La Bruyère.

Repères chronologiques

1645
Le 17 août, baptême en l’église Saint-Christophe de la Cité, à Paris, de Jean de La Bruyère, fils aîné de Louis de La Bruyère – contrôleur des rentes de la ville de Paris – et d’Élisabeth Hamonyn – fille d’un procureur au Châtelet. La date de naissance de Jean est inconnue.
1655-1665
Apprentissage du latin, du grec et de l’italien chez les Oratoriens, puis études de droit à Orléans (droit civil) et à Paris (droit canon). Inscription au barreau de Paris.
1666
Mort de son père. Jean laisse prendre à son frère Louis la succession de l’office paternel.
1671
La Bruyère vit en famille, moyennant une pension versée à sa mère.
1673
Achat d’une charge de trésorier de France au bureau des finances de Caen, qui confère l’anoblissement et un revenu confortable.
1674
La Bruyère prête serment à Caen. Ayant obtenu une dispense de résidence, il revient à Paris où il est en pension chez son frère Louis.
1680
Année probable de sa présentation à Bossuet par Antoine, le frère du prélat, et le jésuite Cordemoy.
1684
Sur la recommandation de Bossuet, La Bruyère devient le précepteur de Louis – duc de Bourbon alors âgé de seize ans, petit-fils du prince de Condé.
1685
Mort de la mère de La Bruyère, qui abandonne à son frère Louis sa part sur une terre du Vendômois. En juillet, l’élève de La Bruyère épouse Mlle de Nantes – fille légitimée de Louis XIV et de Mme de Montespan. Les jeunes « mariés » partagent ses leçons.
1686
Le 11 décembre, mort à Fontainebleau du Grand Condé. Le préceptorat achevé, La Bruyère est engagé comme secrétaire et bibliothécaire des Condé, avec une pension de 3 000 livres. Vente de la charge de trésorier au bureau des finances de Caen.
1687
Début de la querelle des anciens et des modernes, avec la lecture à l’Académie du poème Le Siècle de Louis le Grand par Charles Perrault. En octobre, le libraire Michallet obtient, pour l’édition des Caractères, un privilège royal – valable dix ans. La Bruyère surveille l’impression d’un album relatant les Honneurs funèbres rendus à la mémoire du prince de Condé, et celle de l’oraison funèbre dudit prince par Bourdaloue.
1688
Parution, sans nom d’auteur, des Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les caractères ou les mœurs de ce siècle. La même année, publication de la deuxième édition, puis de la troisième, sans additions ni modifications notables. La Bruyère abandonne ses droits afin de doter Mlle Michallet – la fille de son éditeur –, pour laquelle il s’est pris d’amitié.
1689
Quatrième édition des Caractères, avec trois cent cinquante « caractères » inédits.
1690
Cinquième édition – toujours sans nom d’auteur –, au sein de laquelle sont ajoutées cent cinquante-neuf nouvelles remarques.
1691
Sixième édition, avec soixante-quatorze remarques inédites. Le nom de La Bruyère apparaît pour la première fois dans le corps du texte (« De quelques usages »). Échec de sa candidature à l’Académie, malgré l’appui de Bussy.
1692
Septième édition des Caractères, avec soixante-seize nouvelles remarques.
1693
Élection de La Bruyère à l’Académie française. Le discours qu’il prononce le 15 juin à la réception déclenche une violente polémique, animée notamment par les « Normands » – Thomas Corneille et son neveu Fontenelle – qui inspirent un article virulent dans leMercure Galant.
1694
Huitième édition des Caractères, « revue, corrigée et augmentée ». Y sont notamment insérés quarante-sept remarques inédites, le discours de réception, et une préface dans laquelle La Bruyère se défend d’avoir caricaturé des personnes dans cet ouvrage.
1695
Mort du frère de La Bruyère, qui devient le tuteur de ses neveux et nièces. Il compose, peut-être à l’instigation de Bossuet, sesDialogues sur le quiétisme.
1696
Mort à Versailles de La Bruyère, terrassé par deux attaques successives d’apoplexie. Neuvième édition des Caractères, « revue et corrigée » par ses soins, mais non augmentée.
1698
Publication des Dialogues sur le quiétisme.

Alliés et adversaires de l’auteur

Bossuet (1627-1704)
Jacques-Bénigne Bossuet – précepteur du dauphin, puis évêque de Meaux de 1681 à sa mort – domine la fin du xviie siècle de sa stature intellectuelle et morale. Théologien, historien, philosophe, réputé pour son éloquence dans ses sermons et ses oraisons funèbres, c’est lui qui introduit La Bruyère chez les Condé. Après la polémique qui sévit entre les académiciens lors de la réception de La Bruyère, il apaise les esprits en organisant un dîner de réconciliation. Il est au premier rang du combat contre le quiétisme et fait condamner Les Maximes des saints de Fénelon. Il est peut-être l’inspirateur des Dialogues sur le quiétisme, dont on sait que La Bruyère donna une lecture en mai 1696 à Antoine Bossuet, son frère aîné.
Portrait de Bossuet réalisé par Hyacinthe Rigaud.
Portrait de Bossuet réalisé par Hyacinthe Rigaud.
Fontenelle (1657-1757)
Partisan des modernes dans la querelle des anciens et des modernes, Fontenelle passe pour le modèle de Cydias, le bel esprit, après la polémique du discours de réception de La Bruyère à l’Académie.
Ce portrait de Fontenelle, réalisé par Louis Galloche, a été inséré dans la huitième édition des Caractères en 1694.
Ce portrait de Fontenelle, réalisé par Louis Galloche, a été inséré dans la huitième édition des Caractères en 1694.

© Musée national du Château de Versailles.
« « Ascagne est statuaire, Hégion fondeur, Æchine foulon, et Cydias bel esprit, c’est sa profession. […] Cydias s’égale à Lucien et à Sénèque, se met au-dessus de Platon, de Virgile et de Théocrite ; et son flatteur a soin de le confirmer tous les matins dans cette opinion. Uni de goût et d’intérêt avec les contempteurs d’Homère, il attend paisiblement que les hommes détrompés lui préfèrent les poètes modernes : il se met en ce cas à la tête de ces derniers, et il sait à qui il adjuge la seconde place. C’est en un mot un composé du pédant et du précieux, fait pour être admiré de la bourgeoisie et de la province, en qui néanmoins on n’aperçoit rien de grand que l’opinion qu’il a de lui-même. » »
Extrait de « De la société et de la conversation » des Caractères écrits par La Bruyère.
La Bruyère est, avec La Rochefoucauld, le grand moraliste d’un siècle qui s’est penché plus qu’aucun autre sur les passions de l’âme. La Rochefoucauld appartenait à la plus haute noblesse du royaume. La Bruyère est un bourgeois de Paris qui descend de laboureurs ou de petits propriétaires du Perche. Il est doué. Il devient avocat et trésorier des Finances. Mais le manque d’ambition, l’amour surtout des lettres et de l’indépendance le font changer de voie.
Précepteur du Grand Dauphin, Bossuet qui le connaît, on ne sait trop comment, et qui l’apprécie, l’introduit chez les Condé. En 1684, il est choisi, à son tour, comme précepteur du petit-fils du Grand Condé. Prince du sang, héros de légende, vainqueur de Rocroi à vingt-deux ans, ami des lettres et des arts – Racine et Boileau sont ses familiers, Bossuet prononcera son oraison funèbre –, habitué à être obéi, Condé est violent et impérieux. Son fils, le duc d’Enghien, dont Saint-Simon tracera le portrait – on voit dans quel bouillon de culture est précipité La Bruyère –, fait régner autour de lui un climat de terreur. Le duc de Bourbon, son petit-fils, est un odieux crétin. Grâce à Dieu, il épouse, un an à peine plus tard, Mlle de Nantes – la fille de Louis XIV et de Mme de Montespan qui avaient trouvé le temps de faire ensemble huit enfants. L’année d’après, le Grand Condé meurt, le duc d’Enghien devient prince de Condé et l’élève de La Bruyère, duc d’Enghien à son tour, libère son précepteur de ses obligations.
Devenu bibliothécaire, La Bruyère reste attaché aux Condé avec le titre de gentilhomme de la maison de Monsieur le Duc. Une pension est attachée au titre, et surtout des logements à Chantilly, à Paris, à Versailles, qui lui fournissent des points de vue privilégiés sur la cour et les grands.
Sa grande œuvre se présente sous un titre modeste : Les Caractères de Théophraste, traduits du grec, avec les caractères ou les mœurs de ce siècleLes Caractères connaissent aussitôt un succès prodigieux. Les éditions se succèdent et on se les arrache. Qui, « on » ? Mais, selon la règle, ceux-là même dont il se moque et qu’il attaque avec vigueur.
Le fort de La Bruyère, tout le monde le sait, ce sont les portraits. Dans l’art du portrait, il est souverain. L’amateur de prunes, le snob, le dévot, l’avare, l’arriviste, le distrait, le précieux, le partisan du charabia, qui existent tous encore de notre temps, il les dépeint à merveille. « Je connais Mopse d’une visite qu’il m’a rendue sans me connaître ; il prie des gens qu’il ne connaît pas de le mener chez d’autres dont il n’est pas connu ; il écrit à des femmes qu’il ne connaît que de vue. » Nous connaissons tous des Mopse. Et voici Acis : « Que dites-vous ? Comment ? Je n’y suis pas ; vous plairait-il de recommencer ? J’y suis encore moins. Je devine enfin : vous voulez, Acis, me dire qu’il fait froid ; que ne disiez-vous : « Il fait froid » ? Vous voulez m’apprendre qu’il pleut ou qu’il neige ; dites : « Il pleut, il neige ». – Mais, répondez-vous, c’est bien uni et bien clair ; et d’ailleurs qui ne pourrait en dire autant ? – Qu’importe, Acis ? Est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ? »
Chacun sait que la littérature n’atteint l’universel qu’en s’enracinant dans le particulier. I. B. Singer se hausse à l’universel en dépeignant, en yiddish, le tout petit milieu des Juifs polonais de Lublin. Proust, en mettant en scène les duchesses du Faubourg Saint-Germain. De la même façon, passant de l’espace au temps, La Bruyère nous présente à la fois les courtisans de Versailles et l’homme universel. Il débouche sur l’universel en s’en tenant à son siècle et à son milieu.
« Son talent, note le bon vieux Taine, consiste principalement dans l’art d’attirer l’attention. Il ressemble à un homme qui voudrait arrêter les passants dans la rue, les saisirait au collet, leur ferait oublier leurs affaires et leurs plaisirs, les forcerait à regarder à leurs pieds, à voir ce qu’ils ne voyaient pas ou ne voulaient pas voir, et ne leur permettrait d’avancer qu’après avoir gravé l’objet d’une manière ineffaçable dans leur mémoire étonnée. » On n’oublie pas La Bruyère. Il ne se laisse pas oublier.
La Bruyère est un artiste parce que ce qui compte d’abord chez lui, c’est le style. Il est un classique, et peut-être le classique par excellence, parce qu’il travaille sans relâche sa langue et son style. « C’est un métier, nous dit-il, que de faire un livre, comme de faire une pendule. » Il n’y a pas de meilleure définition du classique.
Avec plus de force que Fénelon, avec plus d’art que Vauban, La Bruyère est aussi de ceux qui dénoncent, au cœur même du Grand Siècle, le sort qui est fait aux hommes. La Bruyère, en ce sens, n’est pas seulement un peintre ironique et un satiriste : il est le premier, avant Montesquieu et Voltaire, bien avant l’affaire Dreyfus, de nos intellectuels.
sources : http://www.ibibliotheque.fr/les-caracteres-jean-de-la-bruyere-lab_caracteres/le-mot-de-jean-d-ormesson/page1

Les Caractères de La Bruyère.

Page de titre de l'oeuvre Les Caractères parue en 1688 chez E. Michallet (Paris).

« « La Bruyère, qui aimait la lecture des anciens, eut un jour l’idée de traduire Théophraste, et il pensa à glisser à la suite et à la faveur de sa traduction quelques-unes de ses propres réflexions sur les mœurs modernes. Cette traduction de Théophraste n’était-elle pour lui qu’un prétexte, ou fut-elle vraiment l’occasion déterminante et le premier dessein principal ? On pencherait plutôt pour cette supposition moindre, en voyant la forme de l’édition dans laquelle parurent d’abord Les Caractères, et combien Théophraste y occupe une grande place. La Bruyère était très pénétré de cette idée, par laquelle il ouvre son premier chapitre, que tout est dit, et que l’on vient trop tard après plus de sept mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent. […] « On ne saurait en écrivant rencontrer le parfait, et, s’il se peut, surpasser les anciens, que par leur imitation. » Aux anciens, La Bruyère ajoute les habiles d’entre les modernes comme ayant enlevé à leurs successeurs tardifs le meilleur et le plus beau. C’est dans cette disposition qu’il commence à glaner, et chaque épi, chaque grain qu’il croit digne, il le range devant nous. La pensée du difficile, du mûr et du parfait l’occupe visiblement, et atteste avec gravité, dans chacune de ses paroles, l’heure solennelle du siècle où il écrit. Ce n’était plus l’heure des coups d’essai. Presque tous ceux qui avaient porté les grands coups vivaient. Molière était mort ; longtemps après Pascal, La Rochefoucauld avait disparu ; mais tous les autres restaient là, rangés. Quels noms ! quel auditoire auguste, consommé, déjà un peu sombre de front, et un peu silencieux ! Dans son discours à l’Académie, La Bruyère lui-même les a énumérés en face ; il les avait passés en revue dans ses veilles bien des fois auparavant. […] La Bruyère a tout prévu, et il ose. Il sait la mesure qu’il faut tenir et le point où il faut frapper. Modeste et sûr, il s’avance ; pas un effort en vain, pas un mot de perdu ! Du premier coup, sa place qui ne le cède à aucune autre est gagnée. Ceux qui, par une certaine disposition trop rare de l’esprit et du cœur, sont en état, comme il dit, de se livrer au plaisir que donne la perfection d’un ouvrage, ceux-là éprouvent une émotion, d’eux seuls concevable, en ouvrant la petite édition in-12, d’un seul volume, année 1688, de trois cent soixante pages, en fort gros caractères, desquelles Théophraste, avec le discours préliminaire, occupe cent quarante-neuf, et en songeant que, sauf les perfectionnements réels et nombreux que reçurent les éditions suivantes, tout La Bruyère est déjà là. Plus tard, à partir de la troisième édition, La Bruyère ajouta successivement et beaucoup à chacun de ses seize chapitres. Des pensées qu’il avait peut-être gardées en portefeuille dans sa première circonspection, des ridicules que son livre même fit lever devant lui, des originaux qui d’eux-mêmes se livrèrent, enrichirent et accomplirent de mille façons le chef-d’œuvre. La première édition renferme surtout incomparablement moins de portraits que les suivantes. L’excitation et l’irritation de la publicité les firent naître sous la plume de l’auteur, qui avait principalement songé d’abord à des réflexions et remarques morales, s’appuyant même à ce sujet du titre de Proverbes donné au livre de Salomon. Les Caractères ont singulièrement gagné aux additions ; mais on voit mieux quel fut le dessein naturel, l’origine simple du livre et, si j’ose dire, son accident heureux, dans cette première et plus courte forme. » »
Extrait des Portraits littéraires, I (édition 1862) écrits par Sainte Beuve.

La Bruyère, précurseur

« « Il était bientôt temps que le siècle finît : la pensée de dire autrement, de varier et de rajeunir la forme, a pu naître dans un grand esprit ; elle deviendra bientôt chez d’autres un tourment plein de saillies et d’étincelles. Les Lettres Persanes, si bien annoncées et préparées par La Bruyère, ne tarderont pas à marquer la seconde époque. La Bruyère n’a nul tourment encore et n’éclate pas, mais il est déjà en quête d’un agrément neuf et du trait. Sur ce point, il confine au xviiie siècle plus qu’aucun grand écrivain de son âge ; Vauvenargues, à quelques égards, est plus du xviie siècle que lui. Mais non… La Bruyère en est encore, pleinement, de son siècle incomparable, en ce qu’au milieu de tout ce travail contenu de nouveauté et de rajeunissement, il ne manque jamais, au fond, d’un certain goût simple. […] La Bruyère est plein de ces germes brillants. Il a déjà l’art (bien supérieur à celui des transitions qu’exigeait trop directement Boileau) de composer un livre, sans en avoir l’air, par une sorte de lien caché, mais qui reparaît, d’endroits en endroits, inattendu. On croit au premier coup d’œil n’avoir affaire qu’à des fragments rangés les uns après les autres, et l’on marche dans un savant dédale où le fil ne cesse pas. Chaque pensée se corrige, se développe, s’éclaire, par les environnantes. Puis l’imprévu s’en mêle à tout moment, et, dans ce jeu continuel d’entrées en matière et de sorties, on est plus d’une fois enlevé à de soudaines hauteurs que le discours continu ne permettrait pas […]. » »
Extrait des Portraits littéraires, I (édition 1862) écrits par Sainte Beuve.

Jugements sur l’œuvre

Bussy-Rabutin (1618-1693)
« Il est entré plus avant que Théophraste dans le cœur de l’homme, il y est même entré plus délicatement et par des expériences plus fines. Ce ne sont point des portraits de fantaisie qu’il nous a donnés, il a travaillé d’après nature, et il n’y a pas une décision sur laquelle il n’ait eu quelqu’un en vue. Pour moi, qui ai le malheur d’une longue expérience du monde, j’ai trouvé à tous les portraits qu’il m’a faits des ressemblances peut-être aussi justes que ses propres originaux, et je crois que, pour peu qu’on ait vécu, ceux qui liront son livre en pourront faire une galerie.
Au reste, Monsieur, je suis de votre avis sur la destinée de cet ouvrage, que, dès qu’il paraîtra, il plaira fort aux gens qui ont de l’esprit, mais qu’à la longue, il plaira encore davantage… » (Extrait de la lettre au marquis de Termes, écrite le 10 mars 1688.)
Pierre Bayle (1647-1706)
« Il y a un autre livre [que les Essais de Morale de Nicole] fort propre à donner de l’esprit aux jeunes gens et à leur raffiner le goût : ce sont Les Caractères de ce siècle, par feu M. de La Bruyère ; c’est un livre incomparable. » (Extrait de la lettre à M. de Naudis, écrite le 29 octobre 1696.)
Vigneul-Marville
« Je loue la bonne intention qu’il a eue de réformer les mœurs du siècle présent, en découvrant leur ridicule ; mais je ne saurais approuver qu’il cherche ce ridicule dans sa propre imagination, plutôt que dans nos mœurs mêmes ; et qu’outrant tout ce qu’il représente, il fasse des portraits de fantaisie et non des portraits d’après nature, comme le sujet le demande. » (Extrait des Mélanges d’histoire, et de littérature écrits en 1699.)
Pierre-Joseph Thoulier d’Olivet (1682-1768)
« Pourquoi Les Caractères de M. de La Bruyère, que nous avons vus si fort en vogue durant quinze ou vingt ans, commencent-ils à n’être plus si recherchés ? Prenons-nous-en, du moins en partie, à la malignité du cœur humain. Tant qu’on a cru voir dans ce livre les portraits des hommes vivants, on l’a dévoré pour se nourrir du triste plaisir que donne la satire personnelle. Mais à mesure que ces gens-là ont disparu, il a cessé de plaire si fort par la matière. Et peut-être aussi que la forme n’a pas suffi toute seule pour le sauver, quoiqu’il soit plein de tours admirables, et d’expressions heureuses qui n’étaient pas dans notre langue auparavant. » (Extrait de l’Histoire de l’Académie française publiée en 1729.)
Vauvenargues (1715-1747)
« Nous faisons trop peu d’attention à la perfection de ces fragments, qui contiennent souvent plus de matière que de longs discours, plus de proportion et plus d’art… La Bruyère a cru, ce me semble, qu’on ne pouvait peindre les hommes assez petits ; et il s’est bien plus attaché à relever leurs ridicules que leur force. » (Extrait des Fragments publiés en 1746.)
Voltaire (1694-1778)
« On peut compter parmi les productions d’un genre unique Les Caractères de La Bruyère. Il n’y avait pas chez les anciens plus d’exemples d’un tel ouvrage que du Télémaque. Un style rapide, concis, nerveux, des expressions pittoresques, un usage tout nouveau de la langue, mais qui n’en blesse pas les règles, frappèrent le public ; et les allusions qu’on y trouvait en foule achevèrent le succès. Quand La Bruyère montra son ouvrage manuscrit à M. de Malézieu, celui-ci lui dit : « Voilà de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs et beaucoup d’ennemis. » Ce livre baissa dans l’esprit des hommes quand une génération entière, attaquée dans l’ouvrage, fut passée. Cependant, comme il y a des choses de tous les temps et de tous les lieux, il est à croire qu’il ne sera jamais oublié. » (Extrait du Siècle de Louis XIV publié en 1751.)
Stendhal (1783-1842)
« La Bruyère, n’a aucune sensibilité. Dans l’histoire d’Émire, on croit entendre un vieillard qui, du haut d’une fenêtre, a observé deux amants dans un jardin… Il y a peu de comique, chez La Bruyère, la sécheresse le chasse. Peut-être ne nous paraîtrait-il pas sec, si notre goût n’était formé par Jean-Jacques Rousseau, et la lecture des romans. Nous sommes accoutumés à voir des observations mêlées avec un peu de sensibilité. » (Extrait de Du style publié en 1812.)
Julien Benda (1867-1956)
« Dans l’ordre littéraire, vous êtes pleinement de notre époque. Elle l’a d’ailleurs compris. Elle vous vénère comme écrivain vous tient pour un de ses dieux.
D’abord parce que vous avez fait un livre non composé, pur d’une idée maîtresse autour de quoi tout s’organise – un livre inorganique… Nos modernes se réclament de vous, dont l’œuvre est délibérément un cahier de notes, prises sans plan directeur, à l’occasion, pendant vingt ans. Et, en effet, vous êtes bien le père de nos impressionnistes, de nos stendhaliens, de nos nietzschéens, de nos gidiens, de tous nos miliciens de l’écriture sporadique, de tous nos officiants du penser pulsatile. Et ils voient juste en vous faisant gloire d’avoir eu le cœur de fonder le genre en pleine tyrannie cartésienne, en pleine superstition du penser ordonné… » (Extrait d’« À Jean de La Bruyère » publié dans La Revue de Paris le 1er janvier 1934.)
Sources : http://www.ibibliotheque.fr/les-caracteres-jean-de-la-bruyere-lab_caracteres/autour-de-l-oeuvre/page3

Victor Hugo

Présentation de l’auteur

« Victor Hugo était un fou qui se prenait pour Victor Hugo. » L’hommage mi-ironique mi-admiratif de Cocteau rend compte de l’évidence exprimée – également en demi-teinte – par Gide qui désigne le plus grand poète français dans ce mot fameux : « Victor Hugo, hélas ! » Son œuvre poétique est en effet immense : Hugo aurait écrit 153 837 vers (selon le Quid 2001) ! Comment ne ferait-il pas des jaloux, si l’on pense qu’il est aussi romancier et dramaturge à succès, critique, historien, et qu’il a même un talent reconnu de dessinateur… Moins « penseur » que Vigny, moins sensible que Lamartine, Hugo n’en incarne pas moins le romantisme de la première moitié de son siècle dans toutes ses dimensions : au théâtre avec Cromwell et Hernani, dans le roman avec Bug-Jargal et Notre-Dame de Paris, et en poésie avec six recueils, notamment Les Orientales. Dans la seconde moitié du xixe siècle, alors que s’affirme l’esthétique réaliste et naturaliste, Hugo continue de brandir l’étendard du romantisme depuis les rochers de son exil. Il produit alors ses œuvres poétiques les plus fortes : Les Châtiments, contenant des pièces d’un terrible réquisitoire contre Napoléon III ; Les Contemplations, dont la Réponse à un acte d’accusation qui dresse le bilan d’un demi-siècle de création poétique et des poèmes élégiaques dont le plus émouvant, « Demain, dès l’aube… » ; La Légende des siècles enfin, comprenant des pièces bibliques : Les Paysans au bord de la mer et Le Crapaud, dont la lecture atteste la constance de l’inspiration romantique.

Juliette Drouet, ou l’amour de toute une vie

En janvier 1832, Juliette Drouet, jeune actrice de vingt-six ans, accepte le rôle de la princesse Negroni dans Lucrèce Borgia – drame en prose de Victor Hugo. La période est difficile : Juliette risque la détention pour les dettes impayées d’un ex-ami pour lequel elle s’est engagée. La pièce connaît le succès, Juliette échappe à la prison. Après deux semaines de représentations commence entre elle et Victor Hugo une intense liaison amoureuse qui durera toute leur vie. Juliette écrira beaucoup – plus de 20 000 lettres – au cours de ces cinquante années. Et Victor Hugo lui répondra parfois. Surtout, il ne manquera jamais le rendez-vous épistolaire de leur « anniversaire » du 16 février.
« « Oui, ce livre contient ma vie et la tienne. En écrivant sur ce livre, il me semble que j’ajoute des heures sacrées à nos douces heures, et de l’éternité à notre existence. Dieu nous regarde d’un œil béni, je le sens. Vois comme il fait beau, on dirait que le soleil veut être des nôtres, et que notre humble fête d’ici-bas est une grande fête là-haut. Je le crois, si je me trompe, ce n’est pas dans le fond, car le fond est le vrai. Je t’aime est le grand mot. Dieu le dit à la création, la création le lui redit. Je t’aime, mon ange adoré. Commençons la cinquantième année sainte par ce mot divin : Je t’aime ! » »
Lettre adressée à Juliette Drouet et écrite par Victor Hugo le 16 février 1882.

Pierre Choderlos de Laclos.

Repères chronologiques

1741
Naissance à Amiens de Pierre-Ambroise-François, second fils de Jean-Ambroise Choderlos de Laclos et de Marie-Catherine Gallois.
1751
Installation de la famille à Paris dans le quartier du Marais.
1759
Entrée à l’école d’artillerie de la Fère dans l’Aisne.
1760
Élève au corps royal d’artillerie.
1761
Nomination au grade de sous-lieutenant.
1762
Affectation à la Brigade des Colonies, en garnison à La Rochelle, avec le grade de lieutenant en second.
1765
En garnison à Strasbourg, promotion de Choderlos de Laclos au grade de lieutenant en premier.
1767
Publication d’À Mademoiselle de Saint-S… dans l’Almanach des muses. Nomination au grade de sous-aide-major.
1770
Publication de L’Épître à Margot.
1773
Parution des Souvenirs, épître à Églé dans l’Almanach des muses.
1776
Publication d’une nouvelle version de L’Épître à Margot dans l’Almanach des muses.
1777
Promotion au grade de capitaine en second de sapeurs. Parution de L’Épître à la mort dans l’Almanach des muses. Le 19 juillet, unique représentation publique d’Ernestine, opéra-comique tiré du roman de Mme Riccoboni.
1778
Début du travail sur Les Liaisons dangereuses.
1781-1782
En 1781, achèvement des Liaisons dangereuses. Le 23 mars 1782, elles paraissent en quatre tomes chez l’éditeur Durand neveu, et rencontrent un grand succès. Début de la liaison de Choderlos de Laclos avec Marie-Soulange Duperré, fille d’un receveur trésorier de La Rochelle.
1783
Rédaction de l’essai Des femmes et de leur éducation.
1784
Naissance d’Étienne, fils de Choderlos de Laclos et de Marie-Soulange Duperré.
1786
Publication de la Lettre à MM. de l’Académie française sur l’éloge de Vauban – un pamphlet contre Vauban. Mariage de Choderlos de Laclos avec Marie-Soulange Duperré.
1787
Choderlos de Laclos fait parvenir au Journal de Paris un projet de numérotation des rues de Paris.
1788
Obtention d’un congé de l’armée pour devenir secrétaire des commandements du duc d’Orléans. Naissance de Catherine-Soulange.
1789
Rédaction des Instructions aux bailliages – préparation des cahiers de doléances – pour les apanages du duc d’Orléans.
1790
Rédaction de l’Exposé de la conduite de M. le duc d’Orléans dans la Révolution de France. Choderlos de Laclos fréquente le club des jacobins, et devient le rédacteur en chef du Journal des Amis de la Constitution.
1791
En juin, admission à la retraite de l’armée avec le grade de capitaine. En juillet, démission de la rédaction en chef du journal des jacobins.
1792
Choderlos de Laclos est nommé commissaire du pouvoir exécutif par Danton. Mort de sa fille Catherine-Soulange.
1793
Démission de l’armée.
1794
Choderlos de Laclos, emprisonné à la prison de Picpus, est menacé d’exécution pour ses liens avec Danton. Il est libéré le 1er décembre.
1795
Rédaction pour le Comité de salut public du mémoire De la guerre et de la paix, et d’un troisième essai non publié sur l’éducation des femmes. Naissance de Charles, second fils des Laclos.
1799
Réintégration dans l’armée comme général de brigade.
1800
Nomination au grade de général de brigade dans l’artillerie.
1802
Nomination en tant qu’inspecteur général d’artillerie.
1803
Décès de Choderlos de Laclos.
1804
Inhumation officielle dans l’île Saint-Paul au large de Tarente (Italie).

Le poète

Avant de devenir le célèbre auteur des Liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos a publié dans la presse des vers dont les jeux de l’amour sont l’inspiration principale, dans une tonalité souvent satirique. Telle est cette nouvelle version de l’Épître à Margot de 1770 publiée dans l’Almanach des Muses en 1776, qui a pour cible la Du Barry – maîtresse de Louis XV.
« Pourquoi craindrais-je de le dire ? C’est Margot qui fixe mon goût : Oui, Margot ! cela vous fait rire ? Que fait le nom ? la chose est tout. Margot n’a pas de la naissance Les titres vains et fastueux ; Ainsi que ses humbles aïeux, Elle est encor dans l’indigence ; Et pour l’esprit, quoique amoureux, S’il faut dire ce que j’en pense, À ses propos les plus heureux, Je préférerais son silence. Mais Margot a de si beaux yeux, Qu’un seul de ses regards vaut mieux Que fortune, esprit et naissance Quoi ! dans ce monde singulier, Triste jouet d’une chimère, Pour apprendre qui me doit plaire, Irai-je consulter d’Hozier ? Non, l’aimable enfant de Cythère Craint peu de se mésallier : Souvent pour l’amoureux mystère, Ce Dieu, dans ses goûts roturiers, Donne le pas à la Bergère Sur la Dame aux seize quartiers. […] »

Le jacobin

Choderlos de Laclos est rédacteur en chef du Journal des Amis de la Constitution de novembre 1790 à juillet 1791. Organe du club des jacobins, c’est un hebdomadaire qui rend compte de ses débats internes et des travaux de l’Assemblée nationale. Une partie du journal est réservée à la correspondance des sociétés affiliées. Les lettres sont triées par Choderlos de Laclos qui choisit les extraits à publier. Après la tentative de fuite de Louis XVI et son arrestation en juin 1791, la question la plus débattue est celle du sort à réserver au roi. Les jacobins proposent une pétition demandant sa destitution et son remplacement « par tous les moyens constitutionnels », formule que l’on attribue à Choderlos de Laclos, où l’on discerne son projet d’une régence du duc d’Orléans. Présentée au Champ-de-Mars, sur l’autel de la patrie, la pétition jacobine est retirée dès que le décret du 15 juillet innocentant le roi est connu. Une pétition plus radicale est alors lancée par les Cordeliers, réclamant le jugement de Louis XVI et « l’organisation d’un nouveau pouvoir exécutif ». L’Assemblée, effrayée par la montée de l’idée républicaine, décrète la loi martiale. Le 17 juillet, la garde nationale commandée par La Fayette disperse la foule dans le sang. Dans la crise, les jacobins se divisent ; un grand nombre d’entre eux se réunit au couvent des Feuillants, dont ils porteront le nom dans l’histoire politique de la Révolution. Ils prennent le contrôle du Journal des Amis de la Constitution. Choderlos de Laclos, toujours secrétaire du duc d’Orléans, abandonne la rédaction du Journal et se retire un temps du premier plan de la vie politique pour devenir simple militant de sa section de la commune de Paris, celle de la Butte-des-Moulins. Lors de l’insurrection du 10 août qui aboutit à la destitution de Louis XVI et à son arrestation, Choderlos de Laclos est l’un des commissaires représentant sa section auprès de la Commune. À la fin du mois, Danton, ministre de la justice, le fait nommer commissaire du conseil exécutif auprès du ministre de la Guerre. Après une traversée du désert qui n’aura duré qu’un an, Choderlos de Laclos fait donc son retour sur le devant de la scène politique et dans le domaine qui est le sien depuis toujours, la guerre.
Lettre écrite par Choderlos de Laclos à Mme Riccoboni en avril 1782.
Lettre écrite par Choderlos de Laclos à Mme Riccoboni en avril 1782.

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« C’est encore moi, Madame, et je crains bien que vous ne me trouviez importun. Mais le moyen de ne pas répondre à votre obligeante lettre ! de ne pas vous remercier de vos remerciements ! Enfin que vous dirais-je ? Cette correspondance peut cesser, et même je m’y attends : je sens que vous avez le droit de vous taire, et que je n’aurai pas celui de réclamer contre votre silence ; mais sans doute vous ne vous attendez pas que ce soit moi qui donne l’exemple ; ce sera bien assez de m’y conformer. J’ai appris depuis longtemps à supporter des privations, mais non pas à m’en imposer. Non, Madame, je ne vous ai point soupçonnée de la partialité d’un auteur : et qui pourrait vous en inspirer ? Que pourrait-on écrire qui détruisît jamais le charme de ces ouvrages délicieux, que vous seule nommez des bagatelles ; mais qu’on chérira toujours, tant qu’on sentira le prix des sentiments honnêtes délicatement exprimés ? Mais, dites-vous, vous êtes femme et Française ! Hé bien ! ces deux qualités ne m’effraient point. Je sens dans mon cœur tout ce qu’il faut pour ne pas redouter de tribunal. Peut-être ces mêmes Liaisons dangereuses, tant reprochées aujourd’hui par les femmes, sont une preuve assez forte que je me suis beaucoup occupé d’elles ; et comment s’en occuper et ne les aimer pas ? Que si j’en ai rencontré quelques-unes, jetées en quelque sorte hors de leur sexe par la dépravation et la méchanceté ; si, frappé du mal qu’elles faisaient, des maux qu’elles pouvaient faire, j’ai répandu l’alarme et dévoilé leurs coupables artifices ; qu’ai-je fait en cela, que servir les femmes honnêtes, et pourquoi me reprocheraient-elles d’avoir combattu l’ennemi qui faisait leur honte, et pouvait faire leur malheur ? […] »
Sources : http://www.ibibliotheque.fr/les-liaisons-dangereuses-choderlos-de-laclos-lac_liaisons/autour-de-l-auteur/page1

Histoire de Clarisse Harlove, Richardson, 1748.

Texte intégral au format PDF.

clarisse_harlove Richardson

Sujets Pondichéry 2014 ! ! !

Vous trouverez sur la page « annales », les sujets de Pondichéry. Ce sont ceux de cette année, cela peut faire un bon entraînement en vue du BAC !

Argumentation : questions sur l’homme + argumentation directe.

question de l’homme dans l’argumentation + argumentation directe

Entraînement dissertation

Même chose que pour le commentaire, voici des sujets de dissertation.

Surtout, passez du temps à analyser les mots clefs, prenez de la hauteur et essayez de trouver toutes les notions suggérées par le sujet. Faites appel à vos souvenirs, trouvez  rapidement quel type de plan correspond au sujet, des arguments et des exemples puis lisez le plan proposé afin de vérifier que vous étiez dans le sujet et  découvrir d’autres exemples.

LE ROMAN

dissertation roman personnages

LA POÉSIE

Dissertation poésie rimbaud

Dissertation poésie souffrance pauca meae

LE THÉÂTRE

Dissertation théâtre comédies

dissertation dom juan

Dissertation théâtre comédie rire

L’ARGUMENTATION

Dissertation argumentation apologue

Malherbe, « Sur la mort du fils de l’auteur »

malherbe mort fils

sonnet.

Entraînement commentaire

Voici quelques textes afin de vous entraîner au commentaire. Inutile de passer trop de temps sur chaque texte, le but étant de voir si vous avez rapidement, vu l’essentiel du texte, ce qui en fait sa spécificité.

N’oubliez pas de chercher la « définition » du texte, cela vous donnera des points de départ.

(GENRE / TYPE DE TEXTE / THÈME / REGISTRE / CARACTÉRISTIQUES FORMELLES / BUTS OU FONCTION)

LE ROMAN

Madame de La Fayette la lettre

hugo mort gavroche

Jean Giono un roi sans divertissement

Jean Giono le chant du monde

Camus la peste

LE THEATRE

IONESCO RHINOCEROS MONOLOGUE FINAL

Camus les justes

LA POÉSIE

Corneille, Stances à Marquise

Hugo fonctions du poète

commentaire Rimbaud, Vénus anadyomène

aloysius bertrand un rêve

eluard courage

ARGUMENTATION

La Fontaine, les deux coqs

Les Animaux malades de la peste la fontaine commentaire

les deux pigeons la fontaine

prière à Dieu, traité sur la tolérance, Voltaire