Pédagogie

Problématique fédératrice :

Après avoir travaillé sur la classe à Pac « l’artiste engagé », l’équipe pédagogique (Arts plastiques, éducation musicale, lettres et histoire-éducation civique) de la classe de 3ème 4 du Collège Honoré d’Urfé a décidé de renouveler l’expérience en même tant que son objet d’étude et fil rouge annuel, tout en ouvrant le projet aux collègues d’EPS et de langues (anglais).

Pour cette nouvelle année scolaire 2012-2013, notre choix s’est porté sur la thématique du spectaculaire et de la « spectacularisation » de la société contemporaine des XIXème-XXIème siècle. Héritier du « sensationnel », le spectaculaire semble un champ d’une richesse inépuisable où croiser nos disciplines, ancrer nos pratiques et stimuler l’attention d’élèves habitués à la « société du spectacle », mais aussi nourrir leur réflexion et affuter leur esprit critique, notamment dans la perspective de l’épreuve difficile que constitue pour eux l’histoire des arts.

Le football est devenu un spectacle médiatique

Spectaculaire ?

Le spectaculaire sera envisagé dans la multiplicité des ses formessituations spectaculaires telles que des représentations / mises en scène des pratiques sociales et politiques (jeux et compétitions, cérémonies, triomphes, processions, fêtes comme les feux d’artifices, autodafés, messe du « 20 heures », Unes des journaux…), des actes (crimes, exécutions publiques), des expositions (art in situ, installations… ) et des œuvres (l’exposition d’ « art dégénéré »…) ainsi que de ses effets — le grandiose et le grandiloquent, le monumental, le merveilleux et le miraculeux, l’inouï, le choquant, l’attirant et ce qui révulse.

Tout au long de l’année et ce dans les diverses disciplines, nous interrogerons le spectaculaire pour en déterminer les ressorts sensibles, les modalités de production comme d’action, ainsi que la place que tient le spectateur, jamais neutre. L’élève sera mis en situation de créateur de spectaculaire mais aussi de destinataire critique du spectaculaire.

Modalités d’action :

Le spectaculaire privilégie la vue – le spectaculum est ce que l’on voit et la racine de son équivalent slave est construite autour d’un verbe signifiant « regarder attentivement ». Cette classe à Pac s’articule donc principalement autour des arts du visuel – atelier de sérigraphie, participation à l’opération Collèges au Cinéma en collaboration avec le Cinéma le France, proposition d’accompagnement éducatif consacrée à l’analyse filmique qui reprend elle aussi le fil rouge du spectaculaire, sans toutefois délaisser les autres champs artistiques, notamment à travers l’(in-)ouïe, par exemple à travers plusieurs représentations musicales auxquelles assisteront nos élèves, à l’Auditorium de Lyon ou à l’Opéra-Théâtre de Saint-Étienne, comme chaque année depuis 2009.

Le spectaculaire nous a ainsi semblé approprié en classe de collège pour penser la fabrique des phénomènes culturels d’hier et d’aujourd’hui.

L’une des premières œuvres de Christo

Modalités d’organisation :

Ce projet s’organise autour de plusieurs « temps forts » durant l’année, ancrés dans des champs de référence artistiques et culturels différents.

  • Monumental !, étude de monuments, d’œuvres monumentales in situ, travail graphique autour du drapé, atelier sérigraphique (1er trimestre)

  • À la Une !, étude des mécanismes du spectaculaire dans la presse, dans l’audio-visuel, dans l’affiche (2ème trimestre)

  • Parade !, étude de « parades » célèbres, réalisation d’un spectacle mêlant cirque et arts plastiques (3ème trimestre)

 

Marc Chagall, La grande Parade, 1979

Production et utilisation des TICE :

Autour de chacun de ces « temps forts », la production d’une revue artistique électronique sera mise en place avec création d’un blog. Ce blog sera l’outil privilégié de la classe à PAC. Il permettra notamment un travail sur l’annonce des réalisations et des événements ainsi qu’une nécessaire réflexion sur les enjeux de la communication. Il permettra bien sûr de rendre compte des événements, de diffuser des traces photographiques, vidéos, sonores, écrites.

Ce blog permettra également la mise en perspective avec des œuvres-repères du champ culturel et amènera les élèves à mieux saisir les enjeux de l’histoire des arts. Peut-être le travail mené durant l’année et dont le blog sera la mémoire vivante pourra-t-il constituer un support pour l’épreuve d’histoire des arts du brevet.

 

Inscription au cœur du projet d’établissement :

La classe de troisième sera probablement constituée d’un certain nombre d’élèves dyslexiques, la professeure de français engagée dans le projet suivant régulièrement ces élèves ; cette classe à PAC permettra d’autant mieux d’atteindre l’objectif prioritaire du projet d’établissement d’une pédagogie de la réussite pour tous.

La cité scolaire d’Urfé offre au Lycée de nombreuses options artistiques ; cette classe à PAC serait en parfaite cohérence avec l’offre de formation locale et pourrait ainsi éveiller chez les élèves, de la classe bien sûr, mais également des autres classes de troisième par les échos qu’on espère, une réflexion approfondie quant à leur orientation.

L’interdisciplinarité au sein de la mise en place du nouvel enseignement de l’histoire des arts est inscrite en point 4. du projet d’établissement. Cette classe à PAC permettrait, outre l’ouverture culturelle, d’expérimenter des modalités à réinvestir par la suite.

Ainsi, au-delà même de l’acquisition de savoirs-faire spécifiques disciplinaires parfaitement en phase avec les programmes nationaux, ce projet permettra aux élèves d’acquérir des compétences fondamentales et transversales d’autonomie, responsabilité et prise d’initiative. L’articulation autour d’événements permettra au projet de s’inscrire dans la vie de l’établissement et ainsi de rejaillir sur l’ensemble de la communauté éducative. La production d’un outil de diffusion internet permettra également une inscription citoyenne au cœur de la vie de la cité, et la valorisation des actions éducatives au niveau local.

 

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