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The Thought-Fox

Posted by on 11 juillet 2017

Poem read by author

 

THE THOUGHT-FOX

I imagine this midnight moment’s forest:
Something else is alive
Beside the clock’s loneliness
And this blank page where my fingers move.

Through the window I see no star:
Something more near
Though deeper within darkness
Is entering the loneliness:

Cold, delicately as the dark snow,
A fox’s nose touches twig, leaf;
Two eyes serve a movement, that now
And again now, and now, and now

Sets neat prints into the snow
Between trees, and warily a lame
Shadow lags by stump and in hollow
Of a body that is bold to come

Across clearings, an eye,
A widening deepening greenness,
Brilliantly, concentratedly,
Coming about its own business

Till, with a sudden sharp hot stink of fox
It enters the dark hole of the head.
The window is starless still; the clock ticks,
The page is printed.

 

Ted Hughes

 

PROPOSITION DE TRADUCTION NON LITTÉRALE pour mieux appréhender le sens du poème mais rappelez-vous que la traduction n’est pas le poème.

LE RENARD-ESPRIT

J’imagine la forêt de ce moment de minuit :
Quelque chose est là, qui respire
Tout près de la solitude de l’horloge
Et de cette page blanche où mes doigts courent

Pas une étoile à la fenêtre :
Quelque chose de plus proche
Quelque chose de plus enfoui dans les ténèbres
Vient pénétrer cette solitude :

Aussi froid, aussi délicat que la neige obscure,
Le museau d’un renard frôle la branche, la feuille ;
Deux yeux servent un mouvement, lequel ici
Et maintenant là, puis là, puis là

Imprime ses traces nettes sur la neige
Entre les arbres, et une ombre suit
Prudemment le long des souches
Ce corps qui a l’audace d’aller

Au hasard des clairières, dont l’œil
D’un vert agrandi, approfondi,
Occupé de ce qui le regarde,
Brille, se concentre

Puis, dans une soudaine puanteur puissante de renard
S’introduit dans la cavité obscure de la tête.
La fenêtre demeure sans étoiles ; l’horloge fait tic-tac,
La page est écrite.

Ted Hughes, « Le renard-esprit », Le Faucon dans la pluie in Poèmes, 1957-1994, Éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2009, pp. 17-18. Traduction de l’anglais par Valérie Rouzeau.

 

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