L’avant-match

Enfin, c’est fait ! Tout est planifié, organisé, le CA a voté, les parents sont informés, les dossiers finalisés, le financement est assuré, l’intendant rassuré, les repas froids commandés, les autorisations délivrées, la société de bus réservée, l’infirmière consultée, les PAI vérifiés, les élèves motivés, les listes rédigées…. Ouf.

Quelle dépense de temps et d’énergie ! Mais enfin, tout est prêt.

Et pourtant, il reste parfois le plus dur… la sélection des collègues.

Car ces élèves, il faut bien les accompagner.

L’objectif est alors de constituer un groupe qui fonctionne.

Et l’on commence à se sentir l’âme d’un Didier Deschamps.

On rêve de reconstituer cette équipe, maintenant devenue légendaire, du précédent voyage, qui aurait bien mérité son étoile sur le tee-shirt. Car cette épopée fantastique est restée dans les mémoires et résonne encore dans les conversations de la salle des profs.

Oui mais voilà, les collègues ont muté, sont partis à la retraite, ou sont déjà pris ! Eh oui, il y a des stars que tout le monde s’arrache. Ces « Mbappé », d’autres ont été plus rapides que vous pour les recruter (réservés parfois des années à l’avance), ou ont simplement été plus convaincants.

Alors, le casting commence parmi ceux qui restent (la deuxième division quand on s’y prend vraiment trop tard).

La composition de l’équipe idéale

Le prof apprécié des élèves semble incontournable dans les rapports qu’il faudra entretenir au sein du groupe. C’est mieux pour « fluidifier les relations » avec les élèves et pour une bonne ambiance générale. Mais attention, « fluidifier », pas « liquéfier ».

On peut alors lui adjoindre un prof qui a de l’autorité, ça peut permettre de contrebalancer quand il y a un peu trop d’ambiance (et qu’on aimerait bien dormir un peu pendant ces 14 h de trajet en bus).

Un prof de sport, c’est pas mal aussi. Habitué à gérer les bobos, coacher les élèves qui sont parfois un peu trop à l’écoute de leur corps, il est précieux quand il y a des déplacements à pied et que c’est un peu physique.

Un prof de langue, pour les voyages linguistiques, est inévitable. Mais là pas de problème car, en général, c’est lui qui organise le voyage. Mais si vous êtes dans ce cas, il peut être intéressant d’avoir des collègues qui se débrouillent un peu à l’oral. Car le germaniste en Espagne, à part pour commander la bière et demander l’addition, n’est souvent pas d’un grand secours. Tout au plus pourra-t-il assurer sa propre survie (à condition qu’il y ait un bar pas loin).

Un prof plutôt cultivé peut être intéressant. Surtout quand le guide vous a « planté » et qu’il faut mener le groupe dans un musée d’Art contemporain spécialisé dans l’abstraction lyrique des années 50.

Astuce : Pour éviter ce genre de galère ; il suffit d’éviter de prévoir de telles visites.

Un prof qui sache lire une carte peut être utile. Spécialement quand le chauffeur est de la vieille école (« Non j’ai pas de GPS ! On faisait comment avant ? ») mais n’a pas trouvé nécessaire de préparer son itinéraire.

Un prof dégourdi, apte à gérer les imprévus du voyage. Il a obtenu sa certification « Mac Gyver » et pourra régler tous les problèmes techniques que, dans vos rêves les plus fous, vous n’aviez pas anticipés.

Un prof qui a obtenu son PSC1 (et en a fait la mise à jour récemment) pourra régler tous les problèmes de santé que, dans vos rêves les plus fous, vous n’aviez pas anticipés.

Remarque : Quand il faut utiliser le défibrillateur et que ce dernier est en panne, ces deux dernières catégories de profs peuvent être alors toutes deux nécessaires.

Un prof cool pour apaiser le stress inhérent à tout voyage scolaire, mais pas trop cool pour ne pas ajouter un stress supplémentaire.

Un ami : on part déjà avec les élèves alors faut quand même pas abuser.

Avec tous ces profs, il faudrait réserver un deuxième bus ! Le plus simple, certainement, est de choisir des collègues qui combinent ces qualités.

 

Mais constituer une équipe, c’est d’abord construire un groupe qui « fonctionne » bien et sur lequel on peut s’appuyer. Alors attention aux bons collègues de salle des profs qui parfois peuvent se révéler bien différents et bien décevants sur le terrain.

Pour ma part, cette année je pense avoir trouvé la solution pour ne supporter ni les élèves, ni les collègues : organiser tout le voyage… sans l’accompagner !!!

 

Une chronique de Damien Thomas (un prof qui a enfin compris que pour pouvoir partir en voyage, il fallait les organiser)

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