Les demoiselles des bords de la Seine, Gustave Courbet

Les demoiselles des bords de la Seine, est un large tableau peint par Gustave Courbet en 1857, qui a bousculé les règles de l’Art, et déclenché un scandale critique en étant exposé au Salon de 1857.

 

L’auteur

 

Gustave Courbet né à Ornans, une petite ville de Franche-Comté, en 1819 dans une famille aisée.

Sa vie artistique se résume en quatre périodes : sa jeunesse, sa période réaliste, sa période heureuse,

 

Sa jeunesse (1833 – 1848) :

Dès ses quatorze ans, il est sensibilisé à la peinture, mais lorsqu’il arrive à Paris il entreprend des études de droit. Heureusement, il quitte rapidement cette voie et s’intéresse à l’Art, et commence à peindre. Il copie les maîtres du Louvre comme Rembrandt, Hals, Rubens, le Caravage, Titien, etc. Il admire les deux maîtres romantiques Delacroix et Géricault, pour leurs représentations d’épisodes contemporains. Lors de cette période de sa vie (sa jeunesse), il se cherche encore et se représente d’une façon grandiloquente à travers plusieurs autoportraits: Le désespéré (1841), L’homme au chien noir (1842), L’homme à la ceinture de cuir (1845 – 1846). Il a néanmoins déjà l’ambition de vouloir laisser sa trace dans l’histoire de l’art, et remet en question la place du peintre et du spectateur dans une œuvre d’art.

 

L’arrivée du Réalisme (1848 – 1855) :

Courbet est rapidement remarqué et reconnu dans le monde de l’Art grâce à l’apparition d’une dizaine de ses toiles au Salon des Beaux-Arts. L’État lui achète Une après-dînée à Ornans(1849), mais provoque des scandales avec nombre de ses autres toiles. Il s’écarte des traditions et des conventions, il désire réformer la peinture d’histoire. L’apogée de cette période se situe avec L’atelier du peintre (1855). Il organise une exposition particulière qu’il nomme « pavillon du Réalisme ».

 

Ses années heureuses (1848 – 1855) :

Elles commencent avec Les demoiselles des bords de la Seine, grâce auxquelles il peut se créer un cercle d’amateurs et de défenseurs. Son abondante production se développe autour de thématiques diversifiées : scène de chasse, paysages, natures mortes florales. Mais, agitateur par nature, l’artiste attire à nouveau le scandale, avec Le retour de la conférence. Il est refusé au Salon.

 

Postérité :

Ses peintures de paysage font l’admiration de Cézanne et de Manet. Au cours des années 1860, Cézanne utilise le couteau à palette selon la technique de Courbet. Manet comme lui attire le scandale avec le déjeuner sur l’herbe (1863). Il influence nombre d’artistes et devient un maître du mouvement réaliste.

Il meurt le 31 Décembre 1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse.

 

 

L’œuvre

 

Description

L’œuvre se nomme Les demoiselles des bords de la Seine, c’est un tableau peint par Gustave Courbet en 1857. C’est une peinture à l’huile au format paysage, peinte sur une large toile de 1,74 mètres de hauteur et 2,06 mètres de longueur. On y voit au premier plan deux jeunes femmes allongées sur l’herbe parsemée de fleurs à l’ombre d’un arbre – vraisemblablement un chêne – au bord de l’eau. On voit derrière elles d’autres arbres (chênes également), ainsi que la continuité du fleuve (qui, selon le titre serait la Seine), et une petite barque amarrée sur le rivage. Le climat semble estival, le ciel bleu doté de quelques nuages se reflète sur l’eau. La première jeune femme est légèrement dénudée (elle porte un déshabillé), elle possède une robe d’un blanc albâtre à motifs, et a la tête reposant sur une étoffe. La seconde possède une robe d’un rouge garance, un large chapeau d’été, des gants ainsi qu’un bouquet de fleurs très variées. Un autre bouquet se trouve contre le tronc de l’arbre, moins coloré (teintes rouges et blanches). La touche de peinture est fine sur les personnages, mais on distingue assez clairement les traces de pinceaux effectuées par le peintre sur le fleuve, les nuages, et l’herbe au sol. La première femme regarde le spectateur, en ayant les yeux mi-clos, elle est somnolente, tandis que l’autre regarde vers la gauche au lointain, la tête appuyée sur sa main gauche. On remarque un chapeau d’homme, du tissu, et d’autres objets de toutes sortes dans la barque.

 

Analyse

On comprend que les deux jeunes femmes sont sûrement venues pour se rafraîchir et se désaltérer au bord de la Seine par ce temps chaud et estival. La scène est d’un Réalisme troublant : les traits et attitudes véritables et naturelles de ces dernières nous révèlent leur absence de pose lors de la création du tableau, ou plutôt de ses esquisses. Cette modernité du sujet sera reprise par les impressionnistes, une génération plus tard. La première jeune femme regarde le spectateur, l’observe, et cela met en évidence une des particularités des toiles de Courbet : le spectateur fait partie intégrante du tableau, il n’est pas extérieur à la scène, mais est absorbé en elle. Le peintre invite le spectateur à rentrer dans le tableau, il n’est d’ailleurs gêné par aucun obstacle, le bas de l’œuvre n’est que de l’herbe. Un jeu de regard s’installe entre lui et le ou les personnages, et ceux-ci lui répondent. Courbet nous pose ainsi les questions suivantes : « Que représente le spectateur face à l’œuvre ? », « Est-il réellement passif ? », « Finalement, le spectateur ne représenterait-il pas un personnage à part entière ? »

Le titre indique que les jeunes femmes sont des demoiselles, elles ne sont donc pas mariées. De plus le chapeau appartenant à un homme oublié dans la barque, ainsi que le déshabillé de la première demoiselle, tout ceci nous indique que Courbet essaie d’implicitement nous faire comprendre que les deux demoiselles sont des prostituées, et la première vient d’avoir une relation : elle semble fatiguée, alanguie, les yeux mi-clos, contrairement à la seconde qui est encore complètement habillée : chapeau, gants, etc.

 

Conclusion

 

Bien qu’ayant provoqué un véritable scandale par son ton cru et osé, Les demoiselles des bords de la Seine de Gustave Courbet reste un classique de l’art réaliste, un grand pas dans l’avancée de l’Art, car son paysage sera repris par les impressionnistes une génération suivante.

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