Théogonie d’Hésiode, quelques précisions!

10 septembre 2009 0 Par caroline-sarroul

Dans la Théogonie d’Hésiode, D’après la Théogonie d’Hésiode, c’est Prométhée qui créa les hommes à partir d’une motte d’argile (Athéna ayant introduit le souffle de la vie dans ce corps ainsi formé) et qui, malgré l’opposition de Zeus, leur donna le feu divin, leur enseigna la métallurgie et d’autres arts. Après la victoire des nouveaux dieux dirigés par Zeus sur les Titans, Prométhée leur donna aussi le feu, qu’il leur avait dérobé, et entra de ce fait en conflit avec Zeus. Celui-ci, par vengeance, le fit enchaîner sur le mont Caucase pour y avoir chaque jour le foie dévoré par un aigle.

Reprise de ce mythe dans le Protagoras de Platon ( version expliquée en classe):

« C’était au temps où les Dieux existaient, mais où n’existaient pas les races mortelles. Or, quand est arrivé pour celles-ci le temps où la destinée les appelait aussi à l’existence, à ce moment les Dieux les modèlent en dedans de la terre, en faisant un mélange de terre, de feu et de tout ce qui encore peut se combiner avec le feu et la terre. Puis, quand ils voulurent les produire à la lumière, ils prescrivirent à Prométhée et à Épiméthée de les doter de qualités, en distribuant ces qualités à chacune de la façon convenable. Mais Épiméthée demande alors à Prométhée de lui laisser faire tout seul cette distribution : « Une fois la distribution faite par moi, dit-il, à toi de contrôler ! » Là-dessus, ayant convaincu l’autre, le distributeur se met à l’oeuvre. En distribuant les qualités, il donnait à certaines races la force sans la vélocité ; d’autres, étant plus faibles étaient par lui dotées de vélocité ; il armait les unes, et, pour celles auxquelles il donnait une nature désarmée, il imaginait en vue de leur sauvegarde quelque autre qualité : aux races, en effet, qu’il habillait en petite taille, c’était une fuite ailée ou un habitat souterrain qu’il distribuait ; celles dont il avait grandi la taille, c’était par cela même aussi qu’il les sauvegardait. De même, en tout, la distribution consistait de sa part à égaliser les chances, et, dans tout ce qu’il imaginait, il prenait ses précautions pour éviter qu’aucune race ne s’éteignit. Mais, une fois qu’il leur eut donné le moyen d’échapper à de mutuelles destructions, voilà qu’il imaginait pour elles une défense commode à l’égard des variations de température qui viennent de Zeus: il les habillait d’une épaisse fourrure aussi bien que de solides carapaces, propres à les protéger contre le froid, mais capables d’en faire autant contre les brûlantes chaleurs ; sans compter que, quand ils iraient se coucher, cela constituerait aussi une couverture, qui pour chacun serait la sienne et qui ferait naturellement partie de lui-même ; il chaussait telle race de sabots de corne, telle autre de griffes solides et dépourvues de sang. En suite de quoi, ce sont les aliments qu’il leur procurait, différents pour les différentes races pour certaines l’herbe qui pousse de la terre, pour d’autres, les fruits des arbres, pour d’autres, des racines ; il y en a auxquelles il a accordé que leur aliment fût la chair des autres animaux, et il leur attribua une fécondité restreinte, tandis qu’il attribuait une abondante fécondité à celles qui se dépeuplaient ainsi, et que, par là, il assurait une sauvegarde à leur espèce. Mais, comme (chacun sait cela) Épiméthée n’était pas extrêmement avisé, il ne se rendit pas compte que, après avoir ainsi gaspillé le trésor des qualités au profit des êtres privés de raison, il lui restait encore la race humaine qui n’était point dotée ; et il était embarrassé de savoir qu’en faire. Le jour fixé par le destin pour que l’homme sorte de la terre et paraisse à la lumière étant venu, Prométhée voit tous les autres vivants bien pourvus à tous égards, et l’homme nu, sans chaussures, sans vêtements, sans armes. Ne sachant trop que trouver pour assurer la sauvegarde de l’homme, il vole à Héphaïstos et Athéna l’habilité technique ainsi que le feu, car sans feu, impossible d’acquérir ni d’user de cette habilité, et c’est ainsi qu’il en fait don à l’homme. L’homme acquit ainsi l’art qui permet de vivre, mais non pas l’art politique. Car celui-ci était chez Zeus, et Prométhée n’avait plus le temps de pénétrer dans l’acropole où Zeus demeure, et dont au surplus les gardes étaient redoutables. Mais il pénètre sans être vu dans l’atelier où Héphaïstos et Athéna s’adonnent ensemble à leur amour de l’art, et après avoir volé l’art du feu au premier et le reste de l’art à la seconde, il en fait don à l’homme, qui en tire la commodité de la vie… Ayant part au lot divin, d’abord l’homme fut le seul vivant à croire aux dieux, et il se mit à leur dresser des autels et des statues ; ensuite il ne tarda pas à articuler ingénieusement sa voix et les vocables, et il inventa maisons, vêtements, chaussures, lits et la nourriture qu’on tire du sol. » 

Platon, Protagoras