« un seul être vous manque et tout est re-peuplé » Paul Vacca

5 septembre 2010 0 Par Caroline Sarroul

    A  SAVOURER !!

                   Publié en mai 2009, 1o ans après que Fréderic Pagès livre au grand public le soit-disant texte d’une conférence de 1947 d’un soit-disant Botul,  La vie sexuelle d’Emmanuel Kant, ce roman romantico-humoristico-philosophique fait de Botul et de la question de la sexualité chez Kant, un nouveau sujet d’intrigue.

                   Les personnages principaux sont Botul , « l’inventeur de la métaphysique du mou, l’aventurier tout terrain de la pensée »chargé par son meilleur ennemi, Bouginsky sur son lit de mort de penser la chose, Sébastien, « un zazou mélancolique » et Sofia, l’institutrice de la communauté.

                    La communauté, c’est celle de Nueva Königsberg au Paraguay, les membres  y vivent selon les préceptes ( sous le régime rigoriste de la Raison) de Kant et comme il a vécu ( promenade quotidienne , silence, travail…).

 

 Ce roman raconte l’enquête de Botul sur cette question de la sexualité et l’éveil à la Sofia ( si j’ose dire!) de Sébastien…

 

                   Vous y découvrirez ou retrouverez  les principaux  principes de la philosophie de Kant ( impératif catégorique, la colombe, la révolution copernicienne, les cadres a priori de la sensibilité, ….) et  quelques mises en application

  • dans l’éducation, « Tout à coup, dans ce vert paradis, Sébastien fut atteint dans le dos par des projectiles. Il avisa alors un groupe de trois enfants qui, tout sourires, lui lançaient de petits cailloux.
    Il saisit l’un des enfants par le bras et l’admonesta.
    — Veux-tu bien arrêter ! Tu ne dois pas faire cela, ce n’est pas bien.
    Les enfants le regardèrent, éberlués. Sébastien déclina son prêchi-prêcha en plusieurs langues pour être sûr de bien se faire comprendre.
    Toujours le même regard vide.
    Et les enfatns reprirent leur activité de plus belle.
    C’est alors qu’une jeune femme arriva, portant collerette, fichu et tablier, comme toutes les femmes de Nueva Königsberg.
    — Bonjour, je suis Sofia, la maîtresse d’école.
    — Bonjour. Vous tombez à point nommé !
    Et, soulagé de la voir, il lui expliqua ce qui s’était passé.
    Les traits de la jeune femme ne trahirent aucune émotion particulière. Elle passa sa main dans les cheveux des têtes blondes et les laissa filer.
    En revanche, elle prit Sébastien à partie comme si c’était lui le garnement, et lui fit une remontrance structurée en trois points :
    1/ Il avait employé la forme négative. Était-ce selon lui la meilleure façon de faire entendre raison à un enfant ?
    2/ Il avait fait usage d’un argument hypothétique : en quoi le fait de lancer des cailloux est-il absolument et universellememt répréhensible ? Ne l’avait-il jamais fait lui-même dans une rivière sans qu’on y trouve rien à redire ?(Sébastien aurait bien voulu répondre aux questions. Mais ce jeu n’appelait aucune réponse.)
    Et 3/ La finalité de l’acte des enfants était pure. Ils n’avaient aucunement l’intention de lui faire du mal — quel indice lui permettait de soupçonner cela ? Ils voulaient juste partager un moment de convivialité et peut-être l’intégrer parmi les leurs… »
  • dans la conception possible de l’amour (exposé à la manière d’un dialogue platonicien et platonique) :  « un seul être vous manque et tout est re-peuplé » 
  • etc…