Fontaine de Marcel Duchamp, 1917

24 novembre 2009 0 Par caroline-sarroul

Fontaine (en anglais : Fountain) est un ready-made de Marcel Duchamp formé par un urinoir en porcelaine renversé signé « R. Mutt » et daté 1917. La sculpture fut refusée lors de la première exposition de la Société des artistes indépendants de New York en 1917 avant de disparaître. Seules des répliques certifiées par Duchamp dans les années 1960 sont aujourd’hui exposées dans les musées.  Elles sont officiellement exposées dans des galeries comme étant des œuvres de Marcel Duchamp mais sont néanmoins signées et datées « R. Mutt 1917 » comme l’original.Le 17 novembre 1999, un des urinoirs (réplique de Schwarz) a été vendu aux enchères par Sotheby’s pour la somme de $ 1,762,500 (1,677 million d’euros) à Dimitri Daskalopolos (Athènes). L’homme d’affaire déclare que, pour lui, « cela représente les origines de l’art contemporain« .

 

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Quelques extraits du jugement de Pierre Pinoncely, artiste avant-gardiste, poursuivi en responsabilité civile pour une performance : (avoir uriné dans le célèbre urinoir) et l’avoir (brisé) endommagé avec un marteau.

« En effet, si uriner dans un urinoir peut rendre l’objet exposé comme une oeuvre d’art à son usage premier, nul ne peut prétendre qu’une pissotière s’utilise à coup de marteau. […]

Mais plane sur ce syllogisme incontournable l’ombre du simplisme, de l’imperméabilité supposée de l’institution judiciaire à toute démarche « artistique d’avant-garde » […] Il s’agirait non pas de vandalisme, mais d’art, d’art de comportement, d’art contemporain.

Pierre Pinoncely qui s’arroge un droit de « valorisation » par le marteau de la création d’autrui et pousse la théorie de l’art conceptuel jusqu’à revendiquer l’absolution totale pour ses actes, dès lors qu’il les a déclarés symboliques. […] »

 En janvier 2007, Pinoncely ( récidiviste) est lourdement condamné à réparer son acte ( d’avoir légèrement endommagé l’oeuvre d’un coup de marteau) :  trois mois de prison avec sursis, deux ans de mise à l’épreuve et 14 352 € au musée pour remboursement des frais de réparation. Le musée Beaubourg avait réclamé 2,8 millions d’euros de dommages et intérêts mais les juges n’ont donc pas accordé une valeur d’œuvre d’art à l’objet.