Corrigé texte à trous

10 mai 2010 0 Par Caroline Sarroul

CORRIGE FICHE

 

  1. (Sens 2) La pensée s’oppose à l’opinion (ou le préjugé ). On y est, comme dans la caverne de Platon, parce qu’on est prisonnier de notre connaissance sensible, de nos habitudes, de l’opinion commune, d’une manipulation idéologique aussi parfois, du non-usage de notre faculté de juger, de notre ignorance. Penser, c’est d’abord  « dire non » selon Alain, douter, connaître pour pouvoir juger (ce n’est donc  pas seulement avoir une activité psychique ; sens 1).
  2. La liberté, c’est :
  • l’indépendance ou la liberté naturelle, (sens 1) c’est-à-dire le fait de pouvoir faire, vouloir, choisir ce qui nous plaît. C’est ce qu’on appelle aussi la liberté naturelle, celle que nous aurions eu avant d’entrer dans des Etats.
  • l’autonomie , (sens 2) c’est-à-dire le faire de n’obéir à personne d’autre que soi , d’être maître de soi ( ce qui revient à obéir à sa raison ou à agir en accord avec soi – l’opposé de la liberté, ce n’est pas la nécessité mais la contrainte, selon Spinoza). Conséquence du sens 2 :
  • On peut donc être libre tout en obéissant à la loi, si elle est l’expression de la raison.
  •  D’autant que la liberté au sens 1 peut n’être qu’un rêve, qu’une illusion : on n’est pas libre dans nos choix (critique du libre arbitre de Descartes par Spinoza avec sa comparaison de l’homme avec une pierre doté d’une conscience superficielle pendant sa chute ( les hommes se croient libres parce qu’ils sont conscients de ce qu’ils font, de ce qu’ils veulent mais pas de ce qui les poussent à  faire et vouloir) ; ce qu’on appelle liberté n’est qu’un esclavage du désir et des autres ( rapports de force : quand on fait ce qui nous plaît on, fait souvent ce qui déplaît aux autres)
  • On peut considérer avec Sartre  que l’homme est toujours libre, « condamné à être libre ».
  1. L’Etat, c’est un pouvoir politique institutionalisé, séparé de la société civile, transcendant à tout autre pouvoir ( c’est-à-dire extérieur et supérieur), qui a le droit de faire usage de la force, de la violence légitime ( pouvoir de coercition) pour faire tenir debout ( status= Etat en latin) et remplir ses fonctions qui peuvent varier ( Etat régalien et gendarme, Etat providence, Etat paternaliste)

Il a été mis en place soit pour assurer la sécurité (pour Hobbes  d’où un contrat de soumission à un souverain, qui a le pouvoir législatif et exécutif), soit pour assurer sécurité et liberté (pour Rousseau d’où contrat de soumission à tous, le peuple est souverain, il a le pouvoir législatif et le gouvernement le pouvoir exécutif ; c’est le principe de la république).

  1. Il y a plusieurs visages de l’Etat : l’Etat gendarme qui se contente de remplir les fonctions régaliennes ( paix et sécurité, justice) ; l’Etat-providence ( qui intervient aussi dans l’économie pour corriger les inégalités ou le prévenir) ; l’Etat paternaliste qui voudrait aussi s’occuper du bonheur des citoyens ( attention, despotisme doux selon Kant et Tocqueville , le bonheur doit rester une affaire privée)
  2. Le droit positif (sens 1) , ce sont les lois de l’Etat (positif car écrit). Le droit positif est sensé s’opposer à la force , mais comme le montre à cause de la nature déraisonnable des hommes, il n’est que la légitimation de la force ( selon Pascal, « ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste »). Il est l’expression de la volonté générale des dominants, selon Marx.
  3. Le droit positif n’est pas le seul à définir ce qui est juste, il y a aussi les droits coutumier, moral et naturel ( droits universels de l’homme) .

Et ces différents droits (sens 1, 2, 3, 4) peuvent se contredire.

  1. Le travail, c’est soit  le labeur (sens 1) (qui est le signe de notre soumission à la nature, servitude, contrainte, vision négative), le travailleur est alors selon Hannah Arendt « animal laborans » ( animal laborieux) ; soit l’oeuvre(sens 2) (qui est le signe que le propre de l’homme est de nier la nature, de la transformer de manière consciente, libre et réfléchie, vision positive du travail qui caractérise l’homme et permet de se réaliser en tant qu’homme) le travailleur est alors selon Hannah Arendt, « homo faber »( homme fabricateur).
  2. Si l’homme est « un porteur et fabricateur d’outils », le passage de l’outil à la machine est source d’aliénation L’ouvrier devant la machine est alors dépossédé, selon Marx, de la dimension d’œuvre, de l’acte même de travailler, de sa production. Et le temps libre libéré par la machine n’est pas nécessairement libre.
  3. Pourtant la technique est le propre de l’homme qui est un animal « prométhéen » et qui compense par des outils ce que la nature ne lui a pas donné. C’est grâce à l’alliance de la science et de la technique que naît la technologie et que l’homme va pouvoir devenir selon Descartes, « comme maître et possesseurde la nature » car » on ne commande à la nature qu’en lui obéissant » comme le disait Bacon.

10.  Le développement de la technique met aussi en péril la Nature d’où la nécessité de la protéger pour nous protéger nous-mêmes ( respecter : préserver ( sens 1) : écologie inclusive) ou même de la respecter au sens fort du terme ( sens 2, de l’ écologie extensive , qui veut montrer que les êtres vivants ne sont pas seulement des machines comme le disait Descartes avec sa théorie des animaux machines, mais des êtres finalisés ( Kant- force formatrice) et même capable de se donner les propres fins (ils pensent, sentent, ont des valeurs, sujets d’une vie)

  1. Selon Hannah Arendt une œuvre d’art se distingue des autres objets (objets d’usage, de consommation) par son non-usage et le fait que n’étant faite que pour être contemplée, par sa durée. Une œuvre d’art est faite pour être contemplée. Une œuvre d’art bien qu’inutilitaire n’est pas inutile,   si elle ne se contente pas d’imiter la réalité (ce qui serait dommage selon Hegel, car ce serait pour lui la réduire à une pâle et mauvaise copie de la réalité ; et ce qui serait même dangereux selon Platon ), car elle peut « non pas rendre le visible, mais rendre visible » selon le peintre Paul Klee, elle lève le voile que la Nature a placé entre nous et le réel pour nous permettre de vivre selon Bergson  et selon Adorno, « la fonction de l’art dans un monde purement fonctionnel, c’est son absence de fonction » qui nous invite à nous interroger sur notre monde et à en envisager un autre possible.
  2. Il y a 4 critères de vérité :
  • 1 .sentiment de conviction
  • 2.évidence ( première et seconde)
  • 3.cohérence ( entre les idées )
  • 4 .correspondance ( entre idée et fait)

Et la science par sa méthode expérimentale peut satisfaire aux plus solides: cohérence et correspondance.

  1. La méthode expérimentale, c’est qu’on commence par observation, puis on fait  une hypothèse. Et enfin la vérification par expérimentation . Mais avant cela, il faut que l’esprit scientifique se soit vidé de toutes « les connaissances » antérieures. Cette purification, c’est ce que Bachelard appelle une « catharsis intellectuelle et affective » dont le but est de lever les «obstacles épistémologiques» que sont l’opinion, la connaissance sensible et certaines tendances de l’esprit.
  2. (sens 1) On croit que la science est empiriste et inductiviste, c’est-à-dire que sa connaissance s’appuie sur l’expérience et en dérive toute entière ; et à partir du particulier observé, elle émet de lois générales. Mais  (sens 2) elle est plutôt rationaliste et déductive (c’est par le général qu’on déduit le particulier). C’est la théorie qui est la plus importante :

c’est grâce à elle que l’on sait quoi observer (plan d’observation) , qu’on se heurte à des problèmes ( « observations polémiques » selon Bachelard) et qu’on formule de bonnes hypothèses ( « si la question est stupide, il y a peu de chance que la réponse le soit moins ») et qu’on sort de certains paradigmes ( manière propre à une communauté scientifique de se représenter le réel selon Kuhn, qui est le résultat d’une histoire, d’une éducation commune).

  1. On pense que la science détient des vérités, car elle peut prouver ces théories par expérimentation, mais :
  • comme le souligne Popper, on ne peut pas vérifier une théorie, car on ne peut pas faire toute l’expérience possible
  • on ne peut qu’être sûr du faux, une seule falsification et la théorie est à revoir.
  • Mais il se peut que ce ne soit pas la théorie qui soit fausse, mais que la falsification vienne du contexte théorique, des outils techniques utilisées.
  1. On ne peut plus alors parler de vérité en science ( hormis dans les sciences pures comme les mathématiques et la géométrie qui établissent des vérités formelles sans rapport avec le réel, conditionnelles) si par vérité, on entend une idée vraie de manière absolue ( sens 1). On ne peut parler que de probabilités, de « corroborées » selon Popper , de vérités provisoires en n’étant jamais sûr à 100% que notre théorie soit la seule et bonne explication du réel ( on ne peut  ouvrir le monde comme une montre selon Einstein)
  2. Mais on peut penser autrement la vérité. C’est ce que propose William James  avec la vérité pragmatique (sens 2). Pour lui, comme on ne peut pas dire si une théorie copie le réel, est la véritable image du réel, on peut par contre évaluer si cette théorie nous permet de prévoir ce qui va arriver, si elle marche, si elle est avantageuse pour la pensée et l’action. Si elle le permet, elle est vraie.
  3. Cette 2ème définition de la vérité est moins ambitieuse que la première ! Mais si le but de la science était de connaître, de contempler l’ordre de la Nature dans l’Antiquité ; depuis le XVIIème, il est aussi et surtout d’agir sur la nature. Comme le disait Auguste Comte au XIXème siècle « Science d’où prévoyance ; prévoyance d’où action ».