Sur la jalousie

6 octobre 2009 0 Par caroline-sarroul

La jalousie est  » un sentiment douloureux, possessif, exclusif envers une personne aimée (objet d’amour) en vivant dans l’inquiétude permanente et soupçonneuse de son infidélité? Il existe différentes catégories de jalousie.

  • La jalousie dite “normale” ou concurrentielle se caractérise par la peur, la crainte que la personne aimée se détourne de vous pour aimer une tierce personne. S’ensuivra une  humiliation dans votre amour propre (narcissisme) cependant que se manifestera de l’hostilité envers l’hypothétique rival assortie d‘autocritique. Cette forme de jalousie  normale, prend sa source dans l’inconscient. Elle renvoie à une situation œdipienne ou à une rivalité fraternelle. Néanmoins la jalousie concurrentielle peut être vécue bisexuellement. Là se situe le deuil à faire par la personne trahie de l’autre personne inconsciemment aimée et la haine envers le tiers en tant que rival.  Prenons pour exemple trois personnages : Olivier, Nicolas et Véronique. Olivier (l’homme trahi) devra faire le deuil de Nicolas qu’Olivier aime inconsciemment tandis qu’ il éprouvera de la haine pour Véronique qui deviendra de ce fait une rivale.
  • La jalousie projetée : cette dernière se révèle être la projection de la propre infidélité du sujet ou si celui-ci n’est encore pas passé à l’acte, il est dans le désir d’infidélité refoulée qu’il attribut par projection à son objet d’amour. Freud souligne que le mariage avec ses exigences de fidélité favoriserait la jalousie.
  • La jalousie délirante est caractérisée par l’idée fixe de jalousie née d’un doute, doute créé par un motif futile. A ce doute succédera la recherche de confirmation d’une preuve manifeste. La jalousie délirante est une des formes majeures des délires passionnels. La jalousie délirante tourne autour de deux axes : un axe imaginaire et un axe symbolique. Or, dans ce délire passionnel est absente la médiation symbolique ce qui a pour effet de plonger le sujet dans sa seule dimension imaginaire qu’il  vivra entre tension rivalitaire et agressive. Cela donne au délire passionnel une expression particulièrement vive et virulente et fait du jaloux une personne dangereuse pour le jalousé et son entourage. Le jaloux sera dans une quête permanente de preuves de trahison qu’il essayera de trouver dans la réalité, preuves qui se déroberont puisqu’elles sont le fruit de son imagination. Le délire de jalousie est un délire de supposition. Dans l’imaginaire pullulent, s’amoncellent et se multiplient les images de rivaux, de nombreux amants. Par ailleurs sont rejetées les pulsions libidinales vers un Autre  impliquant un manque (refoulé) et  l’absence de jouissance physique et réelle. En l’absence de symbolique, le jaloux est structuré par le doute et par une éthique rigoureuse pour l’Autre qui se formule dans le droit et le devoir avec absence du lien libidinal. C’est son honneur qui est en jeu et non son domaine privé. Ce n’est pas la revendication de son désir qu’il mettra en avant mais une fonction sociale compromise pour laquelle le jaloux va s’indigner rappelant le manquement à la morale et aux bonnes mœurs qu’il attribue au conjoint en révélant de toute évidence la dimension lubrique et capricieuse du jaloux. »

(Eléments  trouvés sur le site de L.E.Rivera)