Quand le passé ressurgit
Je ne sais pas si c’est la grisaille matinale, ou bien ce mot retrouvé par hasard au fond de mon cartable, ou bien encore ce vieux trombinoscope écorné aux tréfonds d’un tiroir.
Toujours est-il que ce matin, me voilà d’humeur nostalgique.
Ce matin me reviennent à l’esprit tous ceux qui sont partis.
Les élèves bien sûr
Mais ils sont si nombreux !
Difficile de tous se les remémorer.
Pour certains, je les ai vus grandir et changer, à cet âge charnière où l’adolescent commence à devenir adulte.
Puis ils sont partis.
Mais ils reviennent parfois ! À l’occasion de portes ouvertes, d’un stage (d’anciens élèves mais de futurs collègues).
Parfois, c’est au hasard d’une rencontre impromptue, brève parenthèse dans le quotidien.
Les collègues aussi
On les a seulement côtoyés en salle des profs, ou bien nous avons partagé un projet ensemble, partagé un labo, parfois des sorties, des voyages, quelquefois des moments hors du cadre scolaire.
Et puis ils sont partis.
En cours d’année, pour ceux qui n’étaient là que pour un remplacement.
En fin d’année, pour ceux qui ont muté ou qui sont partis en retraite.
D’autres sont aussi partis trop tôt.
Certains reviennent parfois !
Au hasard d’une formation, d’un nouveau remplacement. D’autres donnent de leurs nouvelles au détour d’un mail, d’une carte, ou d’un pigeon voyageur (tout dépend de la génération).
Qu’importe, car au final, ils sont partis :
- trop vite quand on les appréciait !
- trop tard lorsqu’on avait moins d’affinités !
Ce matin, je ne sais toujours pas vraiment pourquoi, mais je me sens emporté par la nostalgie et j’ai envie de prendre un peu de temps pour partir, moi aussi, à la recherche de quelques-uns de ces visages.
Une chronique de Damien Thomas (avec un parti pris, mais pas prêt à partir)
