Visite du MUPI et rencontre avec son directeur Carlos Henríquez Consalvi

Le lundi 07 Mars 2022, nous avons visité le MUPI en compagnie de Mme Blancard et Mme Montalvo. Le Museo de la Palabra y la Imagen de El Salvador a été pionnier dans la lutte pour le droit à la mémoire, qui est aussi la lutte pour le droit à connaître la vérité et pour le droit de demander justice et réparation pour les victimes. C’est aussi le droit à la dignité et à l’identité. Après la guerre civile salvadorienne, le musée, en collaboration avec d’autres initiatives, a ouvert de nouvelles voies pour vaincre l’oubli et le manque de mémoire.

Sur la base d’un énorme effort de sauvegarde de documents d’origines et de formats différents (audiovisuels, photographies, manuscrits, objets…), le Museo de la Palabra y la Imagen mène une intense activité de recherche, de diffusion publique et de débat sur l’histoire du Salvador, sa culture et l’identité de son peuple.

Le musée est né à San Salvador en 1992, à la fin de la guerre civile, associé au travail que Radio Venceremos, la station de radio clandestine du FMLN à Morazán, avait commencé pendant les années de conflit. L’objectif initial était de préserver la mémoire des luttes sociales des années 1980. Progressivement, ses objectifs et ses activités ont été élargis. Aujourd’hui, le musée est une référence fondamentale dans le panorama politico-culturel du Salvador, un outil au service des secteurs populaires pour reconstruire leur identité et leur place dans l’histoire.

Carlos Henríquez Consalvi – diseño de Leonel Pacas ©tropicalbranding

Pendant le conflit armé qu’a connu le Salvador entre 1980 et 1992, certains membres de la guérilla du FMLN qui travaillaient dans son appareil de communication, parmi lesquels Carlos Henríquez Consalvi, alias Santiago, fondateur et voix de Radio Venceremos et directeur du musée, voyaient déjà l’importance de conserver pour l’avenir la mémoire de la lutte sociale à laquelle ils participaient. Dans des cassettes qu’ils transportaient dans leur sac à dos, ils ont commencé à conserver toutes les émissions de Radio Venceremos.

Ce désir a provoqué quelques frictions avec leurs commandants militaires, qui ne comprenaient pas l’importance future de ces enregistrements. De plus, ils les considéraient comme trop lourds pour les transporter au milieu des combats. Après trois mois à transporter tout ce matériel d’un endroit à l’autre, et vu l’urgence de se mobiliser plus rapidement pour faire face à l’avancée de l’armée, ils ont décidé d’envoyer les cassettes au Nicaragua tous les trois mois, où elles seraient sauvegardées. « C’est pourquoi aujourd’hui nous avons toutes ces archives », se souvient Santiago.

Una reconstrucion de la radio Venceremos, en el Museo de la Palabra y la Imagen (ciudad de San Salvador).

Outre les émissions de radio, ils ont également commencé à stocker les films qu’ils produisaient : des bandes 16 mm et des vidéos, dans un effort clairvoyant pour laisser une trace de cette période. Cette perception a donné naissance à ce qui est aujourd’hui le Museo de la Palabra y la Imagen de El Salvador (musée de la parole et de l’image du Salvador).

Avec l’arrivée de la paix, les documents matériels conservés ont été organisés en archives qui étaient constamment mises à jour et rénovées. Très vite, le musée s’est également consacré aux activités de recherche et à la production de diverses ressources destinées à mieux faire connaître l’histoire du Salvador : livres, vidéos et expositions. La diffusion de toutes ces productions dans tous les coins du pays, même dans les communautés les plus reculées, est devenue la face la plus visible du musée. Aujourd’hui, ces trois grands axes d’action (archives, recherche-production et diffusion publique) se renforcent en permanence.

Jasmine L. 4ème B

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *