Heures de Vie de classe

Arrivé en mai, il est parfois difficile de trouver à se renouveler pour l’heure de Vie de classe. En début d’année, il faudrait en Sixième une heure de Vie de classe une à deux fois par semaine. Mais maintenant, la lassitude guette. Il nous faut donc être vigilant, trouver des activités qui apportent quelque chose à nos élèves sans qu’ils ne se plaignent que, eux, ils ont Vie de classe alors que les autres sixièmes ne la font plus depuis quelques temps car « il n’y a plus rien à faire, plus rien à dire, de toute façon on sait tout. Et puis, on arrive à la fin de l’année, alors ça ne sert à rien. »

MERCI

Eh bien, c’est justement ce que je ne veux pas que mes élèves disent et que je ne veux pas qu’ils pensent, non plus. Je ne veux pas, non plus, les imaginer en permanence dehors le matin où il fera beau, car ils n’auront rien à faire !!! C’est mon côté mère poule qui croit qu’il y a toujours possibilité de faire quelque chose, de VIVRE quelque chose ensemble.

Donc, ce matin, il ne faisait pas beau, encore. Mais comme on le sait, quand on est enseignant, il est plus facile de faire cours par mauvais temps que lorsque les filles arrivent court vêtues et que les garçons entrent en classe encore tout transpirant d’avoir joué au Basketball. D’ailleurs, dans ce genre de situation, ce n’est pas de leur faute : « On ne va quand même pas venir en pull. » « Ce n’est pas de notre faute s’il faut chaud. Et les surveillants nous ont laissé le ballon jusqu’à la sonnerie. D’ailleurs est-ce que je pourrais aller boire ? J’ai trop soif. »

Du coup, j’étais trop contente : Vie de classe en M1 avec un temps gris, idéal pour leur faire le coup du feu de cheminée qui craque ! Souvenez-­vous de Cécile pour ses poésies qui avait créé une ambiance cosy. Ça a marché, ce matin. « Ooh, c’est classe ! » a dit Juliette en entrant dans la salle, « Il fait chaud, Madame ! », « Je peux me réchauffer les mains ? Ça fait du bien. » Et un autre de dire « Il fait trop chaud, Madame. » Là, c’est moi qui n’y étais plus : « Alors enlève ton manteau ! » « Non, mais c’est à cause du feu. » Et en plus le feu qui craque, je ne vous dis que cela.

Je n’ai pas pris la peine d’apporter des lumières mais j’avais très peu levé les volets et on y était. Avec les chaises mises en cercle, c’était chouette. Mais mes élèves se seraient bien tous tournés vers le feu quand même, pour finir de se réveiller. On s’est donc mis à philosopher (selon la méthode Lévine­ Agsas) ! Imaginez, une classe d’élèves de Sixième qui se mettent à parler en tant qu’apprentis citoyens. Le professeur est présent mais est juste le maître du temps. Il n’intervient pas, les élèves s’auto-gèrent.

Nous avons, enfin, les élèves ont réfléchi sur le bonheur. En voici quelques extraits :

­–  C’est être heureux quand on voit quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps.

– C’est grandir.

– C’est aller en anglais (non, non, je ne l’ai pas soudoyé !).

C’est aller voir des personnes qu’on aime.

– C’est savoir lire, écrire, aller à l’école, se faire de nouveaux amis.

– C’est prendre du plaisir à ce qu’on fait.

– C’est avoir connu la vie.

– C’est tout.

C’était très beau, je leur ai dit « Merci ».

A présent, il faut redescendre, quitter notre petit salon douillet. C’était bon.

PS1: Qu’on ne nous dise pas que les élèves ne font rien à l’école, qu’ils s’ennuient. Venez dans nos classes et vous verrez. Des jours comme ceux-à existent dans toutes les écoles, les collèges, les lycées, grâce aux enseignants mais aussi et avant tout ici aux élèves. Ce sont eux, la vie de nos établissements. Et il nous faut croire en eux.

PS2: Merci à vous tous pour vos chroniques qui me donnent encore plus envie de me renouveler. Merci pour les idées que vous donnez et pour la passion que vous transmettez quand les jours sont un peu plus moroses.

Une chronique de Kristen

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