basés pour écrire:



«  (…) Quand je t’ai épousée, tu avais treize ans. Orpheline depuis toujours. Aucune famille. D’aucune sorte. Tu ne savais même pas ce qu’était un œuf, comment le casser, comment le cuire, qui pouvait bien le pondre, chat, vache ou éléphant. Je t’ai élevée, tu n’avais pas de passé, j’ai fait de toi une femme honorable, je t’ai facilité la vie. J’ai résolu tous tes problèmes. Je sais lutter. Et vaincre. Si tu étais l’épouse d’un va-nu-pieds, je pourrais comprendre. Explique-toi. Parce-qu’en mon âme et conscience, je ne comprends pas !

    • Voilà, a répondu ma mère. Nous avons eu deux enfants.

    • Oui, deux enfants. Je les connais. Et alors ?

    • Ils ont commencé par être des bébés. Ils ont grandi, d’années en années. Et maintenant ils ont des ailes. Comprends-tu ?

    • Rien. Rien de rien.(…)

– Eh bien, disait la voix, j’ai grandi, moi aussi.Tu ne t’en es pas encore rendu compte ? Quand je suis entrée dans cette maison, je n’avais pas toutes mes dents. J’en ai trente-deux maintenant. Je les ai comptées, regarde !…Ma taille s’est allongée et j’ai pris du poids. Mais mon âme, dis ? Mon âme ? »

C’est ce qu’elle a dit, de cette voix-là montante comme une marée d’équinoxe venue du fond de la mer avec tout le poids d’une vieille, très vieille patience. Elle a dit :

« Dis, mon âme ? Où est-elle ? Qui est-elle ? Que fait-elle ? Pourquoi ? En ai-je une ? Pourquoi ? Qu’est-elle devenue ? A-t-elle grandi, elle aussi ? Pourquoi ? A quoi ressemble-t-elle ? A une gousse d’ail que l’on écrase dans un mortier ou à un balai que l’on remise derrière une porte ? Et pourquoi ? Va-t-elle pouvoir un jour chanter, danser, faire résonner ma carcasse comme des claquettes et battre ma peau comme celle d’un tambourin ? Elle est à l’abri depuis toujours, alors qu’elle voudrait avoir froid, je le sais. Oui, froid. Et faim et soif et joie et misère et vie de tout ce qui existe au-delà de cette porte en chêne clouté et qui n’existe pas pour moi, jamais, d’aucune façon, et dont je ne sais presque rien, hormis le ravitaillement dont tu me gaves, les ordres et les modes d’emploi que tu n’as cessé de me donner, la morale dont tu me graisses, les rênes dont tu me brides et les œillères dont tu m’aveugles.

Cent fois oui,j’aurais préféré être un de ces va-nu-pieds que tu méprises. J’aurais au moins appris la rugosité de la terre. Savoir la valeur de la subsistance que j’aurais arrachée au sol, ressentir la chaleur du soleil, les averses croulant sur ma tête nue.Tant de peuples relèvent la tête, acquièrent leur liberté, alors pourquoi pas moi ? Et quelle différence y-a-t-il entre mes propres enfants et moi ? Pourquoi ont-ils eu,eux, l’occasion de savoir d’où ils venaient, qui ils étaient, et vers quoi ils se dirigent – et pourquoi pas moi ? Parce que je suis une femme ? Parce que je suis ton épouse ? A ce compte-là, il fallait te marier avec ton propre portrait. Oui, monsieur, oui. Me voici à l’âge de trente-sept ans– et je vais te dire : je ne sais rien. Rien du peuple parmi lequel je suis née, de la terre qui m’a nourrie, rien de ma propre culture, de mes propres origines, de ma propre langue, de ma propre religion. Mais je mange. Oh! Ça, oui, je mange, je broute, les greniers sont pleins, l’argent coule à flots, je n’ai pas à me faire le moindre souci.»

Elle a encore haussé le ton jusqu’à se briser la voix et briser son océan contre ce rocher qui s’appelait son époux.

Driss Chraïbi, La Civilisation, ma Mère!…

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Le mot de la semaine…

« ESPERLUETTE »

Aucun rapport avec l’espoir ou la luette… non, non…

C’est la « ligature » (assemblage) des lettres de la conjonction de coordination « et » : & (oui, je sais, il faut avoir un peu d’imagination…)

Un moyen de révéler ces lettres ? Choisir la police de caractère appelée « trébuchet MS » : & (ah oui, là, on voit mieux).

Il paraîtrait même qu’un certain Tiron, le secrétaire de Cicéron (1er siècle avant J-C) l’aurait inventée.

Et depuis, elle n’a jamais cessé d’évoluer, attrapée en plein vol par la touche « 1 » de notre clavier !

 

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Le mot de la semaine…

« MUFLE » ou « GOUJAT »?

Les deux, mon capitaine !

En effet, ces mots sont synonymes.

Si on ne vous parle pas correctement, que quelqu’un fait exprès de ne pas vous dire bonjour, qu’on ne vous remercie pas d’avoir tenu la porte, qu’on ne laisse pas sa place à une personne âgée dans le bus, vous avez affaire à ce genre de personne grossière, malpolie.

Soyez gentils, ne faites pas preuve à votre tour

de goujaterie ou de muflerie.

Qui peut dire l’origine de ces deux mots? Pour la connaître,

rendez-vous au CDI, revue Virgule de juin 2015 !

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Le mot de la semaine…

ESSORILLER

Ce n’est ni « essorer », ni « griller ». Non.

Vous voulez savoir ce que ce mot veut dire? Rendez-vous au CDI :

revue Virgule du mois d’octobre.

A lire sans barguigner! 

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Le mot de la semaine…

FARIBOLE

Ce mot aux allures dansantes ne trompe pas…

on l’emploie en effet pour désigner une histoire

qu’on ne peut pas prendre au sérieux,

invraisemblable.

Quand on l’emploie, cela signifie qu’on a démasqué…

le diseur de fadaises !

Fadaise?

C’est un synonyme de « faribole », « foutaise », « baliverne »…

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Le mot de la semaine…

BARGUIGNER

Mot vieilli et familier à sauver de l’oubli ! Vous serez tout excusés de l’employer, son grand âge lui valant un peu de respect, puisqu’il nous vient tout droit du XIIème siècle…

Synonyme des verbes « hésiter », « marchander », il vient de l’ancien français « bargaignier ».

J’espère que vous ne barguignerez pas à l’employer, par jeu, pour le plaisir

des mots, pour le sentir couler au fond de la gorge : bar-gui-gner !

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Souvenir cuisant…

Une élève a su raconter avec humour une mésaventure en laquelle certains d’entre vous se reconnaîtront peut-être:

        C’était au début de l’année, un jour où il faisait beau temps. J’étais en train de faire du vélo dans le parc de ma résidence. J’avais décidé depuis peu de faire du vélo sans les petites roues, et j’avais en tête de monter la pente qu’il y avait. Je pédalais à toute vitesse, et, au moment de prendre le virage, j’ai dérapé, me faisant extrêmement mal. En rentrant chez moi, j’ai découvert que j’avais un gros hématome sur la lèvre. Le pire, c’était que deux jours après avait lieu la photo de classe. J’ai pensé durant toute la journée suivante comment dissimuler ma lèvre enflée, sans aucun résultat. Maintenant, chaque fois que je regarde cette photo, je me remémore ce souvenir et je repense à tout le temps que j’ai mis à remonter sur un vélo.

Merci à Naia d’avoir inauguré cette nouvelle année avec ce joli texte.

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Peau d’Ane au théâtre IVT

Cette sortie fut l’occasion de découvrir le théâtre autrement, porté à la fois par la langue orale et par la LSF (Langue des Signes Française).
Nous avons assisté à une poétique et amusante adaptation d’un conte qui, sous la plume de Charles Perrault, présente une tonalité plutôt sombre.

Un coup de fraîcheur et de modernité a permis de revigorer l’histoire et d’éveiller notre curiosité.

Nous le devons à la compagnie « Cie Comme Si ». La performance des comédiens, capables d’enchaîner des rôles très différents, les choix artistiques de Coraline David et de Hrysto, associant la musique, la danse, le mime, ombres chinoises, jeux de mains… Je ne vous en révèle pas davantage…

Nous le devons également au théâtre IVT qui, depuis 1977, travaille à la reconnaissance de la LSF comme langue à part entière.

Elle permet aux sourds de communiquer entre eux et avec les entendants qui l’apprennent, soit parce qu’ils sont directement concernés, soit parce qu’ils en éprouvent le désir. Or, peu d’entendants en connaissent les rudiments, ce qui isole davantage les sourds, souvent relégués au rang de « communauté ».

Et ce n’est qu’à partir de 1991, grâce à la loi Fabius, que les parents peuvent permettre à leur enfant sourd d’accéder aux mêmes enseignements que leurs camarades entendants, grâce la LSF : http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-24156QE.htm

Cependant, très peu d’écoles proposent un parcours adapté. La France a du retard à rattraper sur ses pays voisins…

Lien vers la page concernant le spectacle : http://www.ivt.fr/theatre/1516ane.php

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Merci à Emmanuelle Laborit et à Corinne Gache

Tout a commencé avec la lecture de l’autobiographie d’Emmanuelle Laborit intitulée Le Cri de la mouette.

L’aventure s’est poursuivie au théâtre IVT destiné à promouvoir la langue des signes trop peu reconnue de nos jours. La représentation de la pièce intitulée La Reine Mère, créée par Emmanuelle Laborit a beaucoup marqué les élèves  http://ivt.fr/theatre/reine.php

Puis, pour clore joliment le projet, nous avons reçu la visite de l’artiste et de son interprète…

« Bonjour, sachez que je suis venue pour vous, et que je répondrai à toutes vos questions, sans problème. N’hésitez pas » furent ses premières paroles.

Dès lors, les élèves, qui avaient préparé certaines questions, en ont posé d’autres tout aussi intéressantes, touchantes, personnelles, humoristiques :

 » Auriez-vous aimé être entendante ? « 
 » Comment en êtes-vous arrivée au théâtre ? « 
 » Imaginez-vous nos voix ? « 
 » Rêvez-vous en langue des signes ? « …

L’humour s’était fait une petite place bien sympathique au creux du nid de la salle « L’oiseau couronné »… pour recevoir celle qu’on surnommait « la mouette »… un joli hasard !

Cette poignée de futurs adultes n’oubliera jamais, c’est certain, la venue de cette grande dame et j’en devine quelques-uns qui sauront donner à cette découverte la résonance qu’elle mérite.

Un remerciement tout particulier à Corinne Gache, l’interprète, sans laquelle nous n’aurions pu vivre pleinement de beau moment de partage.

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Pour les 70 ans de la libération des camps;

 

Cela fait 70 ans que les camps de concentration et d’extermination ont été libérés. Pour rappeler l’horreur et rendre hommage aux libérateurs, les élèves ont écrit à la manière de Louis Aragon, en s’inspirant du poème « Tu n’en reviendras pas ». Ce texte, qui concerne la première guerre, laisse place à un autre, où les élèves évoquent le sort des victimes de la barbarie nazie. Une sorte de palimpseste qui laisse deviner le premier poème sous le second, une horreur en remplaçant une autre…

Avant de lire les textes des élèves, je vous laisse découvrir le poème qui les a inspirés:

Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille


Qu’un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l’ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux


On part Dieu sait pour où Ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Quelque part ça commence à n’être plus du jeu
Les bonshommes là-bas attendent la relève


Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que la danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur


Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées


Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’efface
Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri

Louis Aragon, Le Roman inachevé, 1956, Gallimard.

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Poème de Maessane:

Mémoire en voyage

Comme de nombreux autres enfants de mon âge

Je veux être le témoin installé dans ce train

Devant l’inconnu, je suis face à mon destin

Porte claquée, coup de sifflet sonnent le voyage

 

Bousculée et secouée dans ce vieux wagon

Je perçois mon village plongé dans le brouillard

Où j’y retournerais peut-être un peu plus tard

Entre temps, je n’ai pas le choix, c’est l’horizon

 

Les heures passent, je reste sans eau et sans pain

Ventre noué comme enfermée dans une cage

Je pense à ces bestiaux dans les alpages

Au pied des pins et entourés de mes copains

 

Pendant ce temps, le train avale son chemin

Mon corps lassé, mes yeux creusés et embués

Seul mon cœur s’intéresse à mon identité

Et le bruit des rails sonne comme un refrain

 

Au matin, le train sort de ce long couloir noir

Epuisée, je recherchais une complicité

Les uniformes respirent l’hostilité

Dans leurs yeux noirs se dessinent des abattoirs

 

Une fois à l’arrêt, bruissaient la persécution

Devant moi officiers, uniformes et nazis

Je faisais face avec mon corps très amaigri

J’ai découvert l’enfer de la déportation

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Poème de Julien:

Vous qui êtes partis

Par le fer des rails et la poussière des routes

Loin de l’amour et de la vie

Vous alliez en enfer et ne le saviez pas

Personne ne vous a demandé votre avis

 

Dans les maisons incendiées de vos villages,

Vous êtes morts

Entassés comme des bêtes dans les wagons,

Vous êtes morts

Dans les douches de Zyklon B,

Vous êtes morts

De faim, de fatigue, de maladie,

Vous êtes morts

Combien de souffrances avant ça ?

 

A vous qui êtes partis

On a dressé des stèles

On les a gravées de mots silencieux

A ceux qui restaient

On a donné une terre

Mais elle était déjà à d’autres

Et il fallut tailler d’autres pierres

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Poème d’Emma:

Tu n’en reviendras pas toi, qui courais les rues

Jeune homme dont j’ai entendu battre le cœur

Courir était la seule solution

Pour ne pas être repéré

 

Par ces sacrés Allemands

Prêt à tout pour Hitler

Même à tuer, exécuter

Pour sauver sa peau

 

Embarqués dans des wagons avec nos valises

Tous entassés les uns sur les autres

Enfermés dans le noir

Sans eau, ni nourriture ou si peu

 

Arrivés, nous sommes fouettés, fouillés, déshabillés sauf toi

Rien de tel pour être humilié jusqu’à la fin

Tu es mis à part

Je remarque de loin que tu fais partie d’un groupe du même âge

 

Finalement tu es choisi

Non pour mourir, mais souffrir

En exterminant des Juifs

Ta Famille, tes amis, tes compatriotes

 

Déjà ce mur ou tu as inscrit ton nom

Déjà ce mur, symbole pour toi, qui représente la fin de ta vie

Déjà ce mur où après avoir laissé s’enfuir ta famille des chambres à gaz

Déjà tu as fini tes jours.

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Le fabuleux destin… d’Helen Keller

Vous qui êtes certainement en train de lire la biographie de cette femme incroyable, écrite par Loreena Hickok, ou bien êtes sur le point de le faire, regardez cette vidéo qui lui est consacrée:

https://www.facebook.com/video.php?v=10153027193938908&pnref=story

Elle illustre parfaitement tout ce qu’Hellen a appris pour pouvoir communiquer et sortir de l’état sauvage où ses parents l’avaient premièrement reléguée avant l’arrivée d’Annie Sullivan, la gouvernante qui allait tout changer. Grâce à elle, Hellen et ses parents ont connu un bonheur indicible, celui de pouvoir communiquer et se découvrir, père, mère, fille…

 

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De drôles de brouillons ? Non, des brouillons, tout simplement!

Quand vous faites un brouillon, comment vous y prenez-vous ? Vous le tenez bien propre, sans rature, en utilisant le correcteur ? Est-il plein de ratures, de flèches, de rajouts, de petites notes et commentaires? J’espère que vous avez opté pour la seconde proposition! En effet, sachez qu’un brouillon est un laboratoire d’écriture ! C’est là que s’expérimentent les formulations, la recherche des idées… et leur mise en ordre, leur organisation.  C’est dans les brouillons d’écrivains que nous découvrons l’évolution des oeuvres les plus célèbres! Voici pour vous convaincre quelques brouillons d’écrivains, notamment celui de Marcel Proust, auteur de A la Recherche du temps perdu, ou de Victor Hugo. http://www.ina.fr/video/CAB01011819 http://www.franceculture.fr/2013-10-03-marcel-proust-cote-paperolles-22 Bonne visite!

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Antonio Skàrmeta, un auteur qui mérite tout notre intérêt.

Chers élèves,

Voici une nouvelle année qui prend naissance entre nos mains.

Je vous la souhaite heureuse et enrichissante.

Vous savez que nous allons étudier une nouvelle d’Antonio Skàrmeta intitulée La Rédaction.

Eh bien j’ai choisi ce texte, car il est l’oeuvre d’un écrivain engagé dont nous entendons trop peu parler.

Il dénonce la dictature, plus particulièrement la manipulation qu’elle met en oeuvre afin que les enfants soient amenés à dénoncer leurs propres parents.

Récemment, fin août Antonio Skàrmeta a reçu le prestigieux Prix National de la Littérature au Chili.

Le hasard fait donc bien les choses n’est-pas ?

Je vous invite à découvrir l’annonce de cette nouvelle dans l’article suivant: http://www.espaces-latinos.org/antonio-skarmeta-obtient-le-prix-national-de-litterature-au-chili/

Voici une interview de l’artiste: http://www.arte.tv/fr/une-ardente-parole/568728,CmC=578526.html

Bonne lecture à tous!

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Préparer l’épreuve d’Histoire des Arts

Bonjour à tous!

Afin de mieux comprendre encore quels sont les principaux mouvements artistiques existants, comment les situer et comment les reconnaître, je vous invite à vous rendre sur le lien suivant, où vous trouverez également un quiz:

 

http://lewebpedagogique.com/brevet/2012/03/29/les-principaux-courants-artistiques/

 

Bonne visite!

Catégories: Histoire des arts, année 2012-2013. | Laisser un commentaire

Poèmes sur l’adolescence, sur la vie…

Bonjour à tous!

Vous allez pouvoir découvrir les poèmes de vos camarades.  Je les mets en ligne petit à petit, au rythme des corrections qui arrivent…

Je rappelle les deux poèmes entre lesquels vous avez choisi pour les deux activités que sont l’écriture et la récitation.

Premier poème: « Quinze ans », tiré du recueil L’Adolescence en poésie, publié aux éditions Gallimard (il n’est plus édité, quel dommage!).

J’ai appris qu’effectivement, c’est une adolescente qui l’a écrit! Elle s’appelle Catherine.

Quinze ans, déjà on quitte un peu l’enfance,
Ou, du moins, on le croit !…
On se prend pour « quelqu’un ».
On aime critiquer, s’opposer à outrance.
On veut tout démolir et créer à la fois.
On aime furieusement,
Sans nuance, sans remords,
Puis tout à coup, on n’aime plus.
On regrette de vivre et on souhaite la mort.

On sombre alors dans un grand abattement.
On se sent seul, incompris ;
Et on a mal.
On rêve d’évasion, de bonheur vite gagné,
D’îles merveilleuses où l’on vit sans soucis.
On ne parle à personne, on boude et on se plaint.

C’est l’âge des tourments.

Mais voilà qu’un beau matin,
On se rend compte enfin
Que l’on ne connaît rien !…
Alors on balaie les tourments,
Et, bien vite, on se prépare à devenir grand
En abandonnant ses quinze ans…

CATHERINE, « Quinze ans », tiré de Adolescence en poésie, Éditions Gallimard

 

Second poème: « Il meurt lentement… », de la poétesse et journaliste brésilienne Martha Medeiros.

Allez savoir pourquoi, mais ce poème a été attribué à tort au poète chilien Pablo Neruda…

 

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu.

Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions,
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés.

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !

 

Je vous cède la place, à présent.

 


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 Poème de Domitille:

Il meurt… mais peut aussi revivre.

Il meurt lentement

Celui qui n’ouvre pas son cœur à une discipline inconnue,

Ne reconnait pas les bienfaits mélodieux qu’apporte aux cœurs la musique ;

Celui qui n’en écoute pas, n’en joue pas,

Celui-ci n’aura pas de but ni de passion.

Il meurt lentement

Celui qui n’apprend pas,

Qui passe ses journées à se morfondre

Alors que tout près de lui flotte un petit air,

Entrainant et joyeux

Qu’il pourrait écouter s’il le voulait.

Celui-ci mourra bien vite sans passion.

Il meurt lentement,

Celui qui ne veut pas,

Malgré tout ce qui lui est proposé,

Etudier ni le solfège ni même le chant.

Celui-ci n’aura ni but ni vie heureuse.

Mais il revit lentement,

Celui qui aime la vie,

Au point de vouloir partager ses merveilles,

Celui qui joue pour son bonheur,

Et pour celui des autres.

Celui-ci vivra heureux, passionné par la vie.

Il revit lentement,

Celui qui partage sa joie en faisant rire les autres,

Celui qui vit pour quelqu’un, pour quelque chose,

Celui pour qui la vie est seulement un jeu,

Passionnant et risqué, important mais beau.

Celui-ci, il vivra, puis mourra dans longtemps.

Profite de la vie tant qu’il en est encore temps,

Car bien vite ses bienfaits s’estomperont,

Et bientôt tout, autour de toi, ne sera que poussière.

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Poème de Marie J.

Treize ans, l’adolescence,

C’est entre l’enfance,

Et lorsque la vie commence.

Un jour on se comporte comme un enfant,

Un autre en adulte indépendant

On se cherche,

On se trouve,

On s’oublie,

Puis on se perd…

Savoir ce que l’on souhaite,

Changer d’avis à tout bout de champ.

On se donne une image,

Pour plaire aux autres, à tout prix.

On s’échappe…ou du moins on essaie…

On oublie, tout, pendant un moment, dans une quelconque activité,

Qu’on ne pourra nous enlever.

On se révolte contre l’autorité parentale…

On part les doigts de pieds en éventail,

On arrive les cheveux emmêlés,

Et les idées mal placées.

Les parents, qu’on considérait auparavant,

Comme parfaits,

Vivent à présent,

Sur une autre planète lointaine…

Mais proche à la fois.

On ne sait où se placer,

Comment se comporter,

Ni comment s’habiller

Ou encore comment penser et parler.

L’adolescence se résume à cela…

Faire des erreurs,

Pour mieux repartir.

Remplir notre coeur,

Un début de vie à bâtir.

Il faut profiter à fond,

Il n’y aura longue occasion.

Celui qui ne profite pas, le regrettera.

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Poème de Mathilde B.

Il revit lentement,

Celui qui écrit,

Celui qui rit,

Et celui qui sourit

 

Il revit lentement,

Celui qui rêve,

D’une trêve,

Avec soi-même

 

Il revit lentement,

Celui qui découvre la passion,

Les émotions…

 

Celui qui prend des risques,

Pour montrer son courage,

Pour partir les cheveux au vent,

Le souffle coupé,

                                 Et pour ne pas mourir lentement.                                     

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Poème de Juliette: 

Il meurt lentement celui qui…

Il meurt lentement celui qui ne s’intéresse pas à la vie,

Celui qui laisse les livres sur le côté,

Celui qui ne danse pas,

Celui qui ne donne ni ne reçoit d’amour,

Celui qui ne sort pas de chez lui.

Il revit lentement celui qui fait du sport,

Celui qui court, danse, saute,

Celui qui voit ses amis,

Celui qui a une passion,

Celui qui est doué pour ce qu’il aime faire.

Il revit lentement celui qui fait du piano,

Celui qui aime la musique,

Celui qui aime l’art,

Celui qui aime dessiner ou peindre,

Celui qui aime les œuvres des gens qui partagent la même passion.

Il revivra celui qui aimera les autres,

Celui que les autres aimeront,

Celui qui réussira à l’école,

Celui qui sera heureux.

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Poème de Sarah

Il meurt, il revivra, il vit 
 
 
Il meurt lentement 
Celui qui se renferme 
Qui se dit que vivre ne sert à rien 
Celui qui n’a pas de loisir ou de sport 
 
Il meurt lentement 
Celui qui ne profite pas de sa famille 
En se laissant mourir sous leurs yeux 
Et sans qu’il ne puisse intervenir 
 
Il revivra lentement 
Celui qui revit des ses cendres  comme le Phoenix
Qui vit pas dans le passé 
Celui qui ne se renferme pas 
Qui pense positivement
Qui a un loisir ou un sport
 
Il revivra lentement 
Celui qui a quelque en quoi il peut croire 
Qui ne pense pas qu’à lui 
Et celui qui ne prend pas tout mal 
 
A ce moment là on pourra dire ,
Qu’il profite de la vie !
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Poème d’Océane R.

Il revit lentement,

Celui qui prend le temps

D’écouter ses enfants

Riant, jouant, pleurant.

 

Il revit lentement,

Celui qui, percevant la musique

Se met à chanter doucement.

 

Il revit lentement,

Celui qui, en marchant

Retrouve le goût du sport

Et de l’effort.

 

Il revit lentement,

Celui qui ressent les émotions d’un amour perdu

Avec le temps.

 

Il revit lentement,

Celui qui accepte intelligemment

Les remarques et les critiques

Qui pourraient changer son comportement.

 

Et maintenant, il vit pleinement

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Poème de Pierre-Emmanuel

 

Il meurt lentement celui qui …

N’ouvre pas son cœur à ses proches

Celui qui n’écoute pas de musique

Ou ne fait nulle activité artistique

Celui qui trouve qu’aucune idée n’est bonne à prendre

A part ses idées personnelles

Celui qui n’a pas le temps d’être heureux

Et de profiter de la vie à plein temps

Meurt lentement.

 

Il revit lentement celui qui…

Voyage autour du monde et découvre la terre

Celui qui verra la mer

Celui qui lit des ouvrages complets

Et apprend à chaque fin de roman

Ne trouvera pas la vie ennuyeuse

Celui qui accepte l’aide des autres

Et prendra tout conseil comme bon

Sera sage et bon.

Celui qui prend le temps d’avoir une bonne vie

Et a des amis

Sera lui qui tout au long de sa vie revit.

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Poème d’Alexis

 

Il revit lentement celui-qui

Celui-qui ouvre son cœur

A son âme-soeur

Sans prendre peur

Peur de l’amour

Il revit lentement celui qui

Danse

Celui qui danse face à la mort

Celui qui danse pour la vie ou

Pour l’amour

 

 

Il revit lentement celui qui

Joue au football

Celui qui tape dans la balle

Jusqu’à ce qu’il ait mal

 

 

Il revit lentement celui qui

Rigole face à la douleur

Rire contre la peur

Rire face à la Mort

Afin de pouvoir

Revivre 

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Poème d’Océane B.

 

Il meurt lentement

Celui qui ne vit pas,

Celui qui ne sort pas,

Celui qui ne prend pas de risques,

Celui qui n’a pas confiance en lui.

 

Il meurt lentement

Celui qui ne croit pas en l’amour,

Celui qui se renferme sur lui même.

 

Il meurt lentement

Celui qui n’écoute pas de musique,

Celui qui ne change pas de direction,

Celui qui n’a pas de passion,

Celui qui n’a pas son propre avis.

 

Il meurt lentement

Celui qui fuit les conseils des autres,

Celui qui fuit ses amis,

Celui qui se fuit lui même.

 

Réagis maintenant!

 

Prends un nouveau départ,

Ne te prive pas du bonheur.

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Poème de Marion

Quinze ans, déjà et on moins,
L’impression d’être perdu,
Ne nous quitte plus.
On se croit invincible,
Alors qu’en fait on est juste sensible.
On a des pensées noires,
Sans jamais vraiment y croire.

On a des pensées suicidaires,
Quand l’on repense à qui l’on était,
On se rend compte que nos espoirs,
N’étaient que des rêves inaccessibles.
On voudrait être moins jeunes,
Et avoir l’air plus vieux.

On veut vivre dangereusement.
Savoir où sont nos limites.
On voudrait comprendre qui l’on est,
Sans avoir à attendre.
On aimerait être libre.

On se donne un style,
Sans vraiment l’aimer.
On voudrait ne pas être nous,
On aimerait être comme toutes ses stars.

Et puis vient le jour de nos seize ans,
Et on quitte un peu plus l’enfance.
Et puis enfin on comprend,
Qui l’on est réellement.

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Sans commentaire, n’est-pas?

Le fameux axolotl…

Catégories: Réflexions diverses | Laisser un commentaire

Pour préparer la dictée du 23 septembre.

Si vous voulez être au point lundi, voici ce qu’il faut faire:

1- Réviser les points de ceinture d’orthographe (vous avez tout dans les Bescherelle et vous avez aussi les fiches de révision distribuées en classe).

2- Revoir le présent de l’indicatif et le passé composé.

La dictée permettra de valider le niveau correspondant à la ceinture. Elle sera également évaluée dans sa totalité: vous aurez alors une seconde note, de dictée (qui sera une note différente de celle de la ceinture).

N’oubliez pas que j’ai mis à votre disposition (toujours dans la rubrique « orthographe ») des liens vous permettant de vous entraîner en ligne.

Bon courage à tous.

Catégories: Ceintures d'orthographe, Orthographe | Laisser un commentaire

Pour progresser en orthographe, à son rythme.

Bonsoir à tous!

En plus du dispositif ceinture d’orthographe-dictée, je vous indique des liens qui vous permettront de retrouver facilement les règles et de vous entraîner en ligne, en autonomie.

Alors à vos claviers!

Orthonet

Règles illustrées d’exemples

Dictées interactives

http://www.bescherelle.com/

 

Bon courage à tous!

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