Chiisakobé

Chiisakobé de Minetarô Mochizuki, d’après Shûgarô Yamamoto, Le Lézard Noir, 2016-2017

Les frontières culturelles trouvent leurs limites entre les peuples. L’histoire en quatre tomes que raconte Minetarô Mochizuki en est une illustration. Cette adaptation du roman de Shûgorô Yamamoto (1903-1967) retrace en quatre volumes l’histoire de la reconstruction de l’entreprise d’architecture Daitomé suite à l’incendie d’un quartier de la banlieue de Tôkyô. Le fils Sigeji, architecte ayant effectué un tour du monde pour voir l’architecture se retrouve devoir reprendre l’entreprise de son père, suite à son décès dans le tragique incendie. Ce manga traite de la complexité des sentiments au Japon et des nombreux détails que l’on peut lire dans l’expression du visage pour essayer de comprendre les personnes.

Chiisakobé de Minetarô Mochizuki, d’après Shûgarô Yamamoto, Le Lézard Noir, 2016-2017

Ritsu, une jeune femme de vingt ans, s’installe dans la maison de Shigeji avec une bande d’orphelins, suite à l’incendie du quartier situé en marges de la ville. Shigeji est en deuil, mais il ne pourra dépasser cette épreuve que lorsqu’il aura achevé la reconstruction de l’entreprise familiale. Aussi, il accepte d’héberger les enfants rescapés car il éprouve des sentiments envers Ritsu mais évite de les montrer. Il en est de même pour Ritsu, dans ces relations subtiles et complexes que seuls les japonais peuvent avoir. Chacun épie l’autre et tire des conclusions à partir de petits détails. Petit à petit l’histoire avance et la reconstruction de l’entreprise d’architecture ne se fait pas sans heurt. Shigeji devra surmonter plusieurs obstacles. Pour ne pas mettre d’autres artisans dans l’embarras, Shigeji décide d’affronter seul l’adversité. Il parviendra à remonter la pente et dans une crise ultime, à avouer son amour pour Ritsu. Tout est lié : la découverte de l’architecture, le métier d’artisan architecte (maître-artisan spécialiste de charpente et de construction bois), la vie de famille, l’amour. Ce manga peut aussi être appréhendé comme un voyage initiatique à la recherche de ses propres limites et de celles des autres.

Grand jeu concours

Jardin japonais, Toulouse, avril 2009, © NJ

A destination des étudiants du séminaire Voir la Ville

Produire un texte illustré de deux images (horizontales 500 Ko chacune) portant sur un point particulier de la thématique développée durant le terrain d’enquête. Texte libre, style libre, etc. Le texte peut porter sur un point de méthode, une question épistémologique, une approche de la démarche, le développement d’une hypothèse, la mise en évidence d’un concept, etc.

Limite du texte à 3000 signes (espaces compris).

Le producteur du texte le plus original, le mieux rédigé, gagnera un exemplaire du dernier ouvrage de Colette Pétonnet Variation sur la Ville, éditions du CNRS 2018.

=> Envoyez-moi vos contributions avant le 30 janvier minuit (Greenwich)

Jean-Louis Siran nous a quitté

Jardin japonais, Toulouse, avril 2009, © NJ

C’est une formule lapidaire et bien euphémisée pour signifier que cet anthropologue vient de mourir, et qu’en ce début d’année, nous prendrons le temps de relire un de ses textes, lui qui a beaucoup travaillé sur la notion de marge.

Jean-Louis Siran a travaillé sur le périurbain, ce qu’il a appelé à l’époque de sa thèse les nouveaux villages. Son regard mérite une relecture à l’heure où on se penche sur les « captifs » du périurbain, ceux qui ont crié haut et fort qu’ils ne pouvaient plus vivre comme cela, tous les samedis de décembre. La question était peut-être déjà présente en 1980, date de de sa thèse, et sans doute aurait-il fallu lire ce texte et le comprendre.

Vers l’anthropologie est un texte plus récent qui reprend les notes de terrain qu’il effectua entre 1968 et 1974 en terre africaine. Elle nous donne un aperçu de l’homme et de ses espérances (ethnologiques ou anthropologiques). Ce texte est-il très lointain de la thèse de troisième cycle intitulée Nouveaux villages, nouvelles banlieue, dirigée par Louis-Vincent Thomas ? Rien de moins sûr. Voici une réflexion sur la notion de terrain. En conclusion, il écrit « Quand j’étais étudiant, nos professeurs nous enseignaient que l’ethnographie décrivait telle ou telle société, l’ethnologie opérant des synthèses régionales, et l’anthropologie les synthèses maximales. Mais non. L’ethnographie n’est qu’une méthode, un chemin, un mode de recueil des données. Et selon le mode de construction de ces données qu’on pratiquera, on sera ethnologue ou anthropologue. L’un est bien le contraire de l’autre : qu’on soit d’ici ou bien d’ailleurs, et où que l’on travaille, il faut choisir. »

Il est toujours intéressant pour soi d’écouter l’expérience de nos ainés. D’une part parce que cela évite de retomber dans les mêmes travers, et d’autre part, car l’expérience n’est pas reproductible, seulement communicable après coup. Notons aussi que Jean-Louis Siran fait figure de pionnier en matière d’étude du périurbain. Nous allons prévoir une séance autour de cet homme et de son travail.

 

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