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AU ROMAN QUI CHUCHOTE

Cher livre,

Je t’écris une lettre pour te faire part de mon ressenti, ce que j’ai aimé, ce que je n’ai pas aimé…

Imagine ! Je t’ai lu d’un seul coup dans le train sur le trajet du retour de chez moi à Brest. Je n’avais jamais auparavant lu un livre tout entier d’un seul coup mais toi tu étais court donc c’était plus facile et puis il faut dire que tu m’as embarquée dans la lecture.

Au tout début, quand je t’ai vu j’ai eu envie de te lire car ta couverture et ton titre m’intriguaient. Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’essayais de deviner le rapport avec le thème de la séquence « Aventure et lecture ». Ton titre m’a aussi interpellée avant même que je commence à te lire. Alors j’ai cherché et puis je me suis dit que cela pouvait être en rapport avec les routes de la Soie qui sont un réseau ancien de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe. Elle tire son nom de la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie. Mais aussi comme on peut le voir avec le tissu de soie très léger.

J’ai découvert que les chapitres étaient courts voire très courts. Parfois ils faisaient la moitié d’une page et d’autres fois ils faisaient une page. Au total, 65 chapitres sont présents. C’est beaucoup mais d’un autre côté j’ai trouvé cela intéressant car ce n’est pas tout le temps que nous lisons des livres avec des chapitres si courts.

Et puis toi, tu vas à l’essentiel je veux dire par là que tu donnes des détails intéressants pour faire avancer le livre. Il m’est arrivé de lire des livres longs où la plupart de ce qu’il y d’écrit dedans ne donne pas plus d’information que ça, je dirai qu’ils tournent autour du pot ou sinon pour une information l’auteur s’étale sur deux pages.

J’aurais dit que ces petits chapitres sont pour maintenir le lecteur plongé dans le livre tellement il rend compte de la lenteur, de la redondance des voyages parfois même de la douceur et finalement se rapprochant de la soie.

J’ai regardé la définition de la soie et le dictionnaire nous dit cela : Fibre naturelle produite par un papillon et est utilisée dans la fabrication d’articles et produits textiles. Elle est caractérisée par sa légèreté, sa douceur, son éclat. Et c’est cette description que j’ai découvert tout au long de ton ouvrage.

Parfois, j’ai senti pendant ma lecture que l’histoire m’était racontée en chuchotant

tellement c’était reposant, calme. Il est vrai que j’ai goûté à une sensation d’apaisement en lisant cette œuvre. Car elle permet de se laisser porter par le livre, d’écouter le silence et d’apprécier l’histoire. Elle laisse de la place au lecteur pour faire marcher son imagination car n’ayant très peu de détails il peut ainsi s’imaginer des choses, événements ou comprendre les sentiments des personnages.

Soie est un livre dans lequel, le lecteur est embarqué dans tous les voyages d’Hervé Joncour sans qu’il ne se passe vraiment d’évènements qui frappent ce dernier ou qui le réveillent. Les voyages se succèdent et se ressemblent tous. A mon avis, la lenteur du roman n’est pas anodine. Elle éprouve les différents voyages qui se répètent .

J’ai noté cette phrase présente à la page 121 du roman car j’ai trouvé qu’elle reflétait bien la succession des excursions :

« Rue Moscat, au numéro 12, tout était pareil que trois années plus tôt. »

p. 121 du roman Soie

Aussi, les phrases sont courtes ce qui donne encore un sentiment d’inactivité au roman. Tout de même, je trouve que cela fait preuve de simplicité et d’originalité sans jamais chercher trop loin avec des mots incompréhensibles et compliqués. Le roman est d’ailleurs beaucoup plus compréhensible avec des phrases plus courtes et des mots accessibles.

En ce qui concerne, l’écriture de Alessandro Baricco, l’auteur. Je la trouve très minutieuse et très soignée avec des mots justes et simples. Comme on dit simple et efficace ! et c’est réussi puisque c’est ce qu’on éprouve au moment de la lecture. Ceci donne un aspect émouvant au fur et à mesure que l’on avance dans les chapitres tellement on ressent le soin de son écriture.

Progressivement, tu m’as embarquée dans quatre voyages longs et périlleux jusqu’au Japon pour pouvoir sauver le commerce de vers à soie d’Hervé Joncour. En effet, son commerce était menacé de s’éteindre s’il ne se rendait pas au Japon car une épidémie est venue tout bouleverser. C’est en 1861 que Hervé Joncour se rend au Japon avec sous le coude le nom de 3 hommes : un Chinois, un Hollandais, un Irlandais. Puis d’autres personnages viennent se mêler à l’histoire. C’est le cas d’Hara kei qui lui est le roi du Japon qui a l’air sévère et redoutable. Madame Blanche, est une femme japonaise qui tient un magasin de vêtements près de Nîmes. Hervé a dû se rendre chez elle pour qu’elle puisse lire la carte du Japon avant son départ pour son premier voyage. Il y a également la jeune femme dont tombe amoureux Hervé mais qui n’en porte pas de nom. Baldabiou un ami à Hervé Joncour.

Ma lecture s’est poursuivie vers la fin du livre et j’ai particulièrement aimé le rebondissement, un événement s’est produit et il a dynamisé le roman. En effet, Hervé Joncour tombe complètement amoureux d’une jeune fille. Il sera totalement subjugué par la jeune femme et parfois même, il perdra ses moyens face à elle. Un important jeu de regard naîtra et fera fondre le héros Hervé Joncour. Celle-ci étant la maîtresse de Hara kei, le roi. Je pense que cet événement était tellement inattendu qu’il renverse toute l’histoire. C’est pour ça que je me suis posée cette question : ne serait-ce pas plutôt cette jeune fille qui deviendrait le personnage principal de l’histoire ? Car c’est à ce moment-là que le roman prend tout son sens. Nous ne saurons jamais ce que pense vraiment Hervé par rapport à la femme qu’il rencontre et nous ne saurons pas non plus ce que devient cette rencontre. Nous ne connaissons pas ses sentiments pour elle. C’est à mon goût ce qui fait le charme de ce passage car le spectateur peut s’imaginer ce qu’il souhaite et faire appel à son inventivité.

Alors ne serait-ce pas aussi un roman d’amour ? Car malgré tout dès que Hervé rencontre la jeune femme, il ne pense plus qu’à elle. Le lecteur lui découvre une autre facette d’Hervé et le voit métamorphosé par cette dernière. En effet, il partage le bonheur de ce moment avec le spectateur.

Il y a aussi un point qui m’a plu que je ne t’ai pas dit. C’est la passion très présente d’Hervé Joncour pour les oiseaux. A plusieurs reprises, le thème des oiseaux revient dans le roman. Hara Kei avait chez lui des oiseaux de toutes les couleurs dans une grande volière. Les oiseaux sont offerts aux maîtresses des orientaux pour signe de fidélité. Hervé éprouve beaucoup d’admiration pour eux à tel point qu’il installera une volière chez lui dans son parc. Il a dit à sa femme d’ouvrir la volière quand elle sera joyeuse.

Pour terminer, je voulais te saluer pour cette œuvre. Je la recommanderai à d’autres personnes sans hésitation. Et puis elle possède de petits mystères cachés…

A bientôt.

Ta lectrice Juliette.

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