Moi, plus tard, je veux être chef d’établissement…

Cette fois, on se penche sur le métier de proviseur… Toute nouvelle dans la fonction, cette proviseure adjointe a bien voulu jouer le jeu de l’interview un peu décalée. Elle a pris du temps sur son temps pour nous faire découvrir sa vision de la fonction.

proviseure

Proviseure adjointe depuis le 4 septembre 2017.

 

Heureuse d’avoir choisi cette fonction et de l’assumer. C’était comme plonger dans le grand bain sans filet ; mais après avoir nagé à contre-courant, par-dessus les vagues et dans les creux, j’ai sorti la tête de l’eau et aujourd’hui, je nage.

 

C’est fou ! Une dimension spatio-temporelle autre : je mange à 16 h parfois, ou pas…

Exactement. J’arrive le matin à 7 h et ne repars jamais avant 19 h 30 hors période de conseils de classe ou CA, où, là, c’est plutôt 21 h… Je crois que c’est lié à cet établissement et au fonctionnement interne (réunions adjointes quotidiennes, réunions administratives deux fois par semaine, commissions de suivi ou encore absentéisme… Bref !)

 

Je ne regrette absolument pas mon poste de prof. Pourtant, j’ai adoré être prof d’EPS. J’en garde de merveilleux souvenirs. Une chose me manque, cependant, dans un lycée d’une telle envergure : le volet éducatif qui est plus prégnant en collège mais aussi le contact avec les élèves. 

 

Certains profs mais aussi les commandes ministérielles de dernière minute !

Dans certaines circonstances, il est parfois urgent d’attendre. Ce que j’ai appris au cours de ces quelques mois, c’est que la seule urgence en EPLE, c’est la sécurité. Concernant les profs, on croise davantage d’enseignants engagés, investis et passionnés que de profs qui manquent de sérieux. 

 

Certains élèves, mon boss mais aussi certaines personnes de la communauté éducative.  

 

La bienveillance, la confiance.

Je crois que tout le monde, quelle que soit la fonction qu’il occupe dans l’Éducation Nationale, est bienveillant. N’est-ce pas une des caractéristiques du service public ?

 

Les remerciements d’une famille.

J’ai toujours enseigné dans le souci de « ne laisser personne au bord du chemin ». Que ce soit en EPS ou comme professeure principale. Prendre en compte la diversité des élèves et surtout ceux à besoins spécifiques est un défi que je tente de relever aussi dans ma fonction de proviseure adjointe. Chargée des dossiers PAP, j’ai œuvré pour qu’une élève obtienne des aménagements d’examen (dossier qui avait été négligé par le PP…).

 

La disparition d’un jeune parti se suicider, mais aussi la démission d’une élève de terminale victime de harcèlement. Actuellement, le harcèlement est la pierre d’achoppement de l’école. Nous savons prendre en charge les élèves en situation de handicap, les allophones, ceux qui ont besoin de PAI, PAP, PPS ou autre, les élèves décrocheurs, ceux qui sont en situation de pauvreté, mais nous ne parvenons pas à enrayer le cercle du harcèlement, surtout quand les réseaux sociaux sont partie prenante de cette spirale « victime-harceleur-spectateurs ».

Vivons ensemble ! Marchons dans la même direction.

 

… Pour sa retraite méritée !

 

Je réfléchis… Pour les autres, ma prise de fonction s’est résumée à « Je suis malade » de Lama. Pour moi… je réfléchis encore…

 

Il n’y a pas de bons chefs sans bons profs, sans bons CPE, sans bons gestionnaires, sans bon personnel et sans élèves…

Et toc !

Une chronique de Tara Tata

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