poésie

Je vous présente la multiplicateur 4

Séraphine, dans sa main,

Tient QUATRE fleurs du jardin

Qu’elle a cueillies à QUATRE pattes,

Quatre fois un, quatre,

Va au marché, choisit des truites,

Quatre fois deux, huit,

Qu’elle pose dans sa blouse

Quatre fois trois, douze,

Achète un panier de fraises,

Quatre fois quatre, seize,

Une bouteille de vin,

Quatre fois cinq, vingt,

Un cornet de belles dattes,

Quatre fois six, vingt-quatre,

Puis une douzaine d’huîtres,

Quatre fois sept, vingt-huit,

Puis un ananas juteux,

Quatre fois huit, trente-deux,

Enfin, des grappes de cassis,

Quatre fois neuf, trente-six

Pour la fête de sa tante,

Quatre fois dix, quarante.

Jean Tardieu

     

 

 

 

 

Epiphanie

Donc, Balthazar, Melchior et Gaspar, les Rois Mages,
Chargés de nefs d’argent, de vermeil et d’émaux
Et suivis d’un très long cortège de chameaux,
S’avancent, tels qu’ils sont dans les vieilles images.

De l’Orient lointain, ils portent leurs hommages
Aux pieds du fils de Dieu, né pour guérir les maux
Que souffrent ici-bas l’homme et les animaux ;
Un page noir soutient leurs robes à ramages.

Sur le seuil de l’étable où veille saint Joseph,
Ils ôtent humblement la couronne du chef
Pour saluer l’Enfant qui rit et les admire.

C’est ainsi qu’autrefois, sous Augustus Caesar,
Sont venus, présentant l’or, l’encens et la myrrhe,
Les Rois Mages Gaspar, Melchior et Balthazar.

vermeil
le seuil
l’Orient
la myrrhe… on en fait du parfum
l’encens
objet fait d’émaux
un cortège de chameaux

 

Joujoux

Ils regardent les pauvres gosses

le polichinelle à deux bosses

qui coûte cher

Les poupons en chaussons de laine

les bébés dont la porcelaine

paraît en chair

Ils comptent les ballons, les balles

par un clown jouant des cymbales

très étonnés

Et ce sont des heures d’extase

devant cette votre où s’écrase

leur petit nez

 

Ils en ont oublié qu’il gèle

Ils ne battent plus la semelle

Mais quelquefois

Leur souffle ayant terni la glace,

Pour mieux voir, ils essuient la place

Avec leurs doigts.

 

 

 

Lustucru de Pierre Gripari

Qui croyez-vous qui a conquis
La Gaule de nos ancêtres
Et l’a conté par écrit
En latin ? César peut-être ?
Non, c’est Lustucru !
Vous avez perdu !

Est-ce Clovis en colère
Qui a d’un coup fendu le front
Du soldat qui avait naguère
Cassé le vase de Soissons ?
Non, c’est Lustucru !
Vous avez perdu !

Qui a battu les Arabes
Aux environs de Poitiers
A grands coups d’épée, de sabre ?
Charles Martel, vous croyez ?
Non, c’est Lustucru !
Vous avez perdu !

Qui croyez-vous qui a bouté
Les Anglais hors de France
Et pour ça s’est fait brûler ?
Jeanne-d’Arc, hein ? Pas de chance !
Non, c’est Lustucru !
Vous avez perdu !

Qui a fait bâtir Versailles
Pour s’amuser nuit et jour
Et voulait qu’tout l’monde y aille ?
Louis Quatorze avec sa cour ?
Non, c’est Lustucru !
Vous avez perdu !

Qui a pris l’Europe entière
De Madrid jusqu’à Moscou
Et supprimé les frontières ?
Napoléon dites-vous ?
Non, c’est Lustucru !
Vous avez perdu !

La mère Michel à sa fenêtre
Crie qu’on a fauché son chat…
L’un de vous pourrait peut-être
Me dire qui a fait ce coup-là ?
Oui, c’est Lustucru !
Très bien répondu !

 

la vidéo de l’histoire

 

La cigale et la fourmi de Jean de La Fontaine

chantée par Grégoire 

 

Le jury, composé d’Elsa, de Maxime, d’Axel et de Clémence a sélectionné ces illustrations.

 

Bravo à leurs auteurs !