Lectures – Page 2

La Lune nue – Marie Sellier, Hélène Rajcak

Les habits de la Lune

La lune, semble-t-il, n’a pas toujours habillé la nuit de son éclat nébuleux. Cette histoire nous raconte comment, un jour (ou plutôt, une nuit), elle décide d’aller voir sa mère, la grande et vaporeuse Nébuleuse Voie Lactée, pour lui réclamer des vêtements. Seulement voilà, malgré tout le talent des petites ouvrières du ciel, les robes de la lune finissent toutes par craquer car cette dernière grossie, ou par tomber et disparaître car la lune rétrécie…

Vous l’aurez compris, on nous parle ici des phases de lune avec beaucoup de poésie et de belles illustrations aux couleurs de la nuit…

La Lune nue (2006), album (Bibliothèque des Primaires / Fiction Junior / JR. SEL)

Source de l’image : http://www.amazon.fr/dp/2351310284

Monsieur Tristan – Stéphanie Hoyos-Gomez

Quand fiction et réalité s’emmêlent (s’en mêlent !)

Coup de coeur pour ce charmant conte contemporain dont le héros n’est autre qu’un fabriquant d’histoires, un conteur solitaire qui vit avec les mots et voyage dans ses romans. Jusqu’au jour où il trouve l’inspiration pour un conte de fée. Seulement voilà, il ne s’attendait pas à ce que son récit qui devait raconter une grande histoire d’amour finisse aussi mal… Pourtant il s’était dit que les plus belles histoires d’amour naissent toujours des cas les plus désespérés.

Et lui, serait-ce un cas désespéré ? Son histoire à Monsieur Tristan, comment finira-t-elle ? Pour le faire sortir de chez lui et le faire vivre une aventure de la vraie vie, il va bien falloir que la fiction s’en mêle…

Une jolie plume pour ce joli conte tout en poésie, dont le court-métrage animé Paperman de Disney semble s’être inspiré.

Monsieur Tristan (2006), 40 pages, images de Sandrine Martin (Bibliothèque des Primaires / Fiction Junior / JR. HOY)

Source de l’image : http://www.decitre.fr/livres/monsieur-tristan-9782351310250.html

Où on va, papa ? – Jean-Louis Fournier

« Un enfant handicapé, c’est un miracle à l’envers »

Être le père d’un enfant handicapé, c’est tragique mais on se dit que ce sont des choses qui arrivent. Quand on apprend que son deuxième enfant est, lui aussi, handicapé, que faire quand on est parent ? Jean-Louis Fournier, lui, a décidé d’en rire. Est-ce le sort qui s’est acharné sur lui ? A-t-il été trop arrogant ? Ou malchanceux à la loterie génétique ? Des questions qu’il se pose mais dont il sait pertinemment qu’il n’aura jamais les réponses.

Alors bien sûr qu’il souffre. Il ne cesse d’énumérer toutes ces choses que ses oisillons ne feront jamais, toutes ces joies, ces musiques, ces tableaux, ces voyages dont ils ne feront jamais l’expérience ensemble.

Mais au coeur de ces doutes et de cette frustration, il trouve le courage de plaisanter. Plusieurs fois, le lecteur rit à gorge déployée, sans culpabilité. Plusieurs fois, aussi, l’auteur le mène au bord des larmes. Le livre oscille entre humour, dérision, et drame. Ce récit tragi-comique empreint d’une grande sincérité est l’un des textes les plus émouvants de toute la littérature.

C’est aussi le coup de coeur de notre cher professeur de chinois, Monsieur Han !

Où on va, papa ? (2008), témoignage, 154 pages (Bibliothèque Principale / Littérature / FOU)

Source de l’image : http://romansetlectures.canalblog.com/archives/2009/01/20/12130076.html

Princesse Princesse – Christophe Nicolas et Rémi Chaurand

Une princesse pas comme les autres

Difficile pour Princesse Princesse d’attendre Noël pour recevoir enfin les cadeaux dont elle rêve (à savoir une Gamegirl III, un vélo joli et un crayon en or). Il suffirait pourtant de devenir Reine pour voir tous ses souhaits exaucés. Tiens, ça tombe bien ! Le tout jeune pays de Transgitonie cherche des candidates pour le poste ! Hop ! Elle enfourche son poney Poney et la voilà partie !

Princesse Princesse a beau faire des bêtises et se montrer têtue comme toutes les petites filles de son âge, quand il s’agit d’obtenir ce qu’elle veut, elle s’applique et fait de son mieux pour mériter le titre de Reine. On lui apprend à chasser, à faire de la diplomatie, à danser, on lui interdit même de faire des crounchi-crounchi durant sa sieste ! Mais le grand chambellan a beau imposer un emploi du temps rigoureux, il ne va tout de même pas lui interdire de se faire enlever par le charmant Wolfgang dont elle est amoureuse.

Elle est donc prête à abandonner son titre durement acquis, son nouveau royaume et ses rêves de jouets, car elle a découvert que dans la vie, ce qui est vraiment bien, c’est de pouvoir faire ce qu’on aime sans avoir besoin de serviteurs serviables ni de grand chambellan.

Un conte amusant qui met un scène une princesse au caractère bien trempé, proactive, indépendante, et dans laquelle les petites filles se retrouveront sans doute.

Et avec des chapitres intitulés Pouêêêtttt !, Blaoum !, Roooonff, zuipps…, comment ne pas rigoler en lisant ses aventures royales !

Princesse PRINCESSE (2004), roman junior, 42 pages (Bibliothèque des Primaires / Fiction Junior / JR. CHA)

Source de l’image : http://www.amazon.fr/Princesse-princesse-R%C3%A9mi-Chaurand/dp/2203128127

Barberousse – Michel Tournier

Il était une fois… des petits contes qui racontaient de grandes histoires.

Kheir ed Dîn, ce farouche pirate aux vastes conquêtes, aimerait bien pouvoir guérir une certaine blessure d’enfance. Il a beau dissimuler la manifestation physique de ce stigmate sous un turban et une housse à barbe, celui-ci n’en ronge pas moins son amour-propre et lui ôte le courage d’affronter son propre portrait. Le sage Ahmed, portraitiste officiel et peintre du palais, peu satisfait de son esquisse, ira chercher un remède auprès d’une artiste improbable : une tisserande scandinave…

D’une plume aussi fine que l’esprit qui l’anime, Tournier cisèle ses récits autour de questionnements philosophiques qu’il met à la portée des plus jeunes lecteurs, tel le thème de l’identité, qui se construit par les actions certes, mais aussi par sa confrontation au regard des autres.

Barberousse (2003), nouvelles, 88 pages, (Bibliothèque principale / J Littérature Jeunesse / J TOU)

Source de l’image : http://www.babelio.com/livres/Tournier-Barberousse/8038

La pyramide des besoins humains – Caroline Solé

Fuguer pour remplir la vie des autres de son absence

Les ados se font une idée romantique de la fugue, promesse de liberté, d’affranchissement, d’indépendance. Le narrateur de notre histoire ne fait pas exception. Il se rêve desperado, galopant vers l’horizon et l’aventure. Sauf qu’une fois arrivé à Londres après avoir pris le premier train en partance, l’horizon se borne soudain à un renfoncement dans Berwick Street tandis que l’aventure consiste à récolter pièces et cartons pour pouvoir dormir au sec sur le trottoir. Point de liberté non plus dans les souvenirs qui l’assaillent la nuit et chassent le sommeil…

Dans un langage direct mais pas cru, Caroline Solé nous raconte la vie dans les rues, les liens qui s’y forgent, la solidarité des marginaux qui, n’ayant rien à perdre, ont les moyens de se montrer généreux. Comme le constate notre héros déchu, « savoir qu’une autre personne a vécu ou vit la même poisse, ça ouvre un trèfle à quatre feuilles dans le coeur. »

On se prend à imaginer un meilleur avenir pour Christopher, le narrateur, lorsque celui-ci franchit une après l’autre les étapes de la Pyramide, cette émission TV basée sur le concept de Maslow et dont les participants s’engagent à démontrer la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Celui qui n’a rien convainc, par sa franchise et un certain sens de l’ironie, qu’il a tout. Cependant, public et lecteurs verront leurs attentes déjouées jusqu’au bout.

La pyramide des besoins humains (2015), roman, 128 pages (Bibliothèque principale / Littérature / SOL)

Source de l’image : http://www.amazon.fr/pyramide-besoins-humains-Caroline-Sole/dp/2211221971

Mayo, Ketchup ou lait de soja – Gaia Guasti

Une histoire d’amitié qui transcende les régimes alimentaires

Si Élianor ne sent pas comme les autres, cela ne veut pas forcément dire qu’elle sent mauvais ! Mais ça, le narrateur n’ose pas le faire remarquer à voix haute.

Quand il comprend que c’est le régime de sa camarade qui est la cause de cette odeur inhabituelle, il pense avoir trouvé la solution : l’inviter à goûter chez lui pour qu’elle mange enfin des tartines au nutella et qu’elle se mette à sentir comme tout le monde. Il ne se doutait pas qu’Élianor n’a aucune intention d’abandonner ses graines et son lait de soja artisanal…

Et si c’était aux autres d’apprendre à l’accepter telle qu’elle est ?

Mayo, Ketchup ou lait de soja (2011), roman jeunesse, 126 pages. (Bibliothèque principale / J Littérature Jeunesse / J GUA) (Bibliothèque des primaires / Fiction / JR. GUA)

Il était une fois… un loup.

En classe de CP, cette année, on lit des histoires de loups ! Des loups, il y en a de tout poil. Des affamés, des aventuriers, des peureux, des qui s’ennuient, des qui partent en vacances, des qui n’aiment pas Noël… Entre toutes ces histoires, on a bien du mal à choisir celle que l’on préfère, parce que tous ces loups, malgré leur sombre fourrure, leurs oreilles pointues et leurs dents longues, nous font bien rire.

Comme Loulou par exemple, qui devient copain avec Tom le lapin. Comment est-ce possible ? Pour commencer, Loulou n’avait jamais mangé ni même vu de lapin de sa vie. Et Tom non plus ne connaissait pas la fameuse Peur-du-loup. Mais les deux copains peuvent-ils s’entendre dans un monde où les loups croquent les lapins ? Pour le savoir, il va falloir lire la fin de l’histoire…

Continuez l’exploration de l’univers de cet animal omniprésent dans la littérature pour enfant avec cette sélection d’albums et de livres jeunesse. (Quelques histoires de loups vous attendent en bibliothèque, sagement, sur une étagère…)

Source de l’image : http://www.gibertjoseph.com/loulou-152252.html

Du domaine des Murmures – Carole Martinez

Les confessions d’un spectre

Après des années au service des pèlerins, à écouter les aveux et alléger les cœurs lourds, c’est au tour d’Esclarmonde de solliciter auprès du lecteur que nous sommes une oreille attentive à qui confier ses secrets.

Cette jeune emmurée vivante, sainte malgré elle, nous parle de son temps, de son Dieu, des croyances qui animaient alors les hommes, des folies qu’ils commettaient au nom de leur foi, et des supplices qu’ils s’infligeaient (ou imposaient à ceux de leurs contemporains qui avaient fait vœux de rédemption pour ainsi racheter leurs fautes par procuration). Mais ce temps-là est-il vraiment révolu ?

Carole Martinez a un don : celui de ressusciter par les mots fantômes et fables d’autrefois.

Du domaine des Murmures, roman historique (Moyen-Âge), 225 pages, Prix Goncourt des lycéens 2011. (Bibliothèque principale / Littérature / MAR)

Source de l’image : http://www.pagedeslibraires.fr/livre-3173/du-domaine-des-murmures.html

Catégorie : Lectures