Habitants et habitat à Dakar : état des lieux

L’agence sénégalaise des statistiques  (ANSD) a publié en janvier 2013 une enquête sur le logement dans la région de Dakar.

Nous en avons extrait une sélection d’informations essentielles.

A) Taille et croissance

1) Dakar n’est pas une mégapole. Avec 2,5 millions d’habitants pour l’ensemble de l’agglomération, on est loin des masses humaines que représentent Lagos, Kinshasa ou Le Caire. (plus de 10 millions)

2) Macrocéphalie :  20% de la population pour 0,3% du territoire.

3) Une croissance rapide :  le nombre d’habitants a triplé sur les deux dernières décennies.

4) La croissance s’est surtout concentrée sur la banlieue : celle-ci représente aujourd’hui la moitié du total des logements de l’agglomération

 

B) Une ville miséreuse?

1) La place très marginale des bidonvilles.

Baraques : 1,2% du total des logements, banlieue comprise.

Les bidonvilles ont bel et bien existé mais ont progessivement disparu. Extrait :

Dakar-disparition-des-bidonvilles.jpg

2) Un habitat précaire?

– L’habitat classé en bas standing représente environ la moitié des logements.

– Le bas standing est relativement bien équipé en besoins élémentaires. (Environ 15% sans accès direct à l’eau potable, 7% sans électricité.)

 

3) Des habitants dans la précarité

– 70% des locataires logent dans une chambre (la cuisine, les toilettes et les WC sont pour la plupart partagés).

Extraits : « les locataires de chambres résident généralement dans des logements en mauvais état dans les quartiers de bas standing. Ils se trouvent souvent dans la banlieue et ont le niveau d’instruction du primaire ou ne sont pas instruits. Ils travaillent souvent dans le secteur informel et ont un revenu mensuel compris entre 50 000 FCFA et 200 000 FCFA. » (50000CFA -> environ 75 euros)

« Le parc de logements constitué principalement de chambres traduit ainsi un changement de structure qui affecte de plus en plus la famille sénégalaise au détriment de la famille élargie. »

– Le prix global des loyers a triplé depuis les années 90

– La cherté du logement affecte fortement le budget des ménages, en banlieue en particulier

loyer-dakar.jpg

Un chiffre à retenir : à Guediawaye (banlieue), hors haut standing, 60% des locataires ont de fréquents problèmes de paiement de loyer.

 

– La cherté des loyers « a conduit certains à s’orienter vers des logements inachevés ou situés dans des zones inondées à défaut de trouver un logement décent à leur portée. »

 

 

C) Une offre de logements marquée par la pénurie et la spéculation

– Sur un besoin estimé à 7000 logements neufs par an, seuls 1000 par an ont été construits durant les années 2000)

– 70% des logements neufs construits durant les années 2000 ont été vendus. Ceci montre bien une inédaquation de l’offre par rapport à la demande.

– Les quartiers de haut standing ont concentré la moitié des constructions des promoteurs.

Le déclin du logement social :

« Des entreprises publiques (SICAP, HLM, SCAT URBAM) ont été créées dans les années 1950 à 80 pour mettre en oeuvre la politique d’habitat en matière de production de logements et de terrains viabilisés à moindre coût…Le changement de vocation de ces sociétés a entraîné le renchérissement du prix de l’immobilier.

Par ailleurs, les promotteurs privés ont, pour la plupart, fait leur entrée durant la période 2000-2010. »

 

La défaillance des pouvoirs publics : « les mécanismes de fixation du loyer ne sont pas en phase avec ceux définis par la réglementation. Cela s’explique en partie par le manque de contrôle des structures étatiques »

 

 

Additif sur l’état du parc automobile à Dakar (fevrier 2013)

Le Centre de contrôle technique des véhicules automobiles (Cctva) a fait hier, à son siège, le bilan de ses activités. Sur près de 73 mille véhicules contrôlés entre le 11 juin 2012 et le 11 février 2013, les techniciens ont décelé des défaillances graves. 9398 véhicules présentent un défaut de freinage, 7172 cas ont des problèmes de direction alorsque 5408 voitures présentent un défaut d’éclairage.

Le Centre de contrôle technique des véhicules automobiles (Cctva) a livré hier son premier bilan à mi-parcours. Depuis le 11 juin 2012, date de démarrage de ses activités, jusqu’au 11 février2013, le centre a contrôlé près de 73 mille véhicules dont 15 754 qui ont subi une contre-visite.

Les résultats de ce contrôle technique qui, pour le moment, porte sur les freins, la direction et l’éclairage renseignent sur la vétusté du parc automobile à Dakar qui, à lui seul, concentre 226 mille véhicules sur les 356 mille au niveau national.