Suppose que le monde soit une forêt. Bon !
Il y a des baobabs, du chêne vif, des sapins noirs, du noyer blanc ;
Je veux qu’ils poussent tous, bien fermes et drus, différents de bois, de port, de couleur, mais pareillement pleins de sève et sans que l’un empiète sur l’autre,
différents à la base
mais oh !
que leurs têtes se rejoignent oui très haut dans l’éther
égal à ne former pour tous
qu’un seul toit
je dis l’unique toit tutélaire…
*
Aimé Césaire