Je me suis lancée dans un projet sur l’écriture au quotidien. Cette expérimentation, menée par mon IEN, visait à faire évoluer les pratiques très centrées sur l’EDL au profit de la littérature, et surtout, de la production d’écrits. Armez-vous de patience, j’ai beaucoup rédigé !

Abracadabra, écrire tu aimeras ! 

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Les mystères d’Harris Burdick

Partant du principe que même avec des tonnes de leçons d’EDL et leur rebrassage, les élèves écrivent toujours peu et que la qualité des écrits ne s’améliore pas, il nous a été proposé à l’inverse de faire plus de productions écrites, plus de révisions de brouillons, et moins d’EDL.

Je pensais manquer de situations d’écriture pour assurer des productions d’écrits au quotidien, mais pas du tout, le net en regorge !  Attention à ne pas abuser du jogging d’écriture, un bon desinhibiteur pour rédiger au départ, mais qui ne construit pas grand chose à long terme :

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– Apprendre à écrire 20 minutes par jour

 

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– Le guide de l’écrivain de la classe 2 Delphine

 

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Les gammes d’écriture de Mélimélune

Les joggings d’écriture de la tanière de Kyban

Les petites rédac de Sobelle

 

Speech-Asmodee

– En cas de panne d’idées : Speech,  Speech contes de fées

Mais les situations les plus propices se trouvent dans les oeuvres littéraires étudiées, comme par exemple, Les histoires pressées ou  Le magicien d’Oz. Avec chaque oeuvre littéraire étudiée, les élèves étaient si impliqués que les situations pour écrire n’ont pas manqué : sentiments du héros, lettres adressées aux personnages, portraits s’il y a des ellipses, écrire à partir d’illustrations, faire parler des personnages, écrire à partir de courtes animations vidéo, transformer un récit en recette, écrire un article de journal sur un événement et écrire à la manière de … C’était dans les IO de 2008. S’approprier un style, des styles, c’est mieux comprendre ce que l’on lit mais aussi peu à peu trouver son propre style. C’est comme en Arts : on procède à un nourrissage culturel, et après, on compile, on s’approprie, on choisit et on devient créatif.

Oui, on a écrit tous les jours, mais pas tous les jours quelque chose de nouveau ! On a aussi révisé les brouillons, (ça prend du temps et les élèves récrivent quelques passages) … 

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 Les mystères d’Harris Burdick, mené avec ma CPC 

Comment faire pour corriger tous ces écrits ?

Ecrits longs ou écrits courts (dont certains se sont transformés en écrits longs, finalement), tous les écrits ont eu besoin d’être révisés. Pour les écrits courts, le jour même ou le lendemain ; pour les écrits longs, en plusieurs fois. La révision est effectuée d’abord par les élèves, en groupes de relecture.

1) Dans ma classe, j’ai des tables octogonales d’ateliers. Les élèves se regroupent dans un premier temps et lisent leur écrit à haute voix, avec toujours dans chaque groupe, un élève un peu expert pour bien aider. Mais tout le monde apporte son grain de sel. En relisant à haute voix, les premières corrections se font, en cas d’oubli de mot, de ponctuation, d’incohérence, de répétition etc. Moi, je suis à une table (la célèbre « table d’appui » dont on parle beaucoup dans mon académie) avec un groupe et les groupes tournent avec moi. J’aide mes élèves a corriger la syntaxe, la concordance des temps, le respect d’énonciation etc … Pendant ce temps, les élèves travaillent en autonomie, sans plan de travail comme ceux de Sobelle, mais c’est un peu pareil : j’ai un tableau blanc avec des étiquettes où j’organise mes groupes.

2) Le lendemain : toilettage orthographique, et c’est le même principe. En amont, j’ai annoté les erreurs que les élèves peuvent corriger seuls avec le code de correction de la classe et j’ai pris en charge le reste. Les élèves travaillent seuls mais dans leur groupe, pour se faire aider en cas de souci (la coopération, quoi !). Ils ont avec eux leur cahier-mémoire et les affichages de classe sélectionnés pour les besoins. Moi, j’accueille les groupes qui tournent et on apporte les dernières corrections. La copie au propre est différée, à l’ordinateur ou à la main.

3) Pas de production d’écrits sans valorisation : on se lit nos textes entre nous, on se félicite, on se conseille et quand j’ai le temps, j’écris aussi et je leur lis. Un vrai bain d’écrits !

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Bilan du projet après 3 mois

Tout comme ma copine Sobelle, le bilan est très positif. Les élèves écrivent énormément, avec enthousiasme, des textes plus longs, plus riches, plus variés et avec plus d’attention. On n’est plus dans les 4 lignes du début d’année (pour des CM1 quand même !), on n’est plus non plus dans le « vomi verbal » sans ponctuation et incompréhensible. Ils ont compris dans l’ensemble ce que signifie « se relire » et qu’on progresse mieux à plusieurs : un bel exemple d’autosocioconstruction des savoirs (pour caser le beau mot cher à Gérard de Vecchi). Je vais donc continuer dans cet esprit.

Et l’EDL dans tout ça ?

Sans EDL, moins de progrès. J’en suis convaincue parce que les notions d’EDL se sont imposées à nous au fur et à mesure de nos écrits et elles avaient du sens

Il ne faut pas négliger l’EDL. Les résultats Pisa nous l’ont bien rappelé et notre Minsitre aussi ! Pour améliorer l’orthographe, on travaille sur les familles de mots, l’étymologie, sur les balles d’accord dans les dictées … Il y a plein de choses à faire à la place des fiches. Et pour consolider, comme le dit Micheline Cellier, on réinvestit dans la production d’écrits courts. 

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 L’évaluation proposées pour les CM1 : 1er jet brut d’un élève moyen

Une petite ressource pour terminer ?

 Tout au long de cet article, j’ai partagé quelques productions d’élèves réalisées à partir de l’album Les mystères d’Harris Burdick. Voici les documents que j’ai utilisés dans le cadre du projet avec ma CPC Karine Sadran autour de l’illustration « Sous la moquette« .

1) Dans un premier temps, les élèves se sont exprimés sur l’image et ils ont écrit en binôme ce qu’ils voyaient/comprenaient/imaginaient (sans correction orthographique à ce stade puisque cela sert d’outil pour écrire ensuite). Lecture des productions pour donner des idées, modifier, etc

2) Puis, on a effectué un travail sur le lexique de la peur, avec mise en commun.

3) Ensuite, il a été nécessaire de travailler sur l’axe du temps à cause du texte écrit en dessous de l’illustration, qu’il fallait absolument réutiliser : « Deux semaines passèrent et cela recommença« .  Idem, pas de correction orthographique puisque cela constitue une sorte de trame avant écriture. Lecture des productions pour donner des idées, modifier etc

4) Production d’écrits reprenant la trame préparée en amont.

5) Et pour la révision du brouillon, vous connaissez maintenant mon organisation …

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Sous la moquette

Télécharger les fiches élèves Harris Burdick

Commander Les Mystères d’Harris Burdick

Commander La Fabrique à histoires

Commander les Storycubes (dés)

Commander Speech contes de fées

Sylvie Hanot, Cafipemf généraliste et LVE

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