Ici !

En tout cas, moi, je suis là.

Pardonnez-moi mon intrusion dans votre début de semaine mais je suis un peu – beaucoup – dépitée de l’actualité anti-profs qui sévit en ce moment. (Si si, vous savez, cet article qui pointe du doigt les vilains profs qui ne veulent pas travailler, ou encore ce reportage de france 2 : « comment des milliers de profs n’ont pas assuré leurs cours pendant le confinement » )

Sherlock enquête

Alors c’est vrai que râler en salle des profs fait du bien, mais ce n’est pas ça qui fera évoluer les mentalités… Voilà donc quelques astuces dans la plus pure tradition cicéronienne pour vous aider à vous transformer en orateur hors pair et convaincre les non-profs de votre entourage que oui, vous avez bien bossé pendant le confinement !

Étape 1 : L’exorde, ou comment s’attirer la sympathie de l’auditeur

Cicéron est catégorique : flatter son public avec un bel exorde et une captatio benevolentiae en règle est la clé du succès. Vous pouvez par exemple commencer par plaindre a posteriori la situation de votre interlocuteur, avec deux ou trois commentaires sur le multitasking, et que, vraiment, ça n’a pas dû être évident de tout gérer à la fois.

Étape 2 : La narration, c’est-à-dire l’exposé des faits

Vous pouvez, au choix :
1) raconter votre propre vie d’ex prof-confiné(e), et celle, guère plus reluisante, de prof déconfiné(e) !
2) si vous avez envie de passer par le dessin, faire lire cette BD de La Prof Renarde qui raconte le quotidien de confinée d’une prof en région parisienne

Étape 3 : L’argumentation, à savoir la réfutation des arguments adverses !

C’est le moment de dégainer des articles qui ne défrayent pas la chronique, mais qui sont bien plus proches de la réalité…
– un article de « Check News » de Libération : « est-il vrai que 40% des professeurs ne sont pas revenus après le confinement« ?

– un article de Médiapart qui s’interroge sur les procédés utilisés par France 2 pour son reportage

– un article de LCI qui invite à nuancer les chiffres avancés par l’enquête de France 2

– un article d’un prof qui tient un blog qui répond au fameux article de Marie-Amélie Lombard-Lature de l’Opinion qui a mis le feu aux poudres (d’ailleurs ce prof écrit tous les jours sur son blog, vous pouvez donc lire la chronique d’un prof confiné qui enseigne en banlieue parisienne si vous vous allez plus loin dans l’immersion).

–  et sinon, (pour les réfractaires à la lecture) simple et efficace, une mini vidéo de 1.26 min faite par Arte à visionner ici !

Étape 4 : la digression, qui a pour but de distraire l’auditoire de le faire souffler un peu avant la conclusion…

C’est le moment de vous vanter un peu et de montrer un peu tous les trucs supers chouettes que vous avez fait avec vos élèves confinés : de la poésie, des cookies, des lectures-audio-qui-donnent-la-chair-de-poule, des défis-dessins … Allez-y à fond !

Étape 5 : la péroraison, la conclusion qui, selon notre cher Cicéron, doit s’adresser à l’intelligence de votre auditoire ! Soyez lyriques !

Mes chers compatriotes, je ne nie pas qu’il y a quelques profs qui n’ont pas joué le jeu par flemme – mais quelle entreprise peut se targuer d’avoir un taux de 100 % d’employés parfaitement investis ? J’invite simplement à un peu de nuance, et notamment à considérer, que, parmi ces « absents », il y avait peut-être tout simplement des gens malades ou qui devaient s’occuper de personnes fragiles.
Et comme je le répète à longueur de temps à mes élèves : vérifiez vos sources !

 

Et voilà ! Vous voilà prêt(e) à affronter le prochain déjeuner dominical avec Tonton Pascal qui trouve que, quand même, vous avez un peu trop de vacances, vous, les profs.

 

Une chronique de Cécile Thivolle-Cazat

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