L’imprimerie au XVIIIe s.

 

L’imprimerie est un ensemble de techniques permettant la reproduction en grande quantité,
sur support matériel, d’écrits et d’illustrations, cela afin d’en permettre une distribution de masse.
Généralement, on utilise des supports plans et la matière la plus utilisée est le papier ou le textile.

Ces techniques forment ce que l’on appelle communément la chaîne graphique.
Elles vont de la composition des textes au façonnage (reliure, pliure, brochure…) en passant par le traitement des illustrations (photogravure), l’impression et la relecture.
L’expression « industries graphiques » est apparue après la Seconde Guerre mondiale pour remplacer le terme « imprimerie », trop général.

Johannes Gutenberg, inventeur de la presse mécanique à caractère alphabétique mobile métallique à partir de 1450.

En France, le premier livre est imprimé en 1470, à Paris, au collège de la Sorbonne, grâce à Jean Heynlin et Guillaume Fichet. Le premier livre imprimé en langue française est La Légende dorée de Jacques de Voragine, par Barthélemy Buyer à Lyon, en 1476.

L’imprimerie est à nouveau fortement influencée lors de l’invention de l’imprimerie rotative,
puis de la lithographie à la fin du XVIIIe siècle. La fin du XIXe siècle est quant à elle marquée par l’invention de l’offset.

 

Lithographie (~1796)

La lithographie est un procédé chimique d’impression. Il se base sur la répulsion entre l’eau et les matières grasses. Le matériel premier est la pierre de calcaire. Les grains de la pierre doivent être homogènes pour obtenir un bon travail.

Aussi, faut-il être bien attentif de ne pas appliquer de matière grasse sur la surface.
La pierre est ensuite polie en y ajoutant de l’eau et du savon. L’artiste dessine alors directement à l’encre ou au crayon sur la pierre. L’étape suivante est celle où la pierre est recouverte d’un procédé chimique qui fixe le dessin plus gras dans la pierre et augmente la porosité des grains non encrés. Pour finir, la pierre va dans la presse lithographique.

De l’eau est appliquée sur celle-ci. Les parties non exposées poreuses de la pierre acceptent l’eau ce qui fait que quand l’artiste applique l’encre sur la pierre, seulement les parties n’ayant pas accepté l’eau sont aptes à retenir l’encre et la reproduire sur la feuille. À noter que la pierre sera remplacée dû au coût et au poids par des plaques de zinc ou d’aluminium plus tard dans l’histoire.    Son inventeur est Alois Senefelder, un Allemand. Comme celui-ci ne trouvait pas d’éditeur pour ses œuvres, il utilisa la pierre pour s’éditer lui-même et découvrit une façon d’altérer la pierre à l’avantage de sa production d’œuvre.

La date de l’invention est 1796. Sa technique a beaucoup été utilisée à son début pour les partitions de musique puisque la typographie était incapable de produire ces partitions. Cette technique est populaire puisque contrairement aux techniques incorporant la gravure, la lithographie est facile à produire. Le dessin se fait de la même manière que sur une feuille.

 

Dans le royaume de France

Après s’être fait connaître en Allemagne et en Italie, cette étonnante découverte ne tarda pas à se propager en France ; la première imprimerie fut établie à la Sorbonne, à Paris, par trois Allemands, qu’on y fit venir pour pratiquer et enseigner cet art ; le premier ouvrage sorti de leurs presses rudimentaires, porte la date de Louis XII, François Ier, la plupart des rois de France d’ailleurs, protégèrent la typographie ; mais, jusqu’en 1789, aucun livre ne put être imprimé sans l’autorisation ou « Permis d’imprime » délivrée par les officiers royaux ; la liberté de la presse n’était pas encore créée.

L’Imprimerie apparut successivement à Lyon en 1472; à Angers en 1477; à Vienne en 1478; à Caen en 1480; à Rennes en 1484; à Rouen en 1487; à Orléans en 1490; à Nantes et à Tours en 1493; au Mans en 1529; à La Flèche en 1575; à Laval en 1651; et enfin à Château-Gontier en 1714 seulement.

En 1729, un arrêt de la Cour du Parlement de Paris faisait défense à toutes personnes de faire imprimer aucun arrêt, et à tous imprimeurs autres que ceux établis dans les villes sièges de parlements, d’en imprimer sans permission expresse.

C’était une première menace ; elle resta suspendue pendant dix ans, mais alors l’exécution fut décidée aux termes d’une ordonnance royale en date du 31 mars 1739. Les réductions furent considérables partout ; sur deux imprimeries, Laval en perdit une, et celle de Château-Gontier fut supprimée.

L’édition au XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle le livre imprimé devient un vecteur de la philosophie des Lumières. La production du livre imprimé est en forte progression, en France à l’époque de la Révolution 2000 titres sont imprimés chaque année. On se trouve face à l‘émergence de nouvelles catégories de livres: livres de science rendus plus accessibles au public et plus illustrés comme l’Histoire naturelle de Buffon, 38 volumes imprimés par l’Imprimerie Royale en 1749; le livre de voyage progresse rapidement, on assiste à un réel attrait pour les terres lointaines.
Le grand ouvrage du XVIIIe siècle reste l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert qui a recours à de nouvelles méthodes de commercialisation: affiches publicitaires, souscriptions, prospectus.

Le XVIIIe siècle voit aussi l’apparition de la bibliophilie et de grandes collections avec un art de la reliure qui brille particulièrement. L’apparence du livre se modifie : apparition des petits-formats, du format in-Octavo avec des notes en bas de page, le titre évolue également dans sa présentation et sa longueur. L’illustration est représentée par le burin ou l’eau-forte avec l’apparition de la couleur à la fin du siècle.

Des dynasties d’imprimeurs, libraires, relieurs, papetiers se créent comme celle des Didot qui marquent le monde de l’édition avec les éditions de classiques, Virgile, Racine et la Bible ainsi qu’avec un nouveau caractère, utilisant également la stéréotypie pour ses publications.

Charles-Joseph Panckoucke fonde également un empire éditorial, s’alliant avec des libraires et éditeurs étrangers. C’est l’époque où des nouveaux lieux de lecture se développent avec des bibliothèques, 18 à Paris à la veille de la Révolution, et surtout les cabinets de lecture. Les premières années de la Révolution apportent au livre et à la presse, très développés pendant tout le siècle, une liberté qui sera de courte durée.

Le nombre de livres publiés était certainement beaucoup plus important à la fin du XVIIIe siècle que dans les 30 ou 40 premières années. Ce qui semble certain, c’est que la proportion d’ouvrages illégaux est de plus en plus grande.

Illia, Antony, Mark

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