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Noël et sa petite histoire…

Vous n’imaginiez tout de même pas que j’allais laisser passer les fêtes de Noël sans vous gratifier d’un petit article ? Tout d’abord, il y a cette petite musique que vous pouvez découvrir en cliquant sur la bouton +, qui fera apparaître la touche lecture ci-dessus. Allez y, voilà… Maintenant, pour être totalement dans l’ambiance, allez donc vous préparer une tasse de chocolat chaud (avec un peu de cannelle, c’est meilleur). Allez y, je vous attends… C’est bon ? Parfait, plongez vos petits pieds dans ces jolis chaussons à tête de rennes – mais si, ceux que votre tante vous a offert l’an passé… qui ont fait rire tout le monde, sauf vous ! Et lancez vous dans la lecture de l’article ci-dessous :
Maintenant que votre liste a été envoyée (sinon, c’es trop tard, inutile de vous ruer dans la neige cette nuit), que le sapin est illuminé, il ne vous reste plus qu’à attendre que le Père Noël le 24 au soir ou bien le 25 au matin – tout dépend des rennes ! Mais pourquoi chaque année, avons nous cette chance de voir arriver ces beaux cadeaux  ?
Bien sûr, Noël est d’abord une fête chrétienne. Dés le Ve siècle, on pris l’habitude de célébrer le 25 décembre la naissance d’un certain Jésus de Nazareth, nommé Christ par ceux qui reconnaissent en lui le prophète attendu. Pourquoi le 25 ? Plusieurs pistes possibles mais la plus convaincante reste celle d’une fête païenne  appelée « naissance du soleil » qui correspondrait à la même date. Pourquoi la « naissance du soleil » ? Il ne vous a sans doute pas échappé que depuis le 21 décembre, les jours ont commencé à rallonger et, en cette fin du mois, c’est encore plus perceptible…
Mais tout cela n’explique pas les cadeaux… Tout simplement, offrir un cadeau, c’est tout d’abord une marque d’affection – même s’il ne s’agit que d’une boîte à camembert peinte et pas la dernière console 3D à la mode. D’ailleurs, l’orange est restée longtemps le seul cadeau des Noëls anciens et modestes. Traditionnellement, on offrait des fruits secs, noix, noisettes, ou des sucreries aux enfants modestes. L’orange était un fruit précieux, car exotique et rare. Aujourd’hui, on oublie que le geste compte plus que l’objet en lui-même… En tous les cas, on peut voir dans cette pratique le souvenir des cadeaux des Rois mages (Gaspard, Melchior et Balthazar) qui sont venus de l’étranger pour offrir des cadeaux au nouveau-né, Jésus. Bon, en même temps, côté cadeaux, ils ne se sont pas moqués de lui : de l’or, de l’encens et du parfum, rien que ça. Vu la côte de l’Or en ce moment, je ne suis pas contre – avis à la population !
Et le père Noël dans tout ça, d’où vient-il ? Alors là… C’est plus complexe ! Il aurait pour origine saint Nicolas, un homme réputé pour sa gentillesse et sa générosité, qui vivait en Turquie, il y a très longtemps. On raconte qu’il a fait beaucoup de miracles pour les enfants. En 1821, un pasteur américain, Clément Clarke MOORE écrivit un conte de NOËL pour ses enfants dans lequel un personnage sympathique apparaît, le Père Noël, dans son traîneau tiré par huit rennes. Il le fit dodu, jovial et souriant. Il remplaça la mitre du Saint Nicolas par un bonnet, sa crosse par un sucre d’orge et le débarrassa du Père Fouettard. Il ne lui restait plus qu’à remplacer l’âne par 8 rennes fringants, et voilà : le Père Noël était né ! Au fil des années, il prit du poids et troqua, en 1863, ses habits d’évêque contre un costume rouge avec fourrure blanche, rehaussé d’une large ceinture de cuir. C’est en 1931, que le père Noël prit finalement une toute nouvelle allure dans une image publicitaire, diffusée par la compagnie Coca-Cola. Grâce au talent artistique de Haddon SUNDBLOM, le père Noël avait désormais une stature humaine (le rendant ainsi plus convaincant et nettement plus accessible), un ventre rebondissant, une figurine sympathique, un air jovial. La longue robe rouge a été remplacée par un pantalon et une tunique. Pendant près de 35 ans, Coca-Cola diffusa ce portrait du père Noël dans la presse écrite et, ensuite, à la télévision partout dans le monde…
Joyeux Noël à tous et à toutes !
Pour en savoir plus :
– article « Noël expliqué aux enfants » par le site 1Jour1Actu
– article « l’histoire du Père Noël » par le site Histoire-fr.com
– article « les origines du Père Noël » par le site Joyeux Noël

Barack OBAMA : « Four more years »

Après plusieurs heures de suspense, le président sortant Barack Obama a annoncé sa victoire à l’élection présidentielle américaine en postant sur Twitter un bref message, « Four more years » (« encore quatre ans »), accompagné d’une photo où il enlace sa femme Michelle Obama. Cette photo a été retweetée près de 700.000 fois et partagée plus de 300.000 fois sur Facebook.

« C’est arrivé grâce à vous, merci », a-t-il ajouté dans un autre message, juste après l’annonce de sa victoire dans l’État absolument crucial de l’Ohio, dans le nord du pays, aux dépens de son adversaire républicain Mitt ROMNEY.

Barack OBAMA, 51 ans, élu en 2008 pour un premier mandat, va diriger le pays le plus puissant du monde pendant les quatre prochaines années, à l’issue d’un scrutin qui reflète une profonde division de l’opinion américaine. Les deux candidats avaient dramatisé l’enjeu dans un pays qui a du mal à se remettre de la plus grave crise économique depuis 1929 en proposant des solutions opposées sur le rôle que doit jouer l’État pour réduire une dette considérable et un chômage élevé.

En 2008, après l’euphorie de la victoire, beaucoup de commentateurs politiques avaient prévu une cruelle « gueule de bois« . Barack OBAMA lui même ne s’y était pas trompé en annonçant dés le soir de son élection « A l’heure où nous célébrons la victoire ce soir, nous savons que les défis de demain sont les plus importants de notre existence: deux guerres, une planète en péril, la plus grave crise financière depuis un siècle ». La tâche était colossale. Elle l’est toujours.

Jonathan CAPEHART écrivait ce matin dans le Washington post : « Obama n’était pas censé gagner cette élection. C’est du moins ce que l’Histoire suggérait. Aucun président ne l’avait emporté avec une situation économique aussi mauvaise. Aucun président ne l’avait emporté avec des électeurs aussi angoissés. Mais, fidèle à son habitude, Obama a défié l’Histoire« . C’est vrai que cette victoire est un quasi-miracle puisqu’aucun président, depuis la Seconde Guerre mondiale, n’a remporté un second mandat avec plus de 7,2 % de taux de chômage.

Pourquoi un tel pied-de-nez à l’histoire ? Sans doute parce que la crise de 2008 a frappé en premier les Etats-Unis et les a donc d’abord plus durement touchés, d’où une montée en flèche du nombre des sans-emploi. Sans doute aussi parce que les décisions économiques adoptées ont été très réactives. Tout cela a permis d’améliorer la situation de l’emploi et à Barack OBAMA de présenter un bilan satisfaisant où plus de 40% des promesses électorales ont été tenues. De plus, il a du affronter l’opposition acharnée d’un Parti républicain hostile avant même son arrivée à la Maison-Blanche.

Aujourd’hui, il a été réélu à l’issue de la campagne électorale la plus coûteuse de l’histoire des Etats-Unis face à Mitt ROMNEY. Ce dernier, ancien gouverneur du Massachusetts, a mené une campagne très dure pour son concurrent politique mais aussi parfois pour certains électeurs. Ainsi que l’a souligné l’éditorial du Washington Post du week-end dernier : « Au-delà de toutes ses volte-face, le candidat républicain est resté cohérent sur un point : son mépris pour les électeurs. […] Mitt Romney semble faire le pari que les Américains n’ont pas de mémoire, une certaine inaptitude à l’arithmétique et une incapacité générale à voir ce qui se passe en coulisses. » Hélas pour lui, les Américains ont de la mémoire…

Le président américain a obtenu mardi soir 303 grands électeurs –il lui en fallait 270 pour gagner– contre 206 à son adversaire. Au niveau national, il a emporté environ 50,2% des voix contre 48,3% à son rival. Depuis deux ans, quand il avait subi un revers aux élections à la moitié de son premier mandat, M. Obama déplorait que le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, ait affirmé que son premier objectif était de le faire battre à la présidentielle. M. Obama affirmait que sa victoire à la présidentielle sonnerait la fin de cet état d’esprit.

L’espoir fut de courte durée puisque dés mercredi, le président républicain de la Chambre John BOEHNER a une nouvelle fois exprimé une position de fermeté sur la fiscalité : « Une approche équilibrée n’est pas équilibrée si cela veut dire davantage d’impôts sur les PME qui sont la clé des futurs progrès de notre économie« . Il a néanmoins assuré que ses troupes étaient prêtes à travailler avec le président réélu. Bonne nouvelle, car la tâche est ardue !

Personne ne peut le nier :  malgré sa réélection, Barack OBAMA avait déçu l’espoir immense de 2008. S’il rempile pour quatre ans, ce sera la liesse en moins, mais les cicatrices et la lucidité en plus. Il y a quatre ans, on célébrait un événement historique : l’élection du premier président noir qui promettait de changer l’Amérique. Aujourd’hui, on réélit « moins un sauveur qu’un être humain avec des défauts et des vertus, des échecs et des succès« , résume E.J. DIONNE, grand chroniqueur au Washington post.

Il a hérité d’un pays plus divisé que jamais. Certes, il a rallié en masse les jeunes, les Noirs, les Hispaniques, l’électorat féminin et les États côtiers. Mais les électeurs blancs, les seniors et tout le centre de l’Amérique l’ont amèrement boudé. Il hérite aussi de nouveau d’un Congrès divisé, entre un Sénat démocrate et une Chambre des représentants républicaine, truffée de conservateurs purs et durs qui vont sans doute tout faire pour lui mettre des bâtons dans les roues.

À moins que la défaite n’entraîne un déclic salutaire et qu’ils se décident à coopérer. Selon Alvin FELZENBERG, professeur à l’université de Pennsylvanie, cela ne sera pas évident. Cette opposition récurrente du parti « perdant » est l’une des raisons qui le pousse à penser que le second mandat est souvent moins heureux que le premier. Woodrow Wilson, Richard Nixon, Bill Clinton et Georges W. Bush en ont fait l’amère expérience. Quant à Lincoln, il a été assassiné. Reagan est une exception. puisqu’il a bénéficié de la fin de la guerre froide.

Pourtant déchargé  de la contrainte d’un renouvellement de son mandat, Barack OBAMA pourrait se consacrer entièrement aux réformes. Mais la plupart des présidents qui ont lancé de grandes réformes l’ont fait lors de leur premier mandat, lorsqu’ils bénéficiaient de l’excitation de la nouveauté. Une fois réélu, un président a en fait très peu de temps pour faire des choses avant les élections législatives de mi-mandat. Et puis rapidement, de plus en plus de prétendants à sa succession vont apparaître dans son parti et dans le parti adverse. Difficile d’être serein dans ce contexte, et pourtant…

Barack OBAMA est assuré de passer à la postérité. Non pas comme le président qui a reçu le prix Nobel de la paix en menant deux guerres de front, mais comme l’homme qui a donné aux Américains la première assurance santé universelle.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=t3-sNqkxXWY[/youtube]

Pour aller plus loin :

– un article du site LePoint.fr : « États-Unis : Barack Obama, le miraculé » (08/11/2012)
– un article du site LePoint.fr : « Barack Obama fera-t-il mentir « la malédiction du second mandat » ? » (08/11/2012)
– un diaporama du site l’Internaute : « L’incroyable destin de Barack Obama »
– un article du site 20minutes.fr : « Nettement réélu, Obama au défi de la crise et d’un Congrès toujours divisé » (07/11/2012)
– un article du site challenges.fr : « Pourquoi le chômage n’a pas fait tomber Barack Obama » (07/11/2012)
– un article du Washington Post traduit sur le site de courrierinternational.fr : « Obama fait un pied de nez à l’Histoire » (07/11/2012)
– un retour sur la campagne de 2008 sur la section qui y est consacrée sur ce Blog
– un article du site lexpress.fr : « Obama, l’homme qui peut changer le monde » (05/11/2008)
– un article du site lexpress.fr : « Saint Barack décevra » (06/11/2008)

 

 

 

 

 

Henry Ford : la vie d’un visionnaire

Henry Ford est né à Dearborn dans le Michigan, aux États-Unis, le 30 juillet 1863. Aîné de six enfants, ses parents arrivèrent en Amérique en 1847 et montèrent une ferme dans le comté de Wayne. Déjà petit garçon, Henry s’intéressait beaucoup à la mécanique : à l’âge de 12 ans, il passait le plus clair de son temps dans un magasin de machine qu’il avait équipé lui-même. Ainsi, à 15 ans, il construisit son premier moteur à vapeur. Plus tard il devint apprenti mécanicien à Detroit et après avoir terminé son apprentissage en 1882, il passa une année à régler et à réparer les moteurs à vapeur de Westinghouse dans le sud du Michigan.

C’est le 16 juin 1903 que Ford aida à organiser la Ford Motor Company, capitalisée à 150 000 $, dont 28 000 de sa poche. Les premières voitures seront livrées le 23 juillet 1903. L’usine est installée dans une ancienne fabrique de fiacres de Détroit, elle connaît des débuts difficiles. Mais Henry Ford fourmille d’idées : en cinq ans, il crée dix-neuf modèles différents. L’entreprise importe du caoutchouc du Congo pour la fabrication de pneus et pièces de moteurs. Le succès vient en 1908 avec l’arrivée de la célèbre Ford T le 12 août 1908. Ce modèle sera vendu à plus de quinze millions d’exemplaires dans le monde. Le succès de la Ford T fut tel que la demande dépassera l’offre. Ford n’eut même pas besoin de faire de publicité de 1917 à 1923.

Pour produire la Ford T, Henry Ford dut mettre en place une nouvelle méthode de travail, appelée plus tard le « fordisme », inspirée directement du taylorisme, lui-même nommé O.S.T. (organisation scientifique du travail).Cette méthode se répandra rapidement au sein de l’ensemble des industries de transformation. Pour faire face à une relative saturation du marché résultant d’une diffusion très large de la Ford T, Henry Ford élabore le principe du renouvellement des versions pour ses automobiles. De nouvelles versions de la Ford T apparaissent, parfois avec des modifications mineures par rapport aux versions précédentes, afin que le marché soit régulièrement stimulé par cet effet de mode. Critiqué pour son importation de caoutchouc congolais (travaux forcés), Ford se tourne vers des productions brésiliennes et indonésiennes.

Le succès du Modèle T permet à Ford de s’agrandir considérablement aux États-Unis, mais également en Asie (1909), en Amérique du Sud, en Europe (1911) et en Australie (1925), de nouveaux sites de production et d’assemblage voient le jour. Ce développement fulgurant s’accompagne d’un système de rémunération unique pour l’époque : 5 dollars pour huit heures de travail par jour en 1914.

Henry Ford fut enfin l’un des premiers à considérer l’exportation comme un moyen important d’expansion commerciale. La participation du personnel aux bénéfices de l’entreprise et la vente à crédit pour permettre à chacun des employés d’acquérir une automobile lui sont aussi attribuées. Son entreprise sera ensuite reprise par son fils puis son petit-fils.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=aol4mXsjof4[/youtube]

Pour aller plus loin :

– une biographie orientée économie sur le site trader.finance.fr

– une vidéo originale sur le site Cyberhistoiregéo

– biographie complète sur Henry FORD sur le site jesuismort.com

– une page très complète sur sa vie et son entreprise sur Wikipedia

– une exposition (en anglais) lui a été consacrée par le Benson Ford Research Center

Sandy : histoire vraie, images fausses

«Dans un monde de tromperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire.»  Georges ORWELL.

Je viens de lire un article assez exceptionnel sur le site OWNI. C’est un média social européen qui cherche à offrir le meilleur de l’information et du débat sur l’évolution de la société numérique en France et en Europe, raconte et analyse l’impact d’Internet sur la société, les pouvoirs et les cultures.

Initialement publié sur son blog, Hyperbate, Jean-Noël LAFARGUE s’intéresse aux images qui circulent sur tous les réseaux sociaux depuis quelques jours au sujet de l’ouragan Sandy. Cette catastrophe climatique a déclenché une tempête d’images plus ou moins crédibles de l’évènement que Jean-Noël a su déchiffrer et expliquer. Grâce à lui, j’ai pris conscience – une fois de plus – que la vérité n’était pas forcément essentielle au « processus de restitution émotionnelle de l’instant ».

Je vous restitue ci-dessous l’essentiel de son article directement accessible sur son Blog :

 » L’ouragan Sandy, rapidement rebaptisé Frankenstorm, a atteint New York avant-hier, y causant aussitôt une dizaine de morts. Le quotidien Libération a alors publié un article titré Sandy touche terre et fait ses premières victimes, ce qui semble un peu léger, puisqu’avant d’atteindre la côte Est des États-Unis, le cyclone a tout de même fait au moins soixante-quinze morts dans les Caraïbes, dont cinquante sur la seule île d’Haïti1.

Le cliché ci-dessus à gauche, qui représente l’ouragan en train de menacer New York a été partagé plus d’un demi-million de fois sur Facebook. Beaucoup, y compris parmi ceux qui ont diffusé cette image, ont eu des doutes sur sa véracité, notamment puisqu’il anticipait sur les évènements. Vérification faite, il s’agissait bien d’un montage entre une vue classique de la statue de la liberté et une tempête de 2004 dans le Nebraska.

Cela m’a rappelé un cas sur lequel je suis tombé en préparant mon livre. Une agence d’images sérieuse proposait à la vente une photographie impressionnante censément prise à Haïti il y a deux ans, où l’on voyait des palmiers noyés par une vague géante [ci-dessous]. Jolie image, mais qui me posait un problème car il n’y a pas eu de tsunami en Haïti en 2010. Alors j’ai fait quelques recherches…

Vérification faite, la photographie en question s’avère être un recadrage et une colorisation d’un cliché pris à Hawaïi en 1946 par Rod Mason, un simple amateur qui se trouvait alors directement menacé par le tsunami Hilo, qui a causé en son temps la mort de cent soixante personnes. Un photographe indélicat avait vendu à l’agence cette image ancienne, qui ne lui appartenait pas, remixée en tant que photographie d’actualité récente.

Revenons à Sandy. Plusieurs montages faciles à identifier ont été réalisés en incrustant des titres d’actualité à des captures issues des films-catastrophe de Roland Emmerich : Independance Day (1996), The Day After Tomorrow (2004) et 2012 (2009), ou encore en utilisant des images du film coréen The Last Day (2009).

Parmi les images qui ont beaucoup circulé, on a aussi pu voir un certain nombre de photographies de requins circulant dans les villes inondées. Je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup de requins aussi haut qu’à New York à la fin du mois d’octobre, ces animaux n’aimant pas les eaux froides, mais l’idée du requin qui se balade dans le jardin est délicieusement effrayante.

Parmi les images très populaires, il y a aussi eu celle de ce restaurant McDonald’s inondé :

…Il s’agit en fait d’un photogramme extrait d’un film réalisé en 2009 par les artistes danoisSuperflex et intitulé Flooded McDonald’s, c’est à dire littéralement McDonald’s inondé.

Toutes ces images, déjà factices ou sorties de leur contexte ont assez rapidement suscité des parodies, bien sûr.

L’image ci-dessus à gauche cumule diverses menaces de cinéma : Godzilla, le requin géant desdents de la mer ou de Shark attack, des soucoupes volantes, le marshmallow man du filmGhostbusters. On retrouve aussi Godzilla derrière la statue de Neptune de Virginia Beach.

Dès que l’on parle de catastrophe à New York, comment se retenir de penser au cinéma ? Le problème s’était déjà posé le 11 septembre 2001. Nous avons vu cette ville si souvent détruite :Godzilla (1998), La guerre des mondes (2005), Cloverfield (2008), Avengers (2012),…

Parmi les images de reportage qui ont été produite par des photographes professionnels pour des médias d’information, on en trouve beaucoup qui elles aussi semblent s’adresser à notre imaginaire de cinéphile plus qu’autre chose :

Composition soignée, éclairage dramatique, couleurs étudiées, ces photos sont belles avant d’être informatives, et ont sans doute été retouchées dans ce but.

Quant aux photos d’amateurs, elles sont encore plus troublantes, car beaucoup ont envoyé sur Facebook ou Twitter des témoignages parfois dramatiques de ce qu’ils voyaient, mais modifiés par les filtres fantaisistes d’Instagram :

Ces images prises avec des téléphones portables se voient donc appliquer des couleurs rétro, passées, ou d’autres effets censés rappeler la photographie argentique.

Finalement, les seules images qui semblent un tant soit peu objectives, ce sont celles qui sont prises par des caméras de surveillance ou des webcams :

Je ne suis pas sûr qu’il rimerait à quelque chose de faire des statistiques pour le vérifier, mais il semble que la très grande majorité des images que nous recevions de l’ouragan Sandy et de ses effets sur la côte Est des États-Unis, une histoire “vraie”, soient des images “fausses”, c’est-à-dire qui s’écartent sciemment de l’illusion du témoignage objectif : montages, retouches, images d’archives, images d’actualité ayant l’apparence de photos d’archives, pastiches, images extraites de films. Et il n’est pas forcément question de tromperie, puisque c’est le public, par les réseaux sociaux, qui sélectionne les images qui circulent, qui les diffuse et, parfois, qui les crée.

C’est le public aussi qui effectue des enquêtes sur les images et qui fait ensuite circuler en pagaille des démentis (parfois douteux ou incomplets) pour signaler que telle image est ancienne et que telle autre est falsifiée. Le public n’est pas forcément désorienté, pas dupe de la confusion, il y participe sciemment, peut-être suivant l’adage italien « se non è vero è bene trovato  » (si ce n’est pas vrai, c’est bien trouvé).

La question n’est donc peut-être pas de chercher à transmettre une vérité sur ce qui se passe à New York, mais juste de répondre à un évènement par des images et donc, par un imaginaire. « 


Article publié à l’origine sur le blog de Jean-Noël LAFARGUE, Hyperbate.

La place de l’option HG au Bac S

Vous avez choisi de consacrer du temps à préparer l’option Histoire-Géographie au Bac S et je vous en félicite. Au moment de remplir votre inscription aux différentes épreuves du baccalauréat, certains se posent des questions quant au statut de cette nouvelle option. Voici quelques informations transmises par le Rectorat et confirmée par M. Corenflos.

Pour être très simple, l’option HG au Bac est considérée comme une option traditionnelle, au même titre que musique, EPS, etc. Ni plus, ni moins. Si elle est la seule, elle est à mettre ne option 1. Logique…

Il convient ensuite de revenir sur le statut de la l’Euro car une certaine confusion régnait chez certains. Soyons clair : la section Euro n’est pas une option au sens « administratif » du terme. Elle permet d’obtenir une « mention » portée sur le diplôme. Malgré cela, l’épreuve orale de DNL donne une note qui se combine avec une note d’année donnée par les profs de SE (anglais + DNL-HG). L’élève obtient ainsi une note de « Section Euro » qui peut être utilisée comme si c’était une note d’option. Dans ce cas, l’élève peut choisir d’utiliser cette fameuse « note » comme note d’option 1 ou note d’option 2 (selon l’existence ou non d’autres véritables options qu’il souhaite valoriser ou pas). C’est à lui de choisir.

Pour être parfaitement clair, prenons l’exemple d’un élève qui fait du latin, l’option HG et la Section Euro ; il peut utiliser 2 « options » (maxi). Il pourra choisir de faire :

Choix 1 :  Option 1 : latin (coef 3 car en position 1) /  Option 2 : section euro (coef 1)

> dans ce cas, il perd le bénéfice de l’option HG.

Choix 2 :  Option 1 : HG (coef 2 car en position 1) /  Option 2 : section euro (coef 1)

> dans ce cas, il perd le bénéfice de l’option Latin.

Choix 3 :  Option 1 : Euro (coef 2 car en position 1) /  Option 2 : option HG (coef 1)

> dans ce cas, il perd également le bénéfice de l’option Latin.

Choix 4 :  Option 1 : latin (coef 3 car en position 1) /  Option 2 : option HG (coef 1)

> dans ce cas, il passe la Section Euro pour pouvoir valider sa mention européenne, mais sa note ne sera pas utilisée dans la calcul de sa moyenne de bac (puisqu’on ne peut valoriser que 2 notes en option).

Il est donc important de noter que l’épreuve de section euro peut être passée sans être utilisée comme note d’option. Dans ce cas – et celui là seulement – elle ne sert qu’à valider la « mention européenne » sur le diplôme mais n’intervient pas dans la moyenne.

Enfin, j’en profite pour rappeler aux plus indécis les modalités de l’épreuve orale d’option Histoire-Géo en classe de Terminale S :

Épreuve orale de 20 minutes avec une préparation de 20 minutes.

Deux sujets sont proposés parmi les questions et les études traitées durant l’année et figurant sur une liste constituée par le professeur et signée par le chef d’établissement. Un sujet est choisi et devra être développé par l’élève.

Notation et coefficient
Notation sur 20 / Coefficient 2 (si option 1)

Productions personnelles
Si des productions ont été réalisées par les élèves, au cours de l’année, celles-ci doivent être apportées le jour de l’épreuve. L’examinateur peut choisir d’en mobiliser une lors de l’examen. Il n’est donc pas tenu d’interroger le candidat sur sa production personnelle mais le candidat peut, selon le cas, prendre appui sur ces travaux.

Le calendrier, toute une histoire…

Chaque jour, lorsque nous consultons notre calendrier, nous partageons un peu le quotidien de nos ancêtres Romains. Chez eux, en effet, le mot calendae  est le premier jour du mois. Bien sûr, leur calendrier a subi de nombreuses évolutions au fil du temps avant de devenir celui que nous connaissons aujourd’hui. Revoyons ensemble quelques étapes de cette histoire du temps…

Etape 1 : le calendrier romain 1 (avant la réforme)

Les Romains avaient un calendrier lunaire de 10 mois, avec 29 et 30 jours alternés. L’année comptait donc 295 jours et commençait en mars, période du printemps. Sous le règne de Numa POMPILIUS ( vers 700 avant J.-C.), on jugea l’année trop courte par rapport à l’année tropique. On lui ajouta donc deux mois, januaris et februarius. D’abord placés en fin d’année, ces deux mois furent finalement considérés comme les deux premiers mois de l’année. De fait, le début de l’année ne coïncidait plus avec le printemps mais avec l’hiver, période où les jours commencent à s’allonger. Petit à petit, les durées des mois furent modifiées afin de maintenir les dates en accord avec les saisons. Un seul intrus dans ce calendrier bien pensé : le mois de décembre. En effet, pourtant devenu alors le douzième mois, il conserva son appellation de « dixième »… Nul ne sait vraiment pourquoi !

Les mois quant à eux se divisaient en trois parties inégales organisées autour de jours particuliers. Ceux-ci devaient correspondre aux phases de la Lune : les calendes (début de la nouvelle lune) , les nones (premier quartier de lune) et les ides (début de la pleine Lune). Ces noms furent utilisés jusqu’au XVIe siècle.

Etape 2 : le calendrier romain 2 (après la réforme)

Les Romains payaient leurs dettes au début de chaque mois, ces jours étant appelés calendes, ou calendae – d’où le mot «calendrier» qui désigne le registre où sont inscrits les comptes puis la mesure du temps elle-même.

En l’an 46 avant J.-C., Jules César, sur les conseils de l’astronome égyptien Sosigène d’Alexandrie , décida que l’année serait de 365 jours : 4 mois de 30 jours , 7 mois de 31 jours et 1 mois de 28 jours. Le début de l’année fut fixé le premier janvier (jour de l’entrée en fonction des consuls). Ce nouveau calendrier, cette fois de type solaire, est dit julien en référence à son promoteur. L’équinoxe de printemps fut fixée au 25 mars , le solstice d’été au 24 juin , l’équinoxe d’automne au 24 septembre et le solstice d’hiver au 25 décembre . Ces dates étaient en fait décalées d’un jour par rapport à la réalité astronomique.

Le mois « sextilis » fut renommé « augustus » en l’honneur de l’empereur Auguste. De plus , le mois d’augustus ne pouvant pas , pour des raisons de dignité , comporter moins de jours que le mois de Julius , la durée des mois fut de nouveau modifiée pour aboutir à celle que nous connaissons : 31 jours pour juillet et donc 31 jours pour août ; il a donc fallu enlever un jour au mois de février qui se retrouvait ainsi avec 28 jours les années normales et 29 jours les années bissextiles.

Ainsi , le calendrier julien avait pratiquement le forme que nous lui connaissons aujourd’hui mis à part la semaine qui n’avait pas encore été définie.

Etape 3 : le calendrier grégorien (après réforme)

Le lendemain du jeudi 4 octobre 1582, les Romains se réveillèrent le vendredi… 15 octobre 1582. Cette nuit du 4 au 15 octobre 1582 avait été choisie par le pape Grégoire XIII pour l’entrée en application de sa réforme du calendrier julien, ainsi nommé d’après Jules César.

C’est le 5 octobre 1582 (calendrier julien) que le pape Grégoire XIII décida que ce jour serait le 15 octobre 1582 (calendrier grégorien) vu le retard de 10 jours accumulé par le calendrier julien. Avec une année-origine fixe – la fondation de Rome en 753 av. J.-C., la durée de l’année julienne dépassait de presque 12 minutes l’année des saisons (ou année tropique) c’est à dire l’intervalle moyen de deux retours consécutifs du soleil à l’équinoxe de printemps. On assiste alors à une lente dérive de 3 jours en 400 ans, qui perturbe la date de Pâques, fête mobile.

En effet, le concile de Nicée , en 325,après 3 siècles de conflits, a fixé une règle « Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement après  » . Cette règle ne peut plus être appliquée au début du XVIe siècle car l’équinoxe de printemps tombe un 11 mars ! Cela devient un  peu n’importe quoi, surtout dans un monde profondément christianisé à l’époque. Il apparaît donc urgent de déterminer rigoureusement la date de Pâques, fête centrale dans le calendrier liturgique. La réforme du calendrier est donc confiée au pape Grégoire XIII par le Concile de Trente ( 1545-1562).

Etape 4 : en quoi consiste la réforme grégorienne ? 

Pour mener à bien cette mission un peu spéciale, le pape fait construire au Vatican une tour d’observation et nomme une commission de savants. Comme l’équinoxe de printemps tombe le 11 mars en 1582 – en avance de 10 jours sur la règle fixée à Nicée – on décide alors de supprimer les 10 jours qui empêchent d’appliquer la règle ! Il suffisait d’y penser…

Si le calendrier grégorien garde le système des années bissextiles tous les 4 ans, il y introduit une modification pour les années séculaires (1600, 1700, 1800…). Et c’est là que ça se complique car, en effet, l’année tropique étant plus courte que l’année julienne qui sert de base au nouveau calendrier, on supprime le jour ajouté aux années séculaires. On le supprime… sauf quand le millésime est divisible par 400 (1600, 2000) : ainsi 1600 et 2000 ont été bissextiles, et pas 1700 , 1800, 1900. C’est bon, vous suivez toujours ?

Etape 5 : une réforme difficile à adopter

C’est une bulle du pape qui rend public le nouveau calendrier le 24 février 1582. L’application est immédiate . La suppression de 10 jours entre le 4 et le 15 octobre ne soulève aucune réaction, ce qui montre l’indifférence des peuples à la définition d’un calendrier plus abstrait… On voit bien qu’il n’avait pas de jours de RTT à rattraper à l’époque !

Au niveau des États, l’application a été fonction des choix religieux : les États catholiques (Espagne, France, Portugal, États italiens) l’ ont adopté immédiatement. Facile de deviner que les États protestants le refusèrent catégoriquement puisqu’ils ne voulaient pas reconnaître le pouvoir de l’Église catholique sur le temps ! Ainsi, les États allemands ne l’ont adopté qu’en 1699. En Angleterre , le calendrier grégorien ne remplaça le calendrier julien qu’en 1752. Le début de l’année y passa alors du 1er avril au 1er janvier et 11 jours furent supprimés entre le 2 et le 14 septembre. Ces jours perdus provoquèrent la colère du peuple et des émeutes eurent lieu dans les rues car la population pensait que le gouvernement essayait de leur voler onze jours de salaire !

Le monde orthodoxe aussi a retardé l’application du calendrier grégorien. En Russie, son adoption a été décidée par les Bolcheviques en 1918, après la révolution des 24-25 octobre… qui a eu lieu les 6 et 7 novembre 1917. Beau bazar dans les calendriers européens, n’est-il pas ?

Etape 6 : et aujourd’hui ?

D’autres pays n’ont adopté ce calendrier qu’au XXe siècle : la Bulgarie et l’Albanie en 1912 ; la Chine en 1912 ; la Roumanie et le Yougoslavie en 1919 ; la Grèce en 1923 – mais ils utilisèrent encore longtemps le calendrier julien pour la fixation des dates religieuses. La Turquie l’adopta en 1926… sans pourtant renoncer au calendrier musulman ! Le Japon , la Chine , l’Inde , le Vietnam l’utilisent parallèlement à leur calendrier national .

Depuis 1950 , presque tous les pays du monde ont recours au calendrier grégorien , tout en conservant leurs propres calendriers pour établir la date des fêtes religieuses et traditionnelles .

Le calendrier grégorien n’avançait que de 26 secondes par an par rapport à l’année tropique. Actuellement , le décalage est de 3 heures. On estime donc qu’il atteindra une journée vers… 4700 ! Préparez vos montres.

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Pour aller plus loin :

– une page spéciale Calendrier de la DAAC de l’académie de Toulouse

– sur le site « Histoire des chiffres » une page très complète relate cette histoire

– le site Herodote revient sur la réforme grégorienne

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