Et voilà une première image de l’équipe du séminaire mercredi dernier lors de la « marche en ville ». Après cette balade, que peut-on se poser comme question ? Par exemple : que connaissons-nous de la ville ? De notre ville ou de la ville ? La ville vue comme une juxtaposition de quartiers, de morceaux de ville, mais qui font ville. Comment appréhender la ville dans ses aspects les plus retranchés, dans ses variations intimes ?
Il faut de l’expérience, du temps passé à observer, à regarder et à voir (ce qui n’est pas la même chose). Pour cela, on va s’équiper d’outils méthodologiques (on y viendra dans une quinzaine), et d’outils théoriques : le livre.
Une question qui peut paraître toute bête, mais qui, en fait, en dit long : comment choisir un livre ?
La dernière fois, j’ai parlé d’éditeur et l’on comprend assez rapidement que si un éditeur en vaut un autre, en revanche, son poids académique n’est pas le même. Mais cela peut paraître être une question secondaire au regard de l’auteur.
Lorsque l’on ne connaît pas son sujet, et que l’on a une idée très approximative de ce que l’on cherche, le premier réflexe est d’aller à la bibliothèque pour chercher un livre en rapport avec son sujet. Evidemment, il ne faut pas s’attendre trouver l’ouvrage qui va répondre à toutes les questions, mais il faudra plutôt chercher par petites touches.
Il peut exister des cas où l’étudiant croule littéralement sous les informations. Par exemple, dans le domaine de la ville intelligente, smart city, il existe de très nombreuses publications qui font que l’on a du mal à savoir lesquelles lire en premier. Dans ce cas précis, on peut commencer par lire toutes les dernières publications, et remonter à la source. Mais dans les cas les plus fréquents, on commencera par reprendre l’histoire du sujet à travers les premiers livres sur le sujet. On classera donc les textes par ordre chronologique.
L’auteur appartient à un champ scientifique, à un courant scientifique, à une chapelle idéologique, à un courant politique et religieux, à une classe sociale. Il a par conséquent beaucoup de raisons de vouloir influencer par son savoir et ses écrits. La neutralité n’existe pas et c’est en lisant un texte d’un auteur que chacun va se faire un point de vue sur l’argumentation et sur, finalement, l’auteur. De proche en proche, et grâce à la bibliographie que l’on trouve en fin d’ouvrage, on va pouvoir se construire sa propre bibliographie. Mais c’est finalement parce que l’on a beaucoup lu que l’on peut cerner véritablement un sujet.
Voyez que la difficulté se transforme, et qu’à partir de la question de savoir comment choisir un livre, on arrive à celle du choix de l’auteur. Et cela dans chaque discipline. Or, la richesse de l’enseignement de l’architecture tient à la diversité des disciplines convoquées : architecture, bien sûr, mais aussi sciences sociales (sociologie, géographie, ethnologie, démographie), sciences humaines (philosophie, histoire), sciences appliquées (résistances des matériaux, mathématiques, écologie, science des sports), sans oublier les arts plastiques.
Les enseignants sont là pour guider l’étudiant dans ses choix, mais c’est à lui, en définitives, de faire ses propres choix, qui contribueront à construire sa personne.