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Grand Corps Malade et son nouveau film « Patients »

Peut-être le connaissez vous, peut-être pas ! Du haut de ses 1,90 m, il est considéré comme l’un des maîtres du slam (poésie dite à l’oral sur fond musical, ou non. Il se pratique généralement dans des lieux publics, sous forme de scènes ouvertes et de tournois).
Aujourd’hui je vais vous présenter Grand Corps Malade et son nouveau film ‘Patients’ qui m’ a beaucoup touché.
 
Qui est Grand Corps Malade ?                                                                                         De son vrai nom Fabien Marsaud, Grand Corps Malade est un slameur et poète auteur – compositeur – interprète français.
Né en 1977 en Seine-Saint-Denis, il commence à écrire déjà jeune mais ne publie pas. Son ambition est d’être professeur de sport.
Suite à un grave accident où ses vertèbres sont touchées, il devient tétraplégique incomplet (paralysie des 4 membres) et devient slameur (ne pouvant plus continuer dans le domaine du sport). Durant 3 ans, il va dans les bars parisiens chanter à cappella, c’est à ce moment qu’il devient connu dans sa discipline avec de nombreux tournois de slam (comme Bouchazoreill’ à la Boule Noire, Trabendo, Slam United à la Java…).
C’est en 2006 qu’il sort son premier album « Midi 20 » avec plus de 600 000 exemplaires vendus. L’année suivante il sort son deuxième album « Enfant de la ville » suite à deux victoires de la musique : « l’album révélation » et « la révélation scène ». Il part à l’international avec sa tournée et va au Québec, au Mali, en Italie, en Allemagne et au Liban.
En 2009, il est encore récompensé avec le Félix de l’artiste Francophone de l’année au Québec (l’équivalent de la Victoire de la musique en France).
Il continue sur sa lancée avec son troisième album intitulé  « 3ème temps », un livre en prose « Patients » en 2012 et en 2013 et 2015 les albums « Funambule » (réalisé avec Ibrahim Maalouf) et « Il nous restera ça ».

Son film, ‘Patient ‘ :

Patients est un film réalisé en 2017 par Grand Corps Malade et Mehdi. Cette comédie dramatique est une adaptation de son livre autobiographique « Patients ».

Ce film relate l’histoire d’un jeune garçon Ben (Pablo Pauly) qui va connaitre un grave accident et se retrouver dans un centre de rééducation (à Coubert en Seine-et-Marne), tétraplégique. Alors qu’il jouait dans une équipe de basket-ball à haut niveau, il doit dépasser ses limites physiques et mentales afin de pouvoir marcher. Au centre de rééducation, il rencontre d’autres patients qui vont devenir ses amis avec Farid (Soufiane Guerrab), Toussaint (Moussa Mansaly), Steeve (Franck Falise) et Samia (Naila Harzoune). Tous vont essayer de revivre normalement malgré leur état physique et leur parcours de vie. Grâce aussi à François (Yannick Renier) et au corps médical qui l’accompagne Ben va tout tenter pour guérir.

                                                                 Ben et Samia  ?

     Toussaint, Farid avec sa guitare et Ben                                                                                                                                               

                                                                                                                                              Farid et Ben                                              

Ce film a déjà été récompensé au Festival du film de Sarlat-la-Caneda (en Dordogne), à la Salamandre d’Or (le meilleur film du festival parmi les 11 œuvres en compétition), au  Prix des lycéens (vote d’élèves spécialisés en cinéma). Mais aussi avec le Prix d’interprétation masculine pour Pablo Pauly, Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly et un prix pour Nailia Harzoune, la seule fille du groupe de jeunes acteurs.

Ce film nous montre la dure réalité de l’handicap imaginée par ces jeunes handicapés. Cependant l’amitié, l’entraide et l’humour (avec l’autodérision) les aident à affronter cette réalité et grâce à cela, ils arrivent à surmonter leur handicap.                                                                                                                               Ce film nous fait réfléchir en nous mettant devant « le fait accompli » et en suivant le parcours de ces jeunes et c’est pour cela qu’il m’a ému et que je vous le présente.

 

 

Citation de Grand Corps Malade        

Voici la bande d’annonce :

                                                                                                                                                                                                                                                        Margot

Les problèmes des services sociaux : certains cas particuliers

D’après social-santé.gouv.fr, « Le secteur social et médico-social comprend 36 000 établissements et services sociaux et médico-sociaux qui ont pour mission d’apporter un accompagnement et une prise en charge aux publics dits « fragiles » (personnes en situation de précarité, d’exclusion, de handicap ou de dépendance) ». Le but des services sociaux est donc de venir en aide aux personnes en ayant besoin.

Pour cet article, nous nous concentrerons sur les services sociaux chargés de s’occuper des enfants. (http://www.sante-et-travail.fr/service-public–des-travailleurs-sociaux-en-perte-de-reperes_fr_art_1084_53822.html) Malheureusement, les assistants sociaux rencontrent un certain nombre de difficultés (manque de temps, de moyens, un nombre trop important de procédures pour un personnel insuffisant) qui nuisent à leur travail. Ils se retrouvent donc obligés d’adopter une logique gestionnaire qui est en totale opposition avec leur éthique professionnelle.

Avec le procès des parents du petit Bastien, mort car son père l’a enfermé dans une machine à laver le 25 novembre 2011, qui a eu lieu cet été, la question des services sociaux a été largement évoqué. En effet, cette affaire montre que les services sociaux se retrouvent parfois réduits à l’incompétence dans des situations critiques. Beaucoup d’autres enfants sont décédés suite à des négligences. Puisque cette affaire a tant choqué, il serait peut-être temps de se pencher sur les problèmes que rencontre cet organisme afin d’y trouver des solutions au lieu de seulement critiquer.

Parallèlement, les services sociaux, depuis longtemps, mènent la vie dure à des familles d’enfants en situation de handicap. Certains parents, trouvant que les établissements tels que les IME ou CMP ne sont pas adaptés aux besoins de leurs enfants, les scolarisent à domicile et se voient parfois « persécutés » par les dits services sociaux.

En particulier cet été, des enfants autistes bien traités ont été retirés à leur entourage pour le motif précédemment cité. Or, n’importe quelle personne, connaissant un minimum ce handicap, sait que l’on ne doit séparer un enfant autiste de sa mère qu’en situation d’urgence. Lui qui a besoin de stabilité, d’un foyer, de ses habitudes, subit donc très mal l’éloignement de son noyau familial. Cela peut le détruire. Ayant moi-même une personne autiste (pas Asperger) dans ma famille, je peux témoigner que n’importe quel lien avec un membre de la famille, voire l’entourage, d’une personne ayant ce handicap est primordial pour lui, pour son évolution. Et aussi que la scolarisation à domicile est souvent favorable dans ce genre de maladies.
Les services sociaux sont aussi un peu coupables car ils se concentrent trop sur des personnes qui ne le méritent pas.

Un autre disfonctionnement de leur service a été remarqué concernant les familles. Certaines, en particulier celles situées en Ile-de-France sont très surveillées et susceptibles à tout instant de recevoir un inspecteur. Cependant, dans certaines régions éloignées de la capitale, les familles d’accueil ne sont presque pas surveillées, et lorsqu’elles le sont, l’examinateur est peu attentif à  ce qu’il se passe vraiment. Il serait donc bien de parvenir à ce que les inspections soient aussi nombreuses et minutieuses d’une famille à l’autre, qu’importe sa région.

Natacha

L’été commence sur notre webradio

Pendant tout le mois de juillet, vous retrouverez chaque semaine une émission de la webradio de Jas’Actu. Voici la première, avec au programme :

  • tout d’abord : un premier journal

[youtube]https://youtu.be/pg6snIhe13Y[/youtube]

  • puis : le billet de Natacha au sujet du tabassage d’un jeune handicapé
  • ensuite : les Carnets de la Politique de Raphaël consacrés à la mise en route des partis en vue des présidentielles

[youtube]https://youtu.be/KrDgb-l5MZI[/youtube]

  • les Grands Débats de Jas’Actu autour de la question de la Grèce

[youtube]https://youtu.be/d4pkEdJu42w[/youtube]

  • puis un second journal

[youtube]https://youtu.be/KrIEBj3uWRA[/youtube]

  • et enfin, des surprises en tous genres dans le « Grand Bazar de l’été »

[youtube]https://youtu.be/th5iQPv3MNw[/youtube]

La Journée « Tous en Bleu » !

Power of blue

Le jeudi 2 avril, c’était la Journée Mondiale de Sensibilisation à l’Autisme, ou «Journée tous en bleu».

Lors de cette journée, les personnes intéressées s’habillent entièrement en bleu pour soutenir la cause de l’autisme et les familles.

C’est aussi une façon de montrer que l’autisme existe, d’essayer de mobiliser du monde et surtout d’en parler, car il s’agit d’une maladie méconnue. Tous les jours, on entend un « imbécile » en traiter un autre d’autiste. Pourtant, c’est d’aussi mauvais goût que de le traiter de personne ayant le sida, de cancéreux, de lépreux, etc… L’autisme est aussi (tout comme la trisomie) un sujet sur lequel on ne devrait pas plaisanter et qui mériterait d’être pris plus au sérieux.

Voici quelques faits sont assez significatifs : un enfant sur cent cinquante est autiste ; environ une famille sur deux n’est pas contente de la manière dont son enfant est pris en charge ; six cent mille à être privés de leur droit à l’éducation, la culture ou le sport. C’est pour cela que la sensibilisation à l’autisme est très importante.
Ce que les gens ne comprennent pas, c’est qu’avoir un enfant autiste n’est pas quelque chose de terrible en soit. Ce qui est dur pour les familles, c’est qu’elles sont mal accompagnées, que ce soit par les médecins, les éducateurs, les enseignants spécialisés, etc…
Quant aux administrations, elles ne leur facilitent vraiment pas la vie ! Les familles sont obligées de remplir des gros dossiers avec beaucoup de papiers (que l’administration perd parfois en cours de route et déclare n’avoir jamais reçu) jusqu’à une date précise et sont parfois remboursées six mois plus tard ! Tout doit être justifié, il arrive que les demandes de la famille soit remises en cause et tout ce qui peut éviter d’être remboursé n’est pas pris en compte.
Même les gens qui devraient être les plus informés, que ce soit les médecins ou les éducateurs, ne sont pas correctement formés et ne s’y connaissent pas assez.

La France est le pays qui est le plus en retard avec l’Algérie concernant l’autisme, et nos chercheurs français partent aux Etats Unis afin de pouvoir trouver des financements pour leurs recherches ! Recherches que le gouvernement français refuse d’ailleurs de prendre en compte. Des méthodes efficaces ont été trouvées afin d’aider les enfants autistes à atteindre leur plein potentiel, cependant elles remettent en cause celles que nous utilisons en France et demandent plus de moyens, de patiences, de qualification.
Encore maintenant, on trouve des médecins qui, après avoir diagnostiqué l’autisme, déclarent aux parents (qui ne connaissent pas forcément l’autisme) qu’ils feraient mieux de mettre leurs enfants en établissement psychiatrique et qu’ils n’arriveront jamais à rien avec eux ! C’est d’ailleurs une des choses dont c’est offusqué Francis Perrin, avant de se faire museler. On peut cependant découvrir un aperçu de ce qu’est la vie auprès d’un enfant autiste dans son livre « Louis pas à pas », qu’il est actuellement en train de monter en téléfilm (pour ceux qui n’aiment pas lire).

Avoir un enfant autiste, c’est un combat de tous les instants, que ce soit pour faire valoir ses droits, préparer son avenir (malgré la loi de février 2005, presque rien n’est mis en place pour l’intégration d’autistes en milieu ordinaire, surtout pas pour les classes de collèges, lycées et pour les études supérieures), l’intégrer socialement, etc… Certains parents finissent par abandonner car ils sont épuisés. On dit que des choses sont mises en place, mais concrètement il n’y a rien. Il arrive que des lois en faveur du handicap passent (encore l’exemple de celle de février 2005), cependant on ne donne pas les moyens de réaliser ces lois, que ce soit financièrement ou dans l’investissement. On propose aux familles victimes de discriminations de porter plainte, mais cela fait beaucoup d’efforts, de temps et d’argent de perdu pour obtenir une compensation plus que légère, voire aucune puisqu’il n’est pas rare de voir la partie adverse gagner et la famille s’en « prendre plein la figure ».

Le quotidien de familles ayant des enfants en situation de handicap n’est souvent pas facile, c’est pour cela que les journées comme celle d’aujourd’hui sont importantes. Elles permettent aux familles et à leur entourage de montrer que l’autisme existe, d’essayer de mobiliser du monde, mais avant tout, voir des personnes suivre leur exemple et s’habiller en bleu les touche. C’est un symbole de solidarité, la preuve d’une reconnaissance. Cela leur montre qu’elles ne se démènent pas pour rien, que d’autres sont touchés et que d’autres vivent leur quotidien. Certains cas, tel que Hugo Horiot, sont porteurs d’espoirs. Et toutes ces personnes habillées en bleu pour cette cause l’étaient aussi.

D’ailleurs, certains élèves de Jeanne d’Arc Saint Aspais, qui étaient au courant de cette journée, ont joué le jeu en s’habillant entièrement en bleu. Je les remercie du fond du cœur d’avoir fait ce geste symbolique, et je remercie aussi ceux qui en avaient fortement l’intention mais ont oublié à la dernière minute. Il s’agissait d’une belle marque de solidarité dont les familles sont fortement reconnaissantes. Il faut se rappeler qu’il s’en faut peu pour qu’un petit geste devienne un grand pas en avant, cela ne dépend que du nombre de personnes qui s’investissent. Encore une fois, un grand merci à toutes ces personnes habillées en bleu pour la bonne cause.

La « Journée Tous en Bleu » est en fait censée signifier le début du mois de sensibilisation à l’autisme (donc tout le moi d’avril). Donc, si vous pouviez au moins pour ce moi éviter de lancer des injures telles que « t’es autiste » et essayer (pour les curieux) de vous renseigner (même si c’est en demandant des informations à quelqu’un de votre entourage qui a un enfant en situation de handicap dans sa famille) pendant ce mois, ce serait une très bonne contribution.

Natacha

Dure réalité

Je suis là, près de toi
Pourtant tu ne me vois
Que pour constater ma différence
Et t’enfuir sans me laisser la moindre chance.

Je ne comprends pas
Je suis un être humain, comme toi
Pourquoi ne veux-tu pas de moi ?
Pourquoi me laisses-tu planté là ?

Je suis très intelligent, tu sais ?
Même si parfois je n’en ai pas l’air
Je le suis plus que certains populaires
Donc je ne comprends pas ton rejet.

Oui, je suis handicapé
Mais pourquoi me laisser de côté ?
Ne pas me permettre de m’intégrer dans la société
Alors que dans les pays d’à côté
Les gens étudient et travaillent comme n’importe quel citoyen
Ce qui réduit le chômage et le manque de moyen (phrase référence à Hugo Horiot).

Natacha

Enquête sur un métier : interview d’une enseignante de CLIS

 

Comme tout ce qui concerne le handicap, le métier d’enseignant de CLIS (Classes pour l’Inclusion Scolaire) ou d’EPMS (Etablissement Public Médico-Social) est souvent méconnu (certains ignorent même leur existence). Pourtant, beaucoup pensent que l’on aurait bien besoin d’enseignants spécialisés. C’est pour cela que nous vous faisons découvrir ce métier par cette interview…

Quel bac avez-vous fait ?
J’ai fait un bac littéraire avec option mathématiques.

Et ensuite, qu’avez-vous fait ?
J’ai fait une licence  (Bac+3) STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives). Je savais déjà ce que je voulais faire et j’aurais pu faire une autre licence pour y arriver. C’était à moi de choisir ce qui me plaisait le plus. Ensuite j’ai été à l’IUFM (Institut Universitaire pour la Formation des Maîtres) durant deux ans, plus une spécialisation d’un an : CAPA SH (Certificat d’Aptitude Professionnelle pour les Aides Spécialisées, les Enseignements Adaptés et la Scolarisation des élèves en situation de Handicap). Il faut savoir que pour entrer à l’IUFM il fallait un bac+3 (ou avoir le bac et trois enfants). J’ai pris comme option de ma spécialisation les troubles des fonctions cognitives (TFC). Les autres options concernaient les problèmes auditifs, visuels ou les troubles importants des fonctions cognitives.

Y-avait-il des formations à suivre pour travailler en EPMS ?
Pour les EPMS comme pour les CLIS et ULIS, il n’y avait pas de formations, il fallait (pour être titulaire) avoir le CAPA SH, mais il arrive que des enseignants qui y travaillent ne l’aient pas. Dans ce cas, chaque année, ils courent le risque d’être transférés.

Qu’est-ce que les CLIS et les ULIS ?
Ce sont des classes spécialisées pour les enfants ayant des troubles des fonctions cognitives (mémorisation, langage, raisonnement, logique…). Il y a un enseignant spécialisé par classe qui fait les apprentissages, et essaye de rendre possible l’inclusion des enfants dans des classes de leur âge en fonction de leurs capacités ainsi que de leur projet scolaire. Il bénéficie de l’aide d’un AVS (Assistant de Vie Scolaire) collectif.

Comment s’organisent ces classes ?
Un planning est fait en fonction des horaires du programme scolaire (par exemple, si il faut faire quatre heures de français par semaine). Si certains élèves sont en inclusion, il peut y avoir un petit déséquilibre car ils manquent quelques cours. Il faut tout de même faire attention car ces élèves ont besoin de repères, donc tout changement doit être prévu à l’avance afin de ne pas les déstabiliser.

Qu’y faites-vous ?
Un enseignant de CLIS (et sûrement ULIS) a deux objectifs principaux :             -permettre aux enfants handicapés de suivre le programme scolaire (ou socle commun) en l’adaptant (en utilisant d’autres outils, une méthodologie différente…)
-et les aider pour les inclusions. Lorsque l’enseignant pense l’un de ses élèves prêt à rejoindre un cour normal, il va voir le professeur des écoles afin d’organiser cette inclusion. Un enfant handicapé aura sûrement besoin d’un support adapté, peut-être quelqu’un devra lui écrire ses cours ou qu’il aura besoin de plus d’explications pour faire un exercice. Lorsqu’il y a une évaluation, cette dernière doit être adaptée pour l’enfant handicapé (quelques questions en moins, refaire supports… Les notes ne comptent pas).
Après un cours, l’élève inclu revient dans sa classe de base et son enseignante vérifie avec lui qu’il a bien tout compris. L’enseignant spécialisé est aussi celui qui définit les objectifs à atteindre pour les enfants (individuellement) et comment leur rendre ces objectifs accessibles.

Comment organisez-vous vos cours ?
Un enseignant spécialisé doit cibler les objectifs à atteindre par rapport au socle commun, c’est-à-dire imaginer comment le rendre accessible (pour certains il faut faire des manipulations, pour d’autres faire des exercices en ne changeant qu’un seul critère à chaque fois…). Il faut essayer de comprendre comment fonctionne l’enfant pour adapter correctement les activités à faire. Les objectifs de chaque élève sont individuels : il peut arriver que plusieurs aient le même support (trois ou quatre) mais un objectif différent ou inversement.

Quel matériel est mis à disposition des CLIS et ULIS ?
Il n’y a pas de budget spécifique pour les CLIS et les ULIS, l’école répartit le budget des municipalités. Il arrive que l’on mette à disposition du matériel adapté s’il y a une notification de la MDPH. Il arrive aussi que certaines personnes fassent des donations.

Est-ce que les enfants handicapés ont les mêmes récréations que les autres ?
Oui. Il peut arriver dans certains établissements où il y a beaucoup de monde ; les récréations se passent en deux cycles et dans ce cas l’enseignant décide si les élèves vont en récréation en même temps que leur cycle ou s’ils y vont tous en même temps.

Comment organisez-vous vos sorties ?
Toutes les sorties sont préparées en classe afin de ne pas déstabiliser les enfants. Il y a différentes sorties possibles :

-celles de la CLIS : elles sont souvent encadrées par l’enseignant et l’AVS ; cependant il arrive qu’il y ait un ou plusieurs accompagnateur(s) (parents).

-celles de la CLIS avec une autre classe : la sortie est préparée entre les enseignants afin que tous puissent en profiter et de faire les aménagements nécessaire.

-celles d’un enfant handicapé avec sa classe d’inclusion : l’enseignant est bien informé sur l’enfant et l’AVS peut venir en cas de besoin.

Que pensez-vous des CLIS et des ULIS ?
C’est très bien que les élèves puissent être dans une école ordinaire car ils sont en contact avec d’autres enfants de leur âge lors des récréations, de la cantine pour les demi-pensionnaires et des inclusions. Cependant, les élèves des CLIS et ULIS ne sont pas pris en compte dans les effectifs de l’établissement, ce qui pose parfois problème lors des inclusions. C’est vraiment dommage.

Vous avez travaillé en EPMS auparavant. Quelles sont les différences avec les CLIS et les ULIS ?
Les EPMS (ou IME : Institut Médicaux Educatifs) sont des établissements spécialisés avec école intégrée, mais ils sont plus spécialisés sur l’éducatif. Il n’y a aucun contact avec le milieu ordinaire. Les enseignants sont exclusivement dans l’établissement (ils ne sont pas engagés ailleurs en même temps comme certains professeurs). Le travail des IME est plutôt collectif (tout le monde fait la même chose). Les CLIS et ULIS sont plutôt scolaires et basées sur l’intégration des handicapés dans le milieu ordinaire. Le programme est adapté pour chacun et ils travaillent généralement seuls.

Pourquoi avoir choisi la CLIS plutôt que de rester en IME ?
Afin de voir de nouveaux horizons. Le travail en IME et la collaboration avec les éducateurs ainsi que les orthophonistes étaient très appréciés. Ce qui est plaisant dans les CLIS, c’est le fait d’être dans une école, le travail pédagogique, le travail avec les autres enseignants et surtout le contact avec les parents qui sont des collaborateurs.

En quoi le travail avec les enfants handicapés est plus agréable que celui avec des enfants sans difficultés ?
On se remet tout le temps en cause pour essayer de comprendre comment faire pour leur apprendre. Il faut être inventif et on reçoit de la reconnaissance : les enfants sont contents d’aller en cours, et leur contact est très riche. ça fait très plaisir de voir des enfants suivis depuis longtemps progresser, même si c’est un combat de tous les jours. Un enseignant spécialisé doit s’intéresser aux matières scolaires, aux enfants et à leur handicap.

Natacha

Quelle intégration pour les handicapés mentaux ?

La mauvaise intégration des handicapés mentaux



Il existe plusieurs handicaps mentaux tels que la trisomie, l’autisme ou encore le syndrome d’Angelman.

On parle de plus en plus des deux premiers, pourtant, ils sont souvent méconnus. Combien de fois un autiste ou un trisomique aperçu dans la rue s’est fait traiter de débile ? Leurs parents de «mauvais parents» ? Le problème principal de ces personnes (les handicapés mentaux) est que leur cerveau fonctionne différemment du nôtre, ils sont donc la plupart du temps incompris, isolés et même rabaissés. Comme si leur différence n’était pas assez lourde à porter, il faut en plus que les gens les rejettent ! Ce qui est dur pour les parents, ce n’est pas vraiment le handicap : leur enfant est juste différent des autres et ils l’aiment comme il est.

Non, ce qui est difficile pour les familles, c’est le manque de progrès dans le domaine du handicap (par exemple, la France est (avec l’Argentine) le pays ayant fait le moins d’avancées concernant l’autisme) ainsi que les administrations ; sans compter les jugements extérieurs. Beaucoup d’enseignants «spécialisés» présents dans les IME sont en fait des enseignants pour enfants dits «normaux» qui n’ont pas réussi à trouver de travail dans les établissements scolaires et qui se rabattent sur cette filière.

Il y a tout de même des choses positives, comme certains IMEs (Instituts Médicaux Educatif spécialisés dans l’éducatif) ou encore les CLIS et ULIS (Classe Localisée Inclusion Scolaire et Unité Localisée Inclusion Scolaire qui permettent l’intégration d’enfants handicapés dans des établissements normaux). Il est important de savoir que ces enfants suivent le même programme scolaire que nous, même s’il est adapté en fonction de leurs difficultés. Car oui, ces gens trop souvent pris pour des inférieurs sont tout à fait capable d’étudier, et la plupart du temps, sont bien plus intelligents que la normale.

Même si les mentalités évoluent peu à peu, encore beaucoup de personnes handicapées sont discriminées et leur manque de méchanceté les empêche de se défendre. Il appartient donc aux citoyens de réagir lorsqu’une telle chose se produit.

Natacha, élève de seconde