Extrait 3 : critique du vitalisme et du libre-arbitre

7 juillet 2012 0 Par Caroline Sarroul

Présentation de l’extrait: même que celle du texte 2 jusqu’aux 2 problèmes

–        Dans cet extrait, Russell aborde donc le 2ème problème, celui du libre-arbitre, que Descartes avait sauvé en distinguant d’un côté l’âme et la volonté et de l’autre, le corps et ses mouvements mécaniques. Ce qui distingue l’homme de l’animal, c’est l’âme et la liberté qui y est associé qui permet de résister aux mouvements de nature. D’un côté Descartes soutenait un mécanisme ( matérialisme) concernant la matière et le vivant.

 A ce mécanisme, vont être opposés des arguments VITALISTES ( cf: force formatrice chez Kant ou idée que la vie n’est pas simplement un ensemble de processus chimiques, mais qu’il a autre chose d’irréductible à une explication scientifique ( mystère de la vie, miracle) ou une explication purement mécaniste ( force vitale, principe vital, le tout est plus grand que la somme de ses parties). C’est contre ce vitalisme de Descartes avait construit sa conception du vivant sur le modèle des animaux-machines ( à laquelle avait ramené cependant La metttie avec l’homme-machineen 1747), c’est contre ce vitalisme que la biologie ( = physiologie), s’est hissée au statut de science, d’où le modèle est la science physique, réduisant la nature à des phénomènes soumis à des lois, à de la matière.

La science, avec l’appui de la théorie de l’évolution , tend à ramener le vivant   à des explications « entièrement » chimiques et mécaniques ( on peut opposer à Russell, l’idée que l’évolution peut aussi faire apparaître des ruptures), l’humainvivant à un animal.

–  Selon Russell, de la même manière que l’on peut expliquer notre corps par le matérialisme, des causes chimico-physique, en psychologie, on peut expliquer nos volontés par des causes et le même principe de causalité, si… alors.

Pour ceux qui défendent le libre-arbitre, comme Descartes, si le corps est soumis dans ses mouvements au principe de causalité , ce n’est pas le cas du libre-arbitre de la volonté qui peut « résister » à des causes ou se déterminer sans cause [ce qui pose par ailleurs le problème de la relation entre le corps et l’âme: la glande pinéale comme siège principal de l’âme qui explique ses passions ( affections par le corps) et ses ordres ( contrôle du corps)].

–        C’est d’ailleurs dans cette résistance que se montrerait la liberté: la résistance aux passions.

La liberté est associée dès lors à la « raison », à la « conscience ». En effet on oppose traditionnellement le fait de répondre à ses élans et désirs ( qui dans l’opinion commune est liberté) , qu’on associe à un esclavage, à une servitude, à la liberté qui serait la capacité de se maîtriser, de se contrôler.

C’est pourquoi Russell voit dans cette conception de la liberté, comme maîtrise et autonomie ( obéissance à la raison, capacité de se donner à soi-même sa propre loi) une définition avantageuse pour les  Moralistes ou les  gouvernants. on peut faire ici le parallèle avec Nietzsche qui associe le libre-arbitre à un « tour de passe-passe des théologiens, leur permettant de tenir les hommes par la culpabilité et de leur imposer certaines valeurs)

–        Donc Russell se méfie de cette définition de la liberté et finit par remettre en question que nous soyons capable d’une volonté sans cause, sans passion, sans désir:

– il remet en question l’idée d’une volonté purement désintéressée et par là la morale ( il y a toujours un désir derrière la volonté de faire le bien: reconnaissance sociale, sympathie, empathie…)

– il souligne donc que  ce qui est à l’origine de l’acte moral – et donc de la résistance à un désir- c’est un autre désir, un désir vertueux qui a lui-même ses causes: glandes endoctrines, désir d’être reconnu ( Hegel), éducation

– il remet donc en question l’idée de libre-arbitre, de contingence

– il remet aussi en question la moralité de l’homme et les conditions posées par Kant et Hegel, les morales de l’intention pure

PB : on peut cependant s’interroger sur les dangers d’un matérialisme réductionniste ( voir cours sur la matière et l’esprit)