Bien que le principe de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes fut inscrit dans la loi française en 1971, les écarts de salaires selon le sexe sont une part importante des inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde du travail.
• En France, le salaire moyen mensuel des femmes est de 18,6% inférieure à celui des hommes ( tous niveaux confondus ), soit 17 820 euros pour les femmes contre 23 400 euros pour les hommes. Cet écart est plus prononcé chez les diplômés et les cadres, et dans le secteur privé que le public.
• Dans l’union Européenne en 2016, les femmes gagnent en moyenne 16% de moins que les hommes selon les chiffres de l’office Européen des statistiques Eurostat.
« Pour chaque euro gagné dans l’heure par un homme, une femme gagnait 84 centimes » résumait Eurostat lors de la sortie de ses chiffres.
Source : https://www.blog-emploi.com/chiffres-inegalites-h-f/
Une partie des écarts de salaire entre les femmes et les hommes provient de différence de caractéristiques liées:
– aux niveaux de qualification et au diplôme : les femmes se différencient des hommes dès lors qu’elles ont à faire des choix dans leur cursus scolaire. En effet, elles sont majoritaires dans les domaines de l’enseignement, du social, de la santé et de l’administratif; or elles sont loin de l’être dans le domaine de l’ingénierie, où elles reprennent seulement 28% des effectifs, et où de la recherche. De plus la part de femme parmi les étudiants en licence puis en master est élevée car elle atteint 57%. Cela s’inverse dès la fin de ce cycle car les femmes ne représentent plus que 48% des étudiants en doctorat.
– Au secteur d’activité : 88% des femmes travaillent dans le tertiaire contre 64% des hommes, où elles gagnent 27,5% de moins que les hommes et où les perspectives d’évolutions y sont plus faibles.
De plus les femmes sont sous représentées chez les cadres, elles ne représentent qu’un peu plus d’un tiers d’entre eux; et gagnent 21,8% de moins que les hommes. Les femmes sont aussi sur représentées chez les employées de bureaux et les employées de services, où elles représentent deux tiers des effectifs.
Au type d’emploi : Un tiers de l’écart salarial constaté entre les hommes et les femmes est dû au fait que 31% de la population active occupée féminine est à temps partiel, contre seulement 7% de la population active occupée masculine, sachant que les temps partiels sont moins bien payés de 17%.
De plus, les hommes bénéficient de beaucoup plus d’heures supplémentaires, mieux rémunérées et de plus de primes (astreintes, risques, pénibilité ) que les femmes, et lorsque ces dernières en bénéficient, elles sont inférieures de 37%.
Au contexte familiale : Les femmes interrompent plus souvent leur carrière afin de se consacrer à leur famille, comme par exemple lors de la maternité.
De plus certaines femmes ne veulent pas être carriéristes car cela est pour elle synonyme de délaissement envers leur famille. Elles ne répondent aux offres d’emploi seulement si elles correspondent à au moins 80% des critères contre 25% chez les hommes.
Ces inégalités de salaires ont des conséquences loin d’être négligeable. Outre le fait évident qu’elles pénalisent les finances des femmes puisqu’on considèrent que chaque année, elles travaillent sans être rémunérées en moyenne à partir du 2 novembre, elles renforcent aussi une certaines dépendance des femmes à leur conjoint qui a pendant longtemps définit leur place dans notre société. De plus, cela a un impact direct sur la retraite des femmes, elles y gagnent 26% de moins que les hommes ce qui les poussent donc à travailler plus longtemps.
Malgré la progression du niveau moyen d’éducation des femmes et l’interdiction de toute forme de discrimination envers les femmes la répartitions des femmes et des hommes sur le marché du travail évolue peu et c’est cet inégal accès à l’emploi qui est le principal facteur de la persistance des écarts de salaires entre les femmes et les hommes. Au delà de la législation, ce sont donc les comportements et les mentalités qui doivent encore évoluer.
