Événement ! Variations sur la Ville

Voici un événement à l’approche de l’automne avec ce recueil de textes choisis de Collette Pétonnet.

Textes réunis par deux membres du LAU (Laboratoire d’anthropologie urbaine), Liliane Kuczynski et Daniel Terrolle, une unité particulière du CNRS puisque l’équipe avait été classée Unité Propre de Recherche, ce qui était assez rare aux débuts des années 1980, et Thierry Paquot, philosophe parisien.

Comme je n’ai pas encore reçu l’ouvrage, je ne peux en dire plus, sinon que ce corpus a nécessité près d’une année de travail, entre la reprise des textes, leur choix et l’écriture d’une introduction… Mais je compléterais ce billet. Il fait suite à l’hommage rendu à sa mémoire. On y trouvera forcément l’observation flottante, l’anonymat dans la ville, et quelques perles issues de son travail qui ont marqué l’ethnologie française et surtout l’ethnologie urbaine.

Journée d’étude du 17 octobre

Détail de l’affiche

 

Le Programme de la journée

L’atelier de réflexion sur la Ville partagée est une journée d’étude permettant de confronter des points de vue différents, des méthodes originales et des questionnements soumis à la controverse. Cette journée sera donc intéressante dans la mise en place du sujet de recherche, car l’étudiant pourra poser des questions directement en rapport avec sa thématique, ou par analogie, envisager une voie à laquelle il n’avait pas pensé. La richesse vient du collectif.

Paul en Argentine

L’immeuble d’en face, © Paul Peysson 2018

Paul nous envoie ce message d’Argentine.

« Lorsque j’ouvre la fenêtre de ma chambre, la première chose que je vois est ce bâtiment gris d’environ six niveaux. Ma chambre se situe au quatrième étage de mon bâtiment. A première vue, nous pouvons croire que le quartier ou je vis est un quartier dense constitué de bâtiments relativement haut qui évoquent presque une sensation d’étouffement.

Cependant, je vis dans le quartier de San Telmo à Buenos Aires, qui est ,par rapport au reste de la ville, un quartier constitué d’anciennes maisons coloniales ne dépassant pas deux niveaux. La particularité de ce quartier est justement l’hétérogénéité de ses bâtiments. Par exemple sur l’immeuble d’habitation qui se situe en face du mien, celui-ci est entouré de maisons coloniales ne dépassant pas deux étages. Ce qui fait que les tours qui composent San Telmo sont des édifices assez isolés les uns des autres venant ponctuer le quartier d’éléments verticaux.

La proximité de ces deux bâtiments fait que nous pouvons voir dans les logements d’en face. Cela crée un lien entre les habitants de ces deux immeubles. En effet, ce sont des personnes que nous pouvons voir souvent dans la journée. Ainsi cela devient une habitude de vivre avec ces personnes la. »

 

Enchanter la ville

Affiche des trois journées de performances des habitants et de la compagnie

La compagnie Les 198 os travaille sur le quartier d’Empalot depuis presque une dizaine d’années, à la faveur de la requalification du quartier.

Imaginons que la scène serait la ville, que la salle où sont assis les spectateurs serait l’intérieur d’un bus. Voilà une scène de théâtre qui se déplace avec les spectateurs. Mais quel est le sujet ? C’est la vie des gens, les histoires singulières que chacun est venu raconter au préalable dans le local du quartier général de la compagnie. Un questionnaire à la Proust et des réponses, parfois inattendues, qui feront le matériau de base pour une mise en scène à travers un parcours construit.

Derniers réglages place Ste-Germaine, Saint-Agne, © Noël Jouenne

Des entretiens sortent des « attributs » images de ce que l’on aurait voulu être, connaître, savoir, vivre…

Ces « attributs » sont reproduits en grandeur réelle et disposés ou plutôt présentés par leur « créateur ». Ils seront placés judicieusement sur le parcours qu’emprunte le bus. Une préparation minutieuse, longue et parfois entremêlée d’imprévus.

L’âne aux baskets, © Noël Jouenne

Il y a eu un accident avec l’âne au moment de le descendre et de le mettre en scène. Les rivets ont lâché et l’âne est tombé sur le sol. Pendant la répétition générale, les curieux venaient voir cet animal qui, de loin, faisait croire à un vrai. Avec des baskets, c’est plus surprenant. Il faut lui faire faire du sport. Comme habitant du quartier élargi, j’étais nommé pour remplacer la titulaire de cet attribut. Pendant les trois-quart d’heure d’attente, des nombreux enfants et quelques adultes sont venus se renseigner sur le pourquoi de cette présence. Un roumain qui habite en face est venu me voir après plusieurs hésitations et m’a dit qu’il croyait que c’était un vrai comme chez lui, en Roumanie. On dit « m?gar » me dit-il en caressant la photo de l’âne. Et « m?garit » pour une femelle. Il a traversé le rue et est reparti souriant chez lui. Quelques automobilistes se sont arrêtés soit pour photographier soit pour me saluer. Un vieil algérien s’est arrêté et m’a demandé ce que je faisais. Je lui ai dit que j’essayais d’apprendre le sport à cet âne vraiment bourrin. Il m’a répondu « comme toi ! » et a continué sa route. En situation de performance, il ne faut pas avoir peur du ridicule.

Derniers réglages et mise en place, © Noël Jouenne

Voilà un temps dans la ville qui mobilisa une quarantaine de participants pour trois représentations in vivo. Théâtre participatif, vivant, au cœur des quartiers, moment enchanteur, instant fragile qui vient déstabiliser les conventions, éveiller l’éclair de l’idée qu’il est possible de réaliser collectivement quelque chose pour enchanter la ville.

La dernière c’est ce soir !

D’après une idée originale de Virginie Baes et Hélène Olive. Les 198 os. 2018

La Ville inquiète / Colette Pétonnet

© Lawick Müller

Si Marcel Mauss (1872-1950) est considéré en France comme le père de l’ethnologie française, Colette Pétonnet (1929-2012) pourrait être considérée comme la mère de l’anthropologie urbaine. Avec Jacques Gutwirth (1926-2012), ils ont tout deux participé au développement de cette discipline dans la discipline qu’est l’ethnologie au sein du CNRS.

Le Laboratoire d’Anthropologie Urbaine a ainsi évolué pour se fondre aujourd’hui dans le IIAC-LAU. Son histoire est étroitement liée à celle de ces deux chercheurs. Voici ici un texte fondamental sur l’anonymat dans la ville, à lire absolument !

L’ethnologue Colette Pétonnet 1929-2012

On retrouvera tous les articles de Colette Pétonnet sur le site Hal-SHS, la base de données des textes en archives ouvertes du CNRS. On retrouvera ses principaux textes dans un recueil publié aux éditions du CNRS à venir prochainement.

Laurie expose les résultats de son année

Préparation de l’oral du 19 septembre, photo NJ

Derrière la vitre du côté de la terrasse, je prends cette photo qui immortalise la préparation de l’oral de Laurie. Le banc dans tous ses états nous a permis de voyager dans l’histoire de cette assise, et d’ouvrir vers des accents plus politiques et actuels dans la régulation du mobilier urbain des villes. Un grand merci à Laurie pour son exposé, et son assiduité tout au long du séminaire. Elle va pouvoir maintenant poursuivre son parcours vers une cinquième année qui sera couronnée par le PFE.

Pour l’occasion, Laurie avait convié plusieurs amies à la soutenir (soutenance), et nous avons pu profiter de cette belle salle toute la journée. Chose qui semble être remise en question. La semaine prochaine attendons-nous à nous réunir ailleurs…

Le campus de Jean Jaurès ex-Mirail, photo NJ

Retour sur la journée

Après la rituelle présentation des enseignants, nous avons commencé à faire un tour de table.

Le matin, quatre nouveaux étudiants sont venus se présenter et ont chacun abordé des questions en rapport avec leur thématique :

Marianne s’interroge sur les grands ensembles à différentes échelles, et semble s’orienter vers la maison individuelle ou l’habitat intermédiaire (pour des gens intermédiaires).

Océane s’interroge sur le rapport entre musique et ville, et peut-être « l’urbanisme sonique » (Xénakis ??), mais la question des refuges l’interroge aussi.

Mostafat lui aussi s’intéresse à la musique, et surtout à al pratique musicale en ville, ou dans les espaces urbains. Formelle, informelle, spontanée, la musique s’entend dans des aspects et des dimensions très vastes.

Quant à Romuald, il focalise sur les grands ensembles et surtout sur celui de Bagatelle. Nous entrevoyons un travail réflexif du fait de son histoire personnelle.

Un étudiant inscrit n’est pas venu, nous l’attendons avec impatience la semaine prochaine. Ce petit effectif cache nos huit étudiants en mobilité, et nos cinq redoublants qui ont été relativement présent l’après-midi.

Les nouveaux encore timides, photo NJ

La semaine prochaine, nos étudiants auront fouillé les bibliothèques et les bases de données (nous y reviendrons) pour construire une bibliographie à partir de leur thème (ou thématique), qu’ils affineront par la suite. L’idée est d’aller lire quelques titres, de récupérer quelques articles, de souligner quelques livres et ainsi d’élaborer un sujet. La musique en ville est un domaine en soit, il reste à savoir quoi chercher en particulier.

La semaine prochaine nous continuerons ces recherches, tout en allant fouiner à travers la ville (ou un morceau de ville) à la recherche des marges et des limites. Prévoyez un appareil photo ou un carnet de croquis. Nous chercherons certainement des endroits où la pratique musicale a lieu…

 

 

Mercredi c’est la rentrée du séminaire

Jardin Raymond VI, septembre 2018, photo NJ

Profitons de la ville et de ses ressources le temps d’un week-end, et dirigeons-nous vers la rentrée universitaire. Les étudiants ont fait leur pré-rentrée cette semaine, les enseignants la semaine précédente.

Pour information, mercredi nous aurons notre première séance salle C109 au LRA. Voilà à quoi cela ressemble.

Le château qui abrite le LRA, photo NJ

Le LRA c’est le Laboratoire de Recherche en Architecture qui dépend directement de l’ENSA de Toulouse. Pour des raisons historiques (AZF) les bureaux du LRA ont été transférés plusieurs fois depuis septembre 2001, et aujourd’hui ils sont situés dans ce château qui fait la fierté des enseignants de l’école. Alors pour le séminaire il était à mon avis important de prendre place dans le lieu de la recherche.

Le séminaire étant un lieu d’initiation à la recherche par la recherche, ce lieu nous conduira tout droit vers la réussite.

En musique de fond, je mets Ernest Chausson, trio pour piano, violon et violoncelle en sol mineur opus 3, écrit en 1881, mais joué 37 ans plus tard. J’expliquerai pourquoi ce choix mercredi.

Je souhaite d’ores et déjà la bienvenue à nos nouveaux étudiants pour une année riche, complexe et fructueuse.

Un passage entre deux murs où seul le vent court

Un passage Entre deux murs Où seul le vent court, santa fe, photo Marion H.

 

Marion vit en colocation avec Marine, d’où le concours de la plus belle fenêtre. A travers le monde, la colocation est un mode d’habiter que nous rencontrons de plus en plus. Dire qu’il va devenir le mode dominant est prématuré. Mais il n’y a pas que les étudiants qui vivent ainsi. C’est peut-être dû à ces échanges internationaux qui finissent par se transformer en mode d’habiter. Quoi qu’il en soit le partage de l’espace domestique permet l’échange et offre une expérience de vie en communauté.

« Mon nouveau lieu de vie est paisible. Il s’agit d’un quartier résidentiel, où de nombreuses familles occupent de petites maisons ainsi que des immeubles de petites tailles. A la tombée de la nuit, un rose pâle vient recouvrir les nombreux toit terrasse de la ville. Santa Fe est accueillante, beaucoup d’étudiants vivent ici. La maison où j’habite se compose de deux colocations. Nous sommes en rez-de-chaussée et n’avons pas d’espace extérieur pour s’aérer et profiter du soleil. Je partage ma chambre avec deux autres filles dont Marie qui vient aussi de l’ENSA Toulouse. Nous vivons avec des mexicains et un espagnol ce qui permet d’améliorer chaque jour notre langage. »

 

Marie à Santa Fe

Manque d’horizon et de profondeur, vue sur un mur, Santa Fe, photo Marie B.

« Je suis arrivée en Argentine il y a maintenant un peu plus d’un mois. Je suis restée une semaine à Buenos Aires, une ville immense mais qui se rapproche des grandes capitales occidentales tout de même. Ensuite avec Marion, nous avons été à Rosario pendant cinq jours, une ville plus abordable que Buenos Aires pour moi, plus facile de se repérer et de se déplacer. Puis nous avons continué notre chemin vers le Nord jusqu’à Santa Fe, la ville de notre échange. C’est une ville beaucoup moins attractive culturellement que les deux autres, c’est complètement different. Nous sentons bien plus le « rythme argentin », ville plus « typique », avec plusieurs quartiers bien distincts du plus pauvre à la « piétonnale » la rue piétonne « chic » de Santa Fe. Notre arrivée a été agitée à cause de nombreuses manifestations (avortement, la défense de l’université publique) et de nombreuses grèves, ce pourquoi nous n’avons pas eu l’opportunité d’assister à beaucoup de cours. »

Le trajet de Marie, 426 kilomètres à vol d’oiseau

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