Peut-on préférer à l’illusion qui réconforte le savoir (la vérité) qui dérange?

3 octobre 2010 0 Par Caroline Sarroul

Analyse du sujet et 2 plans possibles parmi d’autres:

Peut-on préférer l’illusion qui réconforte au savoir qui dérange?

à la vérité qui dérange?

  1. Est-il possible
  2. A-t-on le droit
  • en tant qu’être moral ( droit moral)
  • en tant que citoyen ( droit légal)
  • en tant qu’homme: être doué de raison et conscient ( droit naturel)
Se déterminer pour une personne ou une chose parce qu’on la juge meilleure, plus importante : une préférence est donc le CHOIX du meilleur. Le meilleur est « le plus bon », le bon est :

  1. ce qui nous procure un plaisir, ce qui est agréable ( mobile du choix : le désir comme recherche de plaisir)
  2. ce qui nous procure une satisfaction car utile, c’est-à- dire en accord avec notre nature ( motif du choix: la volonté comme recherche du bon)

Donc AGREABLE / BON:

– on peut désirer ce qu’on ne veut pas

– on peut vouloir ce qu’on ne désire pas

Une illusion est une croyance dérivée de:

  • notre ignorance ( l’illusion est aussi alors une erreur)
  • nos désirs ( l’illusion n’est pas nécessairement une erreur)

 

Le savoir s’oppose à l’ignorance et à l’erreur; savoir, c’est détenir une vérité, qui est l’accord entre l’idée et le réel.
 

Arguments pour un III si on arrive à montrer que ces présupposés sont critiquables

Un choix présuppose

  • deux termes différents ( sinon on choisit au hasard)
  • une connaissance des 2 pour pouvoir se déterminer ( sinon on choisit en aveugle)
  • la liberté de choix ( pas de nécessité, pas de devoir, pas de contraintes)
Le L’ présuppose que toute illusion est réconfortante. On présuppose aussi que tout savoir dérange

 

Plan 1

  INTRO :  1.Pouvoir, c’est d’abord avoir la possibilité. 2.Parmi celles-ci nous avons, semble-t-il, celle de préférer au savoir dérangeant, difficile à accepter, l’illusion et son confort. L’ignorance ou la fuite de la réalité a ses charmes, qui peuvent être des motifs pour les préférer à la vérité . Il est plus confortable par exemple de se croire immortel que d’être confronté à sa mortalité.3.Mais pouvoir, c’est aussi avoir le droit; et on peut penser que même si l’illusion est plaisante, s’en contenter c’est manquer de maturité, de lucidité et de courage. Cette faiblesse n’est peut-être pas en accord avec la noblesse qui pourrait être la nôtre en tant qu’homme. 4.Aussi on peut se demander si on peut vraiment préférer l’illusion qui réconforte au savoir qui dérange. 5. C’est donc de notre liberté face à la connaissance et la vérité dont nous allons traiter, est-elle limitée par des devoirs ou peut-on faire ce qui nous plaît. 6. Se poser cette question, c’est présupposer que nous avons le choix et que les termes du choix sont bien ceux-là. 7. Nous nous demanderons donc s’il est possible de préférer l’illusion, si on peut légitimement se contenter de ce choix et si ce choix nous est vraiment donner dans ses termes.

  I. Est-il possible de désirer l’illusion plutôt que le savoir ( ou la vérité)? OUI

( transition: tout ce qui est possible, n’est pas forcément légitime; ex.)

II. A-t-on le droit de choisir l’illusion plutôt que le savoir ( ou la vérité)?

En tant qu’être conscient, raisonnable, actif NON et ce serait un mauvais choix car l’illusion n’est pas bonne.

III. Mais a-t-on vraiment le choix entre les deux?

-quand on est dans l’illusion on ne le sait pas et on croit savoir, donc on ne peut pas juger si l’illusion est meilleure

– le savoir (ou la vérité) n’est peut-être qu’une illusion, on ne peut choisir qu’entre deux illusions

-on ne peut pas préférer l’illusion qui finit toujours par se dissiper, on n’échappe pas au savoir qui dissipe l’illusion ( sauf problème de la mauvaise) OU même avec le savoir, elle ne se dissipe pas ( mauvaise foi, désir plus fort que la raison)

-le choix proposé est discutable aussi car toute illusion n’est pas réconfortante, et tout savoir n’est pas dérangeant

Plan 2

INTRO : 1.Préférer, c’est face à un choix, se déterminer pour une chose ou une personne parce qu’on la juge meilleure ou plus importante que l’autre ou que d’autres. On peut associer le meilleur à ce qui est le plus plaisant, lez plus agréable, en somme le plus désirable pour nous. Car on désire ce dont on manque et ce qu’on se représente comme promesse d’un plaisir futur. 2.Dans ce cas , l’illusion réconfortante semble pouvoir être immédiatement préférable au savoir qui dérange. Mieux vaut prendre ses désirs pour des réalités que se confronter à la réalité frustrante ou pauvre. 3. Mais choisir le meilleur, c’est aussi et surtout vouloir pour nous ce qui est bon, c’est d’ailleurs parce qu’on juge l’agréable, bon , qu’on le recherche. Or l’agréable n’est pas nécessairement bon, comme le montre Socrate dans le Gorgias de Platon, avec l’exemple d’un malade qui refusant l’amertume d’un médicament au nom de l’agréable risque la mort, alors qu’il aspire comme tout homme à rester en vie, qu’il veut recouvrer la santé. Certes la vérité peut être dérangeante, mais elle est peut-être ce qui s’accorde avec ce dont nous avons besoin en tant qu’être raisonnable et conscient, et puis fuir la réalité n’est pas peut-être pas la meilleure solution pour la changer, l’améliorer. 4. Aussi on peut se demander si on peut vraiment préférer l’illusion qui réconforte à la vérité qui dérange. 5. C’est donc du problème de savoir ce qui est le meilleur pour nous, entre la vérité et l’illusion et donc ce qui nous définit entre nos désirs et notre raison.6. Nous nous demanderons donc si une préférence pour l’illusion n’est pas possible, si pour autant l’illusion peut devenir un véritable objet de notre volonté et si,enfin, nous avons le droit de réduire le bon à l’agréable en tant qu’homme.

  I. Est-il possible de désirer l’illusion plutôt que le savoir ( ou la vérité)? OUI, l’illusion est agréable

( transition: le choix du meilleur ne se réduit pas au plus agréable, l’agréable désiré n’est pas forcément le bon voulu)

II. Est-il possible de vouloir l’illusion plutôt que le savoir ( ou la vérité)? NON, l’illusion n’est pas bonne: elle détourne de la réalité ( et fait qu’on s’en contente), elle est contraire à la raison ( esclavage du désir ou de l’ignorance), elle ne provoque qu’une joie superficielle et précaire.

III. En a-t-on le droit? NON ( mais l’homme est un être déraisonnable et le savoir engendre le besoin d’illusion)