Les couilles sur la table et les gender studies

 

Dit comme ça crument, ça peut paraître un peu osé. Mais le titre est explicite et parle bien de ce rapport du genre que les sciences sociales classent dans les gender studies. Dans ses émissions, Victoire Tuaillon s’intéresse à la question du genre, ou plutôt du rapport entre les hommes et les femmes. Le genre, c’est autre chose que les hommes et les femmes car les sciences sociales ont montré qu’être un homme ou une femme relève d’une construction sociale. Et c’est à l’occasion du confinement que j’ai été écouter certains podcasts plus particulièrement axés sur la ville, comme celui du géographe Yves Raibaud venu parler des villes viriles.

Là, je recopie le texte que l’on trouve aussi sur le podcast.

« La façon dont nous investissons la rue, les bars ou les transports dépend beaucoup de notre genre. Qu’est-ce que ça veut dire, de grandir et de vivre comme un homme en ville ? Comment les choix d’urbanisme et d’architecture façonnent-ils les masculinités contemporaines ? Pourquoi les hommes se sentent autorisés à stationner dans l’espace urbain, et les femmes à seulement le traverser ? On discute du nom des rues, des skateparks, des statues avec le géographe Yves Raibaud, auteur de “La ville faite par et pour les hommes” (éditions Belin). »

Sur le podcast du blog de Victoire Tuaillon

Voilà un sujet qui devrait intéresser toutes et tous les architectes de ce séminaire, car elles ou ils auront affaire à ce genre de barrières, ou de frontières, ou de limites tout au long de leur carrière. Cela me conduit à relire un article un peu ancien (à l’échelle d’un étudiant) d’Alain Birh et Roland Pfefferkorn sur la domination masculine. « Comme les inégalités sociales, celles entre sexes se répètent et se cumulent : elles s’engendrent et se nourrissent mutuellement, en multipliant les avantages au profit des uns et les handicaps au détriment des autres ». Je recherchais un autre article dans les archives du Monde Diplomatique, mais je ne l’ai pas trouvé.

Les podcasts de Victoire Tuaillon sont assez singuliers, très vivants et crus dans leur manière d’aborder concrètement la problématique. Au départ, on se penche sur le nom des rues, « 94% des rues ont un nom de mec »…

Une série de podcasts (73 à ce jour) qui dépasse la question de la ville, mais qui aborde toujours la question du genre. Et dans ce contexte de confinement, ces émissions sont à écouter sans modération. Pour aller plus loin, on ira lire l’ouvrage d’Yves Raibaud, et peut-être aussi ceux de Didier Eribon.

 

 

=> Yves Raibaud, La ville faite par et pour les hommes, Paris : Belin, 2015

=> Victoire Tuaillon, Les couilles sur la table, Paris : Binge audio, 2019

 

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